A bientôt cinquante ans, elle est la cadette du personnel : Monika Giesen travaille dans un discounter de l'est de l'Allemagne qui n'emploie délibérément que des seniors, pour montrer que des rides et des cheveux blancs n'ont jamais empêché d'être productif. Avec ce supermarché ouvert en 2003, "nous voulons montrer que des employés plus âgés sont aussi efficaces que des jeunes", dit Jens Wagner, responsable régional du supermarché Netto à Neuruppin, au nord-ouest de Berlin.
Et ça marche : ce magasin est régulièrement dans le peloton de tête de ceux dont il a la charge. Au "supermarché des seniors", la moyenne d'âge est de 55 ans. Il y a trois ans, le seuil minimum avait été fixé à 45 ans et les dix employés - la plus jeune, Monika avait alors 46 ans - sont tous restés en poste. D'inspiration danoise, ce modèle de discrimination positive a bien pris dans une ville où la moyenne d'âge est en hausse continue à l'image de toute l'ancienne RDA communiste, dont les jeunes "émigrent" à l'ouest à cause du chômage et où les femmes ont de moins en moins d'enfants.
Pas plus malades
Egalement en ex-RDA, sur son site de Leipzig, le constructeur automobile BMW emploie aussi délibérément des seniors pour "leur influence positive sur l'ambiance dans l'entreprise", selon un porte-parole. Au discounter de Neuruppin, Monika est la seule avec une collègue à venir du commerce. Les huit autres ont eu de longues périodes de chômage derrière eux, dans le pire des cas sept ans d'affilée. "A leur embauche, ils ont tous été reconnaissants d'avoir cet emploi. Du coup, ils ont un rapport au travail très différent de celui des jeunes, car ils savent que c'est leur dernière chance", dit-elle. "Et qu'importe si c'est un peu plus lent à la caisse... Ici c'est un plus humain et plus amical", ajoute la vice-directrice du magasin.
Mais surtout les clients aiment venir dans ce Netto car ils savent qu'ils seront mieux écoutés, explique Ralph Gröschel, 55 ans, ancien cuisinier. "De manière générale, les jeunes ont plus tendance à regarder leur montre que les plus âgés", explique Jens Wagner. Ici, dit-il pour faire taire les mauvaises langues, "le nombre d'arrêts-maladie n'est pas plus important que dans d'autres magasins". Mais Monika Giesen prend soin de préciser : "Les jeunes sont plus souvent malades. Les plus âgés le sont moins, mais plus longtemps...".
(Source : TF1/LCI.fr)
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