S’ils s’identifient comme des chômeurs, ils ne sont pas prêts à faire n’importe quel boulot pour autant. L’«Empowerment Programme» dénonce la “mentalité d’assistés” de ceux-là.
Les chômeurs enregistrés (1) sont-ils de vrais chômeurs ? Sont-ils prêts à être formés et à travailler ou attendent-ils d’être pris en charge par le gouvernement ? Ce sont les questions des responsables de l’Empowerment Programme (EP) qui vise à offrir un soutien aux plus démunis. De la conférence de presse hier de Raj Makoond et Ali Mansoor, il ressort que le succès de l’Empowerment Programme dépend de la volonté des chômeurs à se prendre en charge et à “s’aider” car ce programme veut éliminer la “mentalité d’assistés” de nombreux Mauriciens. Pour cela, il faut de la responsabilité.
L’Empowerment Programme étudie en ce moment le profil des chômeurs enregistrés au bureau du travail pour le correspondre aux différentes opportunités disponibles à l’heure actuelle dans trois secteurs : la construction, le textile et l’hôtellerie. Sur les 27.000 formulaires envoyés aux personnes concernées, seuls 20.400 ont été retournés. À partir de ces données, l’Empowerment Programme essaiera de mettre certains chômeurs en rapport avec les entreprises disposées à les former notamment pour l’hôtellerie et le textile. Concernant la construction, l’Industrial and Vocational Training Board se chargera de former et de caser ceux qui ont été formés là où il y a une demande. Le problème, explique le représentant du secteur privé, Raj Makoond, c’est le mismatch énorme entre la demande et l’offre.
Selon Ali Mansoor, l’équation n’est pas si simple. “Les vrais chômeurs sont disposés à faire n’importe quel boulot.” Or, à Maurice, ce n’est pas le cas et beaucoup s’attendent à trouver un emploi dans le secteur public. “Il n’y en a pas et nous leur disons : nous vous donnons une formation et un métier et donc un salaire plus important.”
Pas d’autre choix
Si les Mauriciens ne sont pas sensibles aux opportunités qu’offre l’Empowerment Programme, les entreprises “n’auront d’autre choix que d’importer la main-d’œuvre”, avertit-il. Or, ce n’est ni nécessaire, ni souhaitable mais tout dépend de la volonté des Mauriciens à vouloir travailler au lieu de “asize b... kas dan gouvernma”, ajoute le secrétaire financier. Et le problème est le même “du côté des gradués de l’université de Maurice”.
Raj Makoond annonce un programme où il a été proposé aux gradués d’être des consultants auprès des nouvelles Petites et moyennes entreprises, de la Small Enterprises and Handicraft Development Authority et d’agir comme des facilitateurs. Cette fonction, rémunérée à Rs 40.000 et Rs 50.000 par mois (2) n’a pas attiré grand monde, déclare Ali Mansoor. Des 200 invités au forum, seuls 75 ont répondu à l’appel et la majorité aurait dit “préférer un job dans le gouvernement”. Malgré les obstacles, l’Empowerment Programme veut poursuivre sa mission et toucher, à travers ses 13 centres, un maximum de chômeurs. Les vrais.
(1) Le taux de chômage de l'Île Maurice est à 9,9%
(2) 1 Roupie Mauricienne = 0,02380 Euro
(Source : L'Express.mu)
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