"Nous allons voir ce que l'on peut faire concernant la durée d'indemnisation, la dégressivité et les conditions d'entrée, avec le souci d'accélérer le retour à l'emploi des chômeurs et de réduire le déficit de l'Unedic", a affirmé lundi à la presse Denis Gautier-Sauvagnac, négociateur pour le Medef et actuel président de l'Unedic.
Précisant parler au nom de l'ensemble des organisations patronales (Medef, CGPME et UPA), il a affirmé être opposé à "toute mesure qui se traduirait par une augmentation du coût du travail". "On a les cotisations patronales parmi les plus élevées d'Europe, on ne peut plus les augmenter", a-t-il dit. Il s'est déclaré "totalement hostile" à la proposition des syndicats de "surtaxer" les CDD et l'emploi interimaire, affirmant que cela "découragerait les entreprises d'embaucher".
"La société française en réalité n'est pas plus précaire aujourd'hui", a-t-il affirmé, ajoutant que le nombre de CDD et d'emplois intérimaires est stabilisé depuis cinq ans à 10% de l'ensemble des salariés du secteur marchand. Le responsable patronal a jugé au demeurant "évident que le CDD et l'intérim jouent leur rôle pour remettre les personnes au travail et pour réduire le déficit de l'assurance-chômage".
"Une fausse bonne idée"
Interrogé sur la proposition de certains syndicats de baisser les cotisations si l'employeur embauche un CDI en contrepartie d'une surcotisation des CDD et intérim, il a affirmé qu'il s'agissait d'une "fausse bonne idée", estimant que "les chefs d'entreprise n'ont pas besoin d'être responsabilisés". Le patronat ne devrait pas envisager de toucher au montant de l'indemnisation, dit-il, mais il proposera de jouer sur le rétablissement de la dégressivité (supprimé en 2001) et la diminution de la durée d'indemnisation : "Plus on raccourcit la durée, moins la dégressivité se justifiera", dit-il cependant. Les organisations patronales ont pour "objectif premier", a également affirmé Denis Gautier-Sauvagnac, "d'accélérer le retour à l'emploi" des chômeurs, "ce qui permet par ailleurs de réduire le déficit de l'Unedic", estimé pour la fin de l'année à 14 milliards d'euros.
Le représentant du Medef a regretté par ailleurs le "désengagement" de l'Etat "depuis 20 ans" dans l'aide aux chômeurs. "L'Etat finançait, en 1985, 30% de l'ensemble des aides, 20% en 1995 et 10% aujourd'hui", a-t-il fait valoir, ajoutant qu'il n'est "pas normal que le coût de l'assurance-chômage soit assuré par les seuls salariés du secteur marchand et leurs employeurs". "Le chômage est un drame national, il n'est pas propre au secteur marchand", a conclu Denis Gautier-Sauvagnac.
(Source : www.nouvelobs.com)
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