Inscrit dans la loi du 26 juillet 2005 et complété depuis par décrets, ce plan entend répondre aux défis conjugués de l'allongement de l'espérance de vie, de la féminisation du travail et de l'évolution des modes de vie. Il a pour ambition de créer 500.000 emplois en trois ans - "un gisement encore inexploité" - à travers trois objectifs principaux : rendre l'accès aux services à la personne plus simple et moins coûteux, en promouvoir l'offre, et améliorer les conditions d'exercice de ces métiers.
Deux grands domaines d'activité sont concernés : les aides aux personnes dépendantes ou aux enfants (agréments préfectoraux obligatoires) et les autres aides à domicile (agréments facultatifs, mais qui conditionneront les diverses réductions d'impôt et exonérations de cotisations sociales prévues).
La principale innovation du plan Borloo est le chèque emploi-service universel (CESU) que les particuliers pourront utiliser pour s'offrir ces services : il permet de rémunérer les personnes agréées, qu'elles soient employées directement ou par le biais d'un prestataire, en simplifiant les démarches administratives. Sont également prévues diverses mesures pour développer ces activités : crédit d'impôt pour les entreprises, allègements de cotisations pour les particuliers employeurs...
La qualification des salariés sera "labellisée" par des "enseignes nationales" (mutuelles, fédérations associatives ou grandes sociétés de services) qui joueront les intermédiaires entre particuliers et prestataires. Et l'Agence nationale des services à la personne (ANSP), instance chargée de promouvoir le développement et l'activité de ces services, est déjà en place depuis octobre dernier.
Selon le directeur général de l'ANPE Christian Charpy, même si les statistiques ne le mettent pas en évidence, c'est en partie grâce aux services à la personne que le chômage aurait baissé ces derniers mois...
Ce plan demeure vivement critiqué par la gauche et certains syndicats, qui redoutent la précarité des emplois ainsi créés dans un secteur où les temps partiels à faibles rémunérations sont monnaie courante, et dénoncent le caractère inégalitaire des réductions d'impôts pour les particuliers employeurs qui profiteront essentiellement aux foyers aisés. Les féministes pourront, elles aussi, se demander si l'on ne revient en arrière sous couvert de "batailler" pour l'emploi.
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