Faut-il céder à la sinistrose ? Probablement pas, au vu de cette série de graphiques qui prouve la bonne santé de la France.
Le marché de l’emploi s’améliore. A la fin de novembre 2005, 2,33 millions de Français étaient demandeurs d’emploi. C’est beaucoup mais, en douze mois, le taux de chômage a tout de même baissé de 10 à 9,6% de la population active. La politique d’«emplois aidés» du gouvernement Villepin a permis d’enrayer la spirale du chômage vécue comme un drame national par les Français depuis des années.
Le climat des affaires est positif. Les grandes entreprises françaises vont bien. Elles ont profité à plein de la croissance mondiale (elles réalisent 70% de leur chiffre d’affaires à l’international) et leurs bénéfices devraient avoir augmenté de 45% en 2005. Depuis juillet 2005, le «climat des affaires», calculé par l’INSEE, est positif. Les 7,9 millions d’actionnaires français ont profité d’une hausse de 24% de la Bourse en 2005.
Les ménages dépensent. En novembre 2005, pour la première fois, les Français ont consommé plus de 20 milliards d’euros de produits manufacturés, et les transactions par carte bancaire ont explosé en décembre. Pour acheter, les Français ont augmenté leur endettement de 18% en un an. L’encours moyen de crédit à la consommation est de 2.137 euros, moins qu’en Allemagne (2.791) ou au Royaume-Uni (4.309).
Les dons progressent encore. Décrits comme individualistes, les Français sont de plus en plus généreux. En dix ans, le montant de leurs dons à des associations a presque doublé, pour dépasser 2 milliards d’euros. Avec un taux de bénévolat de 17,6 pour 1.000, la France se situe au-dessus de la moyenne européenne (14,4), même si les 880.000 associations du pays manquent encore de bras.
Les ménages peuvent consommer plus. Malgré un sentiment général d’appauvrissement, les salariés français gagnent du pouvoir d’achat. Depuis 1993, la progression du salaire mensuel de base a toujours été supérieure à celle de l’inflation. Sur les douze derniers mois, l’ensemble des salaires a augmenté de 2,8%, soit un gain de 0,6 point de pouvoir d’achat. Les ouvriers ont été plus augmentés (de 3,1%) que les cadres (2,3%).
L’écart de revenus se réduit. Parmi les causes de la sinistrose ambiante : le sentiment diffus de vivre dans une société inégalitaire. Et pourtant, selon les données de la Commission européenne, le rapport des revenus entre les 20% plus riches et les 20% plus pauvres (rapport interquintile de revenu) a baissé à 3,8 en France contre 4,5 il y a dix ans. L’Allemagne (4,3) et le Royaume-Uni (5,3) sont plus inégalitaires que la France.
La démographie est dynamique. Les Français estiment que leurs enfants vivront moins bien qu’eux, ce qui ne les empêche pas d’en faire plutôt plus que partout en Europe. Le taux de fécondité, à 1,90, est largement au-dessus de la moyenne de l’Union. Selon certaines projections jugées «plausibles» par l’Institut national des études démographiques, la France pourrait même être plus peuplée que l’Allemagne en 2050, avec 75 millions d’habitants.
Les travailleurs sont efficaces. Qui a dit que les Français étaient paresseux ? Certes, ils prennent plus de vacances et partent à la retraite plus tôt que les Américains, mais quand ils sont au travail, ils produisent plus. Le taux de productivité horaire des Français est l’un des plus élevés du monde : 4,5% de mieux qu’aux Etats-Unis et 16% de plus que la moyenne européenne. En dix ans, ce taux a grimpé de près de 5%. L’un des effets bénéfiques des 35 heures.
La pression fiscale se stabilise. Même si la promesse de 30% de baisse d’impôts est un souvenir, le taux de prélèvements obligatoires tend à se stabiliser, voire à baisser. Il est passé de 43,8% du PIB en 2001 à 43,4% en 2004. Les Français ne sont pas les plus taxés en Europe. Suédois, Danois et Belges, qui disposent également d’un «modèle social» largement financé par le public, les précèdent.
La recherche est plutôt bien lotie. Selon les statistiques de l’OCDE, peu soupçonnable de complaisance vis-à-vis du modèle français, les dépenses – publiques et privées – de recherche et développement atteignent 2,19% du PIB en France. C’est plus que la moyenne européenne (1,85%), mais moins qu’au Japon (3,15%) ou aux Etats-Unis (2,6%), où une grande partie de l’investissement est liée au secteur militaire.
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