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Guerre contre le terrorisme : Un vainqueur, le Front National

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Qui aurait pu annoncer un tel revirement ? En moins d’une semaine, la France a adopté des mesures jusqu'alors ostratisées, soutenues par le Front National.

Alors que le sujet faisait la Une de l’actualité depuis des mois, il a disparu comme par enchantement, d’un coup de baguette magique.

Où sont passés les migrants ? Ces hommes, femmes et enfants (ces deux dernières catégories étant très sous-représentées) que certains dirigeants européens se réjouissent d’accueillir par centaines de milliers, à commencer par l’enthousiaste Angela Merkel.

Ils ont disparu des radars, des images, des journaux télévisés et des débats.

Cette grande tragédie du XXIe siècle est éclipsée par la vague d’attaques terroristes qui a pulvérisé un avion russe au dessus du Sinaï et abattu des dizaines de Français (et plusieurs étrangers) en plein Paris. Elle est reléguée au second plan par le carnage de l’hôtel Radisson de Bamako et par d’autres menaces qui se profilent, en particulier à Bruxelles, base arrière du terrorisme islamique en Europe.

Fini les migrants, volatilisés ! L’heure est à l’état d’urgence, au couvre-feu (à Sens), au confinement chez soi (à Bruxelles), au renforcement des contrôles aux frontières, aux perquisitions et gardes à vue massives (plus de 1.000 en une semaine), aux patrouilles policières, au déploiement de l’armée, aux saisies d’armes automatiques… à la mobilisation nationale et internationale contre les fanatiques de Daech.

François Hollande, notre président visionnaire, se retrouve contraint de renouer le dialogue avec Vladimir Poutine, auquel il refusait encore, il y a quelques mois, de livrer les fameux Mistral qui seraient bien utiles dans une «guerre» qui s’annonce longue.

Bachar el-Assad, honni par notre pays, n’est plus la cible prioritaire de notre diplomatie qui s’était jurée de le destituer. L’ennemi de nos ennemis est redevenu notre ami… enfin notre allié.

Depuis une semaine, on assiste à un revirement à 180° de nos politiques extérieure et intérieure qui se calquent à présent sur des positions… du Front National : Renforcement des contrôles aux frontières, état d’urgence, déchéance de nationalité des terroristes binationaux (franco-algériens, franco-marocains…), expulsion des imams intégristes, fermeture des mosquées salafistes, accord militaire avec la Russie et, finalement, soutien implicite au régime de Bachar dans sa lutte contre Daech.

Revirement à 180° aussi des grands spécialistes des questions de terrorisme qui nous assuraient qu’il était peu probable que les flux de migrants facilitent l’infiltration d’intégristes en Europe. Menace que redoutait le Front National. Vlan !, le Procureur de la République de Paris confirme que deux Kamikazes de Saint-Denis sont entrés dans l’espace Schengen en débarquant sur l’île de Lesbos, en Grèce, avec des passeports syriens (vrais ou faux cela n’a guère d’importance).

Revirement à 180° d’une myriade d’intellectuels et d’autant de belles âmes qui après les attaques de Charlie et de l'Hyper Casher, nous suppliaient de ne pas succomber à l’amalgame : Islam, Musulmans, Terrorisme.

Ainsi, le 20 novembre dernier, pouvait-on entendre sur France Info (dans la rubrique «Un Monde d’Idées»), Ghaleb Bencheikh, président des Religions pour la Paix, grand spécialiste de l'Islam, dresser un constat pour le moins alarmiste et radical, copie conforme des thèses défendues par Jean-Marie Le Pen depuis les années 80, les mêmes qui lui valurent d’être accusé d’islamophobie.

En substance, Ghaleb Bencheikh estime qu'il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt, qu'il y a un vrai problème avec l'islam. Le même poursuit : On nous dit qu'il ne faut pas faire d'amalgame mais comment faire autrement ? Du Mali jusqu'en Afghanistan, les tensions sont innombrables : Au Cameroun, en Centrafrique, en Tunisie, en Algérie, en Libye, en Égypte, au Soudan, au Kenya, au Yémen, en Irak, au Liban, en Palestine, en Syrie, en Turquie… en Arabie Saoudite, au Qatar… et en France, en Espagne, en Angleterre, en Belgique… Arrêtons d'affirmer qu'il n'y a pas de problème avec l'islam, avec des musulmans et entre musulmans ! (1)

Difficile en effet de ne pas faire l’amalgame quand un quart des pays de la planète est concerné par un même phénomène.

En moins d’une semaine donc, on assiste à un séisme idéologique et diplomatique, ponctué de revirements radicaux qui, pour beaucoup, s’inspirent des propositions portées par un parti politique accusé depuis des décennies de jouer sur nos peurs et d’encourager notre repli identitaire. Alors que résonnent encore les Marseillaises entonnées au Congrès de Versailles, à l’Assemblée nationale, au Sénat, et un peu partout dans les rues de France, dans les stades, à la télévision…

Pour paraphraser Winston Churchill : «Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et la guerre».

Le Père Siffleur

(1) Il ne s’agit pas ici d’une retranscription mot pour mot des déclarations de Ghaleb Bencheikh. Ce résumé est cependant conforme à son point de vue. 

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Mis à jour ( Lundi, 23 Novembre 2015 16:28 )  

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