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Vacances : un mot qui n’existe pas pour les chômeurs

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Quand on parle de l'Ile de la Réunion, on s'imagine l'Océan Indien, la plage et le ciel bleu... Pourtant, la Réunion est l'une des régions françaises qui enregistre un taux de chômage des plus élevé (31,9% à fin 2005 mais en Martinique c'était pire : 35,7% selon l'Insee). En cette période estivale, qu'on soit en métropole ou non, quoiqu'on tente d'inculquer à l'esprit des Français moyens, sachez que chômage ne rime pas avec vacances.

Dans cette société, il y a d’un côté ceux qui travaillent, et de l’autre ceux qui ne travaillent pas. Du point de vue de certains sans emploi à la recherche d’une activité déclarée rémunérée ou d’une formation professionnelle, les salariés peuvent se permettre d’aller en vacances. (...) Les vacances sont, selon la définition du dictionnaire en ligne de TV5 Monde, "le temps pendant lequel une fonction, une dignité, un emploi n’est pas rempli, n’a pas de titulaire ou le temps de repos, d’interruption des travaux". En discutant avec les habitués de l’association Tchao La Rak à La Possession ou des jeunes sortis récemment du circuit scolaire ou encore des chômeurs longue durée, pour eux, le mot vacances rime curieusement avec travail, car sans travail pas de vacances ? Aussi, d’autres chômeurs disent mal vivre cette situation malgré quelques rayons de soleil. Ils semblent également avoir perdu la notion du temps car pour certains, "tous les jours se ressemblent".

Patrick n’a "pas les moyens de s’offrir des vacances". Il a été "manœuvre maçon puis agent de sécurité", et du jour au lendemain, sa vie a basculé. Aujourd’hui, lorsqu’il voit ses voisins et leurs enfants partir en vacances, il a le cœur qui "grossit". Il a pu voyager lorsqu’il était militaire puis, par le biais d’une association, se rendre à l’île Rodrigues récemment. Pour lui, le travail est synonyme "d’équilibre" qu’il tend à retrouver. Mais les vacances...

Liliane, mère célibataire, perçoit le Revenu minimum d’insertion (RMI) plus les allocations familiales pour subvenir aux besoins de ses enfants. Elle n’a jamais quitté La Réunion comme ses marmailles. Selon les années et les ressources, elle peut inscrire ses enfants dans les centres aérés ou les colonies de vacances. Dans le pire des cas, elle leur offre des baignades dans les rivières ou à la plage si elle a les moyens de payer le bus. Mais pour elle, pas de vacances.

Émilie, 20 ans, est sur le point de participer à une formation professionnelle. Heureusement ! Malgré son jeune âge, elle est "épuisée et fatiguée". Elle attend beaucoup de ce stage. Peut-être en emploi à la clé ou un perfectionnement dans la branche qu’elle a choisie ? Lorsqu’elle décrochera son premier emploi, elle prendra des vacances, se dit-elle. Mais pour l’instant, elle épargne "pour passer le permis, puis acheter une voiture et l’assurer".

Yolène aussi n’a jamais pris de vacances du temps où elle travaillait. Et maintenant qu’elle ne travaille pas, elle ne peut plus en prendre. Elle a gardé les enfants de ses enfants et continue à le faire. Cela lui permet "de ne plus tourner en rond". Auprès de sa petite fille, elle a retrouvé la joie de vivre.

(Source : Témoignages Réunion)

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Mis à jour ( Samedi, 15 Juillet 2006 09:37 )  

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