Ce premier bilan financier réalisé par l'assurance chômage sur l'accompagnement des chômeurs par des opérateurs privés est contesté par certains syndicats. La réunion s'annonce animée et... technique. C'est en effet ce matin que le bureau de l'Unedic examine un "Bilan sur les expérimentations d'accompagnement des allocataires par des opérateurs privés", dont La Tribune a obtenu une copie. Ce document fait une synthèse des constats statistiques du retour à l'emploi des 7.013 chômeurs de longue durée suivis sur 7 sites depuis un an par BPI, Altédia, Ingeus, Adecco et l'Apec, mais surtout propose une "approche de l'impact financier" du dispositif qui risque de faire grincer des dents. Dans le document, rédigé au conditionnel, il apparaît en effet que le dispositif aurait permis à l'Unedic d'économiser 24 millions d'euros pour 7.013 chômeurs, soit en moyenne 3.420 € par allocataire.
Un chiffre que conteste Jean-Claude Quentin, représentant Force Ouvrière au bureau de l'assurance chômage. Celui-ci estime en effet que l'hypothèse de départ retenue, à savoir que la durée moyenne d'indemnisation des allocataires sélectionnés est de 23,28 mois est "incompréhensible". Il pointe également le fait que "le taux de reclassement au bout de 6 mois est de moins en moins bon au fil de l'expérimentation". Pour lui, cette "extrapolation à mi-parcours" est loin d'être "concluante", et souhaite que "les demandeurs d'emploi aient toujours le choix d'être accompagnés soit par l'ANPE, soit par un cabinet privé".
Extension des dispositifs. Plus positive, la CFTC estime de son côté que "même si l'analyse de l'Unedic sur les expérimentations avec des cabinets privés nécessite d'être encore approfondie, elle montre d'ores et déjà une efficacité des cabinets privés". Pour le syndicat chrétien, "il ne faut pas abandonner ces expérimentations tant que l'ANPE n'est pas en mesure d'assurer la meilleure qualité de service. Le recours au privé doit par contre rester du domaine de l'expérimentation sous contrôle des partenaires sociaux et de l'ANPE".
Alors, va-t-on étendre ces dispositifs à 12 sites supplémentaires comme le souhaite l'Unedic au vu de ce premier bilan ? Seule certitude, la décision - déjà reportée lors bureau de l'Unedic du 9 mai dernier - ne sera pas prise aujourd'hui, pour cause de congrès de la CFDT qui se tiendra du 12 au 16 juin à Grenoble (c'est la CFDT qui préside l'assurance chômage). On en saura plus lors du prochain bureau de l'Unedic, programmé le 5 juillet prochain.
(Source : La Tribune)
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