Jacques Chirac a décidé jeudi d'amnistier le député UMP Guy Drut, condamné dans l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France, scandale politico-financier dans le cadre duquel 47 personnes ont été mises en examen en février 2004. Cet ancien champion olympique et ex-ministre des sports a en effet bénéficié "d'une mesure d'amnistie individuelle" de la part du président de la République. Il pourra donc retrouver son siège au sein du Comité international olympique (CIO), dont il avait été exclu par la commission exécutive après avoir été condamné, le 26 octobre dernier, à 15 mois d'emprisonnement avec sursis et 50.000 € d'amende pour avoir bénéficié d'un emploi fictif.
Guy Drut s'est déclaré "satisfait" et "soulagé" par cette mesure, vendredi sur France Inter. "Cela fait six ans que cette affaire dure et cela m'a causé beaucoup de soucis par rapport au Comité international olympique et à ma vie politique". Un mois après sa condamnation, Guy Drut indiquait avoir déposé auprès de l'Elysée une demande d'amnistie prévue par la loi du 6 août 2002. Selon ce texte, le président de la République peut accorder, par décret et sous plusieurs conditions, l'amnistie aux "personnes qui se sont distinguées d'une manière exceptionnelle dans les domaines humanitaire, culturel, sportif, scientifique ou économique".
"Quelle image pour la France !"
L'opposition a immédiatement dénoncé cette mesure, y voyant le symbole "extrêmement choquant" d'une justice à deux vitesses. D'après elle, le chef de l'Etat ne fait qu'alimenter la méfiance des Français envers le pouvoir. Après l'affaire Clearstream, "quelle image pour la France !", s'est ainsi emporté le député européen socialiste Vincent Peillon sur LCI. Pour le député Verts Noël Mamère, une telle décision est de nature à nourrir "l'abstention ou le vote d'extrême droite". "M. Le Pen peut être tranquille, M. Chirac travaille pour lui", a-t-il ironisé, qualifiant le président de "prince d'une République bananière" instaurant une politique de "deux poids deux mesures". Cette amnistie peut être mal comprise, a prévenu le député UMP Pierre Lellouche, qui craint également que cette décision ne profite au Front national : "Dans le climat actuel, il m'arrive parfois de me demander si nous ne (sommes) pas en train tous ensemble d'aller droit dans le mur en klaxonnant et en laissant la France à M. Le Pen et à Mme Ségolène Royal", a-t-il déploré.
(Source : L'Express)
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