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• Alors que la mention de l'âge est interdite dans les offres d'emploi, 70% des entreprises qui recrutent directement leurs cadres disent attacher de l'importance à la date de naissance mentionnée sur les CV des candidats…
• Alors que toute référence à l'origine ethnique est illégale sur les offres d'emplois, 44% des recruteurs disent attacher de l'importance au nom et au prénom…
• S'ils prétendent ne pas être trop "rigides" sur le diplôme et l'expérience, 55% d'entre eux n'ont cependant recruté aucun cadre d'un diplôme inférieur à celui recherché…
• 25% tiennent compte de la photo ou de la situation maritale.
Les candidats ont, de leur côté, fait part d'un sentiment très vif de discrimination : les plus sensibles sont les femmes, les seniors et les moins de 30 ans.
• 25% expriment avoir ressenti une discrimination en consultant les offres d'emploi et autant lors des entretiens…
• 61% estiment que le nom et le prénom sont des critères importants de sélection…
• 70% d'entre eux estiment que la date de naissance entre en jeu…
• 63% des femmes cadres sans enfant - donc susceptibles d'être un jour en congé maternité - le ressentent comme un handicap…
• 54% des femmes cadres ayant déjà des enfants estiment que c'est négatif pour l'embauche.
Sans chercher bien loin, exacerbées par la pénurie, ces discriminations se retrouvent à tous les échelons du marché de l'emploi.
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Commentaires
Nous les avons saisis pour discriminations à l'embauche avérées en mars dernier (il y a presque un an). Nous attendons toujours les poursuites judiciaires…
Nous avons saisi la HALDE contre les procédures discriminatoire s à l'embauche à la SNCF, à EDF, à l'Assemblée nationale, au Sénat, en octobre/novembre derniers.
On attend toujours que la HALDE se témoigne et engage des actions contre ces entreprises et ces institutions qui pratiquent ouvertement la discrimination à l'embauche.
Lire le commentaire qui suit… Répondre | Répondre avec citation |
Alors que l’ordonnance n°2005-901 publiée au Journal officiel le 3 août dernier (1) prévoit la suppression des limites d’âge pour l’essentiel des concours de la fonction publique, l’association APNÉE – Alternatives Pour une Nouvelle Économie de l’Emploi – qui édite Actuchomage, constate que la discrimination à l’embauche sur des critères d’âge, telle qu’elle est définie dans les articles 225-1 du Code pénal et L122-45 du Code du travail (2), reste d’actualité dans les institutions, les entreprises et établissements publics.
À l’Assemblée nationale, au Sénat, à la SNCF, à EDF…, des conditions restrictives à concourir ou à postuler excluent des millions de Français des offres d’emploi proposées par ces institutions et ces établissements publics. Le plus souvent, les postulants doivent avoir moins de 40 ans, voire même moins de 30 ans, pour se présenter à un concours ou adresser une candidature.
• Ainsi, pour concourir aux offres d’emploi proposées par l’Assemblée nationale, il faut (3) : «Être âgé de plus de vingt ans et de moins de quarante ans à la date prévue par la décision d'ouverture du recrutement (sauf dérogation expressément prévue par le statut pour certains emplois)».
• Ainsi, pour concourir aux offres d’emploi proposées par le Sénat, il fallait en date du 21 novembre (la rubrique recrutement du site du Sénat a été modifiée depuis, suite à notre action !) : «Être âgé(e) de plus de 18 ans et de moins de 35 ans au 1er janvier de l'année d'ouverture du concours (hormis le cas des surveillants du jardin pour lesquels des conditions particulières s'appliquent)».
• Ainsi, pour postuler à la SNCF, il fallait en date du 17 novembre (le site SNCF-recrutement a été modifié depuis, suite à notre action !) : «Remplir 2 conditions : être âgé de 18 à 30 ans (limite qui peut être portée jusqu’à 40 ans si conditions particulières) - Être français ou originaire de l’un des pays de l’Union Européenne».
• Ainsi, pour postuler à EDF, il fallait en date du 21 novembre (la rubrique recrutement du site EDF a été modifiée depuis, suite à notre action !) : «Jusqu'à Bac +3 : avoir entre 18 et 40 ans (ou 45 ans si conditions particulières). Être originaire de l'un des pays de l'Union européenne, d'Islande ou de Norvège».
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Nous tenons à rappeler ici que la présélection sur des critères d’âge est la plus préjudiciable des discriminations car elle touche tous les habitants de ce pays («Français de souche et issus de l’immigration», «étrangers»), sans distinction de sexe, d’origine, de race, de physique, de préférences sexuelles…
Une évidence s’impose : La discrimination sur des critères d’âge sanctionne celles et ceux qui, par ailleurs, sont victimes d’autres formes d’exclusion. C’est bien là son seul et unique aspect égalitaire.
Dans ce contexte, il nous apparaît fortement improbable de lutter efficacement contre les discriminations (notamment liées aux origines ethniques) tant que n’aura pas sauté ce premier verrou.
Comment expliquer à un Français ou une Française issu(e) de l’immigration et âgé(e) de 40 ans que son origine ethnique ne sera plus un handicap alors que son âge lui interdit de postuler à une offre d’emploi émanant de l’Assemblée nationale, du Sénat, d’EDF ou de la SNCF ?
Est-ce là un engagement cohérent ? Est-ce là respecter le principe d’égalité des chances ?
Une fois de plus nous interpellons la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) sur cette question essentielle afin que celle-ci ne limite pas son action qu’aux seules discriminations (au logement, à l’embauche) observées dans le secteur privé. Cette Halde qui, selon Le Figaro du 19 novembre, "disposera prochainement d’un pouvoir de sanction financière".
Aujourd’hui, nous affirmons qu’en matière de recrutement, l’État, ses institutions, ses entreprises, ses établissements publics, sont les champions toutes catégories des discriminations à l’embauche !
La pétition dénonçant ces dysfonctionneme nts que nous avons adressée le 17 octobre dernier à Messieurs Chirac et Borloo est restée lettre morte. Seul Monsieur Louis Schweitzer, Président de la HALDE, y a donné suite, nous invitant à saisir la Haute Autorité dans tous les cas de discriminations explicites.
Que ce soit à l’Assemblée nationale, au Sénat, à EDF ou à la SNCF, nous estimons qu’il est du devoir de la HALDE de se saisir des cas avérés de discrimination que nous dénonçons ici, au regard de l’ordonnance n°2005-901 du 2 août 2005, des articles du Code pénal (225-1) et du Code du travail (L122-45), qui garantissent l’égalité des chances.
…/…
(1) Source : www.service-public.fr
(2) Selon l’Article 225-1 du Code pénal, «constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur origine ethnique (…), DE LEUR ÂGE (…).» L’Article L122-45 du Code du travail indique qu’«aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise (…) en raison de son origine, de son sexe, de son origine ethnique (…), DE SON ÂGE (…).»
(3) Source : assemblee-nationale.fr/concours
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À lire aussi sur Actuchomage :
• EDF et la SNCF au dessus du Code pénal et du Code du travail ?
• Discriminations à l’embauche à EDF et à la SNCF : nous interpellons la HALDE Répondre | Répondre avec citation |
Sept chômeurs, deux femmes et cinq hommes, âgés de 42 ans et plus, portent plainte pour discrimination à l’embauche sur des critères d’âge.
Solidairement, ils saisissent le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Paris, Madame le Doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Paris et Monsieur le Président de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité).
Ces chômeurs souhaitent mener une action exemplaire visant à l’éradication définitive des mentions d’âge dans les annonces de recrutement. Ils portent ainsi sur le devant de la scène la discrimination à l’embauche dont sont victimes les Seniors. Les 7 plaignants dénoncent ainsi ouvertement des comportements irresponsables qui pénalisent l’ensemble de l’économie française et la cohésion républicaine.
Ils attendent des autorités saisies par cette plainte la condamnation d’une cinquantaine d’entreprises, de cabinets de recrutement et de médias (sites internet, journaux et magazines) qui publient et exécutent des procédures de recrutement présentant un aspect discriminatoire sur des critères d’âge.
Par ailleurs, les 7 plaignants s’associent à toutes les actions futures visant à l’éradication de toutes les formes de discrimination à l’embauche (sur l’âge, notamment les jeunes, le sexe, l’origine ethnique, le handicap, les orientations sexuelles…). Le recrutement d’un salarié ne doit s’opérer que sur les seuls critères de compétence, d’aptitude, de volonté et de dynamisme.
…/…
Monsieur le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Paris,
Madame le Doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Paris,
Monsieur le Président de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité).
Copie à :
Monsieur Jean-Louis Borloo, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Cohésion sociale
Monsieur Gérard Larcher, ministre délégué aux Relations du travail
Monsieur Francis Vercamer, porte-parole de l'UDF sur les questions sociales
Monsieur Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste
Madame Martine Billard, porte-parole des Verts sur les questions sociales
Monsieur Maxime Gremetz, pour le Parti communiste français
Paris, le 25 mars 2005
Madame, Messieurs,
Nous tenons à saisir Monsieur le Procureur de la République, Madame le Doyen des Juges d’Instruction et Monsieur le Président de la Halde de cette plainte pour discriminations à l’embauche que nous déposons à l’encontre des entreprises, cabinets de recrutement et médias* qui publient et exécutent des procédures de recrutement présentant un aspect discriminatoire sur des critères d’âge par l'usage de mentions restrictives et explicites.
* Sites internet à diffusions nationale et internationale, titres de presse à diffusion nationale.
Cette plainte s’appuie sur les arguments suivants :
• Considérant que la première des discriminations à l’embauche est celle qui s’opère sur des critères d’âge,
• Considérant que cette discrimination sur des critères d’âge s’exerce également sur toutes les personnes déjà discriminées en raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristique s génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation sexuelle, de leur opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de son non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée,
• Considérant le cadre juridique fixé par le Code du travail et le Code pénal :
Article 225-1 du Code pénal
Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristique s génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation sexuelle, DE LEUR ÂGE, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison de l'origine, du sexe, de la situation de famille, de l'apparence physique, du patronyme, de l'état de santé, du handicap, des caractéristique s génétiques, des moeurs, de l'orientation sexuelle, DE L'ÂGE, des opinions politiques, des activités syndicales, de l'appartenance ou de la non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales.
Article 225-2 du Code pénal
La discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 Euros d'amende lorsqu'elle consiste :
1° A refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ;
2° A entraver l'exercice normal d'une activité économique quelconque ;
3° A refuser d'embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne ;
4° A subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;
5° A subordonner une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;
6° A refuser d'accepter une personne à l'un des stages visés par le 2° de l'article L. 412-8 du code de la sécurité sociale.
Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1° est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d'en interdire l'accès, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75.000 Euros d'amende.
Article L122-45 du Code du travail
Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire , directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle , de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses moeurs, de son orientation sexuelle, DE SON ÂGE, de sa situation de famille, de ses caractéristique s génétiques, de son appartenance ou de sa non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son patronyme ou en raison de son état de santé ou de son handicap.
Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire visée à l'alinéa précédent en raison de l'exercice normal du droit de grève.
Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire pour avoir témoigné des agissements définis aux alinéas précédents ou pour les avoir relatés.
En cas de litige relatif à l'application des alinéas précédents, le salarié concerné ou le candidat à un recrutement, à un stage ou à une période de formation en entreprise présente des éléments de fait laissant supposer l'existence d'une discrimination directe ou indirecte. Au vu de ces éléments, il incombe à la partie défenderesse de prouver que sa décision est justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. Le juge forme sa conviction après avoir ordonné, en cas de besoin, toutes les mesures d'instruction qu'il estime utiles.
Toute disposition ou tout acte contraire à l'égard d'un salarié est nul de plein droit.
• Considérant les contextes politique, législatif et économique suivants :
Rapport Camdessus
Relevé dans le rapport de Michel Camdessus (Le sursaut. Vers une nouvelle croissance pour la France - La Documentation française, octobre 2004) :
Le rapport préconise, en priorité, de «corriger les deux exceptions françaises particulièremen t préjudiciables» que sont le sous-emploi des seniors et celui des jeunes moins qualifiés. (…)
« Contrat pour la France 2005 »
Dans le "Contrat pour la France 2005", disponible sur le site web du Premier ministre, on relèvera à propos du chômage des Seniors :
- Diagnostic et objectifs
Alors qu’un consensus s’était établi dans les années 1970 sur la nécessité d’une sortie précoce des salariés âgés hors du marché du travail, la France doit aujourd’hui profiter de l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé et du départ à la retraite de générations nombreuses pour développer l’emploi des seniors.
Les politiques menées pendant vingt ans ont fait de la France le pays «d’une seule génération au travail». Elle se distingue de ses partenaires européens par un taux d’emploi des plus de 55 ans plus bas que la plupart des autres pays : 33,8% en France contre 39,8% en moyenne dans l’Union.
Cette faiblesse tient au recours massif aux mesures d’âge durant les années 1980 et 1990 et au fait que les seniors subissent encore une vraie discrimination sur le marché du travail.
Cette situation ne peut être prolongée : elle a des conséquences néfastes pour les comptes sociaux et conduit à un gâchis de compétences. L’Union européenne s’est donné pour objectifs d’atteindre un taux d’emploi de 70% en 2010 (sommet de Lisbonne de 2000) et un taux d’emploi de 50% pour la tranche d’âge 55-64 ans (sommet de Stockholm de 2001). (…)
Conseil d'orientation des retraites
Emploi des seniors, la mobilisation s’impose – Jeudi 25 novembre 2004
Le Conseil d'orientation des retraites s'est réuni hier en séance plénière pour définir un planning de travail afin de dégager des pistes favorisant le maintien dans l'emploi des salariés âgés.
Selon une étude rendue publique à l'occasion de cette réunion et qui s'appuie sur des données de 2000, le taux d'activité des plus de 50 ans en France est de 29,4% alors que l'objectif européen fixé pour 2010 est celui d'un taux d'emploi moyen de 50% pour la tranche d'âge des 50-64 ans.
Le COR rappelle « la conviction partagée par l'ensemble de ses membres que l'emploi des salariés âgés et la valorisation de leur expérience sont essentiels dans la réflexion sur l'avenir du système de retraite ». Il relève que « l'évocation plus fréquente du sujet dans la période récente, les mesures effectivement prises, notamment par la réforme des retraites de 2003, pour relever le taux d'activité des plus de 55 ans particulièremen t bas dans notre pays, ne permettent pas de penser que la partie est gagnée, loin de là ». « Rien ne permet de penser qu'on assiste aujourd'hui à un véritable renversement de tendance dans les attitudes vis-à-vis des salariés dits âgés et dans les attitudes des salariés eux-mêmes, bien au contraire ».
La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité
Les députés adoptent le texte anti-discriminations - Mercredi, 08 Décembre 2004
La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) devrait voir le jour très prochainement. Dans la nuit de mardi à mercredi, l'Assemblée nationale a adopté, en deuxième lecture, le projet de loi en ce sens qui inclut un dispositif de lutte contre le sexisme et l'homophobie.
La grande majorité du groupe UMP ainsi que les groupes UDF et PS ont voté ce texte dans une version proche de celle adoptée par le Sénat en première lecture. Le groupe PCR et les députés Verts se sont abstenus sur ce projet de loi que le Sénat examinera à son tour en deuxième lecture le 22 décembre avant de revenir au Parlement pour une adoption définitive avant la fin de l'année. Cette instance, voulue par le chef de l'Etat, doit être opérationnelle le 1er janvier et sera dotée d'un budget annuel de 10,7 millions d'euros. (…) Source : www.libération.fr
Les propositions de Claude Bébéar
Des propositions contre la discrimination à l’embauche - Mardi, 23 Novembre 2004
Claude Bébéar, ex-président d'Axa, rend public aujourd'hui ses 24 propositions contre les discriminations dans l'entreprise. Ce rapport, intitulé « Des entreprises aux couleurs de la France » a été remis hier au Premier ministre. Il ne préconise aucune mesure législative et ne prône pas la discrimination positive. Par contre, il demande l'anonymat des CV, une mesure phare pratiquée depuis longtemps dans les pays anglo-saxons, et pointe le doigt sur les difficultés des seniors et des jeunes issus de l'immigration. (…)
• Considérant le contexte scientifique suivant :
La discrimination à l’embauche démontrée scientifiquement
En partenariat avec la société Adia, l’Observatoire des Discriminations de l’Université Paris I a mené un testing qui démontre scientifiquement la réalité de la discrimination à l’embauche. Voici les résultats de cette étude menée par Jean-François Amadieu.
Extraits : (…)
Nous disposons d’un testing sur plusieurs variables de discrimination, dont certaines totalement inédites. Les variables que nous testons sont les suivantes :
- le genre (homme/femme)
- l’origine ethnique (Maghreb/France)
- le lieu de résidence
- le visage (beau/disgracieux)
- l’âge
- l’handicap (mention Cotorep).
(…)
Les résultats de l’étude
L’enquête a été réalisée entre le 13 avril et le 14 mai 2004. 1806 CV ont été adressés en réponse à 258 annonces parues.
Les réponses positives : Par réponse positive, il faut entendre une convocation à un entretien
d’embauche (il est certain que la discrimination se poursuit lors cet entretien).
- 75 réponses positives pour l’homme, nom et prénom français, réside à Paris, blanc de peau, apparence standard
- 69 réponses positives pour la femme, nom et prénom français, réside en région parisienne, blanche de peau, apparence standard
- 45 réponses positives pour l’homme, nom et prénom français, réside au Val Fourré à Mantes-la-Jolie, blanc de peau, apparence standard
- 33 réponses positives pour l’homme, nom et prénom français, réside à Paris, blanc de peau, visage disgracieux
- 20 réponses positives pour l’homme, nom et prénom français, réside à Paris, blanc de peau et apparence standard, 50 ans
- 14 réponses positives pour l’homme, nom et prénom maghrébin (Maroc), réside à Paris, apparence standard
- 5 réponses positives pour l’homme, nom et prénom français, réside en région parisienne, blanc de peau, apparence standard, handicapé
Les principaux enseignements
(…) - Notre candidat de 50 ans est très nettement discriminé. Ce résultat n’est pas une surprise tant les données statistiques et les sondages d’opinion attirent l’attention sur le phénomène. On notera que la discrimination est assez voisine de la discrimination liée à l’origine ethnique (20 et 14). (…)
17% des annonces sont illégales
On ne trouve pas d’annonces qui mentionnent des critères comme le sexe ou l’origine. En revanche, il est très fréquent que les annonces mentionnent un critère d’âge. Cette pratique est pourtant illégale et pénalement répréhensible (article L.225-1 et L.225-2). Elle témoigne de l’importance des discriminations qui, pour être moins directement visibles dans l’essentiel des cas, sont ici explicites.
Notre candidat de 50 ans a près de 4 fois moins de réponses positives.
On peut estimer que près de 20 % des annonces indiquent un critère d’âge précis. Cette précision est non seulement illégale, sans rapport avec les exigences du poste, mais totalement arbitraire.
Dans la semaine du 13 avril, sur deux journaux d’offres d’emploi et deux quotidiens - soit 168 offres de commerciaux - 28 mentionnent une tranche d’âge précise, c'est-à-dire 17% des annonces…
(Source : L’Observatoire des Discriminations )
…/…
• En conséquence de quoi (par ordre alphabétique) :
- Monsieur Yves B. – 43 ans – Médias, Communication, Publicité.
- Madame Huguette-Julie B. – 57 ans – Assistante de Direction.
- Monsieur Frédéric F. – 47 ans – Transports, logistiques, achats, stocks.
- Madame Sophie H. – 41 ans – Assistante marketing, commercial.
- Monsieur Michel L. – 54 ans – Compta/Gestion/Finances.
- Monsieur Gérard P. – 52 ans – Ressources humaines, Formation.
- Monsieur Vincent de R. – 43 ans – Ressources humaines, Formation.
demandent au Procureur de la République, au Doyen des juges d’instruction du TGI de Paris, au Président de la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité) d’engager toutes les procédures qui s’imposent à l’encontre des entreprises, cabinets de recrutement et médias qui diffusent des annonces d’embauche à caractère discriminatoire sur des critères d’âge, afin que ces pratiques soient sanctionnées en vertu des articles 225-1 et 225-2 du Code pénal et de l’article L122-45 du Code du travail.
Les plaignants tiennent également à informer de cette démarche le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Cohésion sociale, le ministre délégué aux Relations du travail, Madame et Messieurs les député(e)s.
Fait à Paris, le 25 mars 2005
Solidairement : Mesdames Huguette-Julie B. et Sophie H. - Messieurs Yves B., Frédéric F., Michel L., Gérard P., Vincent de R.
NB : Actuchomage a mis en ligne un nouveau forum spécialement dédié au sujet de la discrimination sur des critères d’âge qui concerne les Seniors.
Accéder au forum spécial Seniors Répondre | Répondre avec citation |
L'opération "Nos quartiers ont du talent" avait été lancée le 17 novembre 2005 en Seine-Saint-Denis, en présence du ministre délégué à la Promotion de l'Egalité des chances Azouz Begag. Elaborée avec l'aide du Medef Nord Francilien, de l'ANPE et des missions locales de Seine-Saint-Denis, son objectif était de "donner à ces jeunes du 93 la même chance que les autres de se retrouver face à un recruteur", et 80 entreprises se sont engagées à examiner les CV de 200 candidats sans critères discriminants.
Sur 36 personnes embauchées, principalement à des postes d'ingénieurs, de commerciaux et de chargés de marketing, 24 l'ont été en contrats à durée indéterminée (CDI). Le premier recruteur a été la Banque populaire, avec 6 embauches.
Cinq autres jeunes sont actuellement en phase finale de recrutement, et 80 au stade d'un premier entretien.
La plupart des diplômés de cette première opération cherchaient en vain un emploi à hauteur de leurs compétences depuis 3 à 18 mois.
Devant ces résultats encourageants, il est prévu d'élargir l'initiative à 1.000 diplômés (titulaires d'un bac+4 minimum) l'an prochain en espèrant convaincre 300 entreprises de regarder sans a priori les CV transmis.
Selon une enquête publiée en avril 2005 par l'Observatoire des discriminations de l'université Paris I, un homme au nom maghrébin a en moyenne cinq fois moins de chances de décrocher un entretien qu'un autre au nom "français" et blanc de peau. Une autre enquête, publiée mercredi par l'Association pour l'emploi des cadres (APEC), révèle que près de la moitié des recruteurs font attention au nom et au prénom sur le CV. Répondre | Répondre avec citation |