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L'intérim, une solution d'attente pour les jeunes

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En 2004, près d'un tiers des intérimaires avaient moins de 25 ans, soit 24,7% des jeunes hommes et 9,2% des jeunes femmes.

Ces jeunes intérimaires sont essentiellement employés ou ouvriers, qualifiés et non qualifiés, et beaucoup ont quitté l'école sans avoir décroché le diplôme préparé. La durée des missions n'est pas connue pour les jeunes, mais seulement pour l'ensemble des intérimaires : la moitié durent moins d'un mois.
Emprunté par un jeune actif sur dix en 2004, le passage par cette forme d'emploi précaire en début de carrière n'est pas un fait nouveau, mais la part des moins de 25 ans dans l'intérim s'accroît régulièrement depuis 1995. Indicateur avancé de l'économie, l'évolution du travail intérimaire, comme celle des contrats à durée déterminée (CDD), pèse donc fortement sur la situation des jeunes, qui ont été les premières victimes de la dégradation de la conjoncture entre 2002 et 2004, selon une étude de l'INSEE (basée sur les 15-29 ans).

L'intérim est souvent présenté comme un outil d'insertion. En 2004, selon le Syndicat des entreprises de travail temporaire (SETT), avant d'effectuer des missions temporaires, un tiers des moins de 25 ans étaient au chômage et 63% étaient étudiants. Lorsqu'on les interroge sur leur vision de l'intérim, la moitié des jeunes concernés le perçoivent comme une solution d'attente. Seuls 16% des jeunes estiment qu'il permet de multiplier les expériences et la même proportion y voit un bon moyen de se former.

Le travail temporaire dure longtemps pour certains : interrogés un an après leur première mission, 38 % se trouvaient toujours en intérim. Dès lors, peut-on dire que l'intérim favorise l'insertion ? En 2004, le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) s'est intéressé à la situation des jeunes sortis trois ans plus tôt du système éducatif. Il en ressort que ceux qui n'ont pas connu l'intérim au cours de ces trois années connaissent une insertion plus rapide que les autres et qu'ils sont moins nombreux à être au chômage.

par Francine Aizicovici pour Le Monde du 31.01.06

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