
Car les moyens d'y parvenir restent contestables : la fusion ANPE-Unedic n'est qu'un pas supplémentaire vers le démantèlement du service public de l'emploi, les conseilleurs seront aussi les payeurs et cela ne présage rien de bon pour les chômeurs qu'on va continuer à contraindre en dépit du bon sens. Et c'est avec vigilance qu'il faudra surveiller les travaux des partenaires sociaux sur la "mise à plat" de notre système d'assurance chômage, qui s'évertue à être de plus en plus défavorable aux demandeurs d'emploi chaque fois que ses gestionnaires décident de le remanier.
De même, la mise en place d’"une vraie flexi-sécurité à la française" est un paradoxe. Aujourd'hui, flexibilité rime avec précarité, habillant Paul en déshabillant Pierre et Jacques. Pour être vraiment "sécurisée", la flexibilité doit s'acquitter d'une importante contrepartie financière et il est improbable que les entreprises qui en usent soient mises à contribution. Car ce gouvernement a surtout fait beaucoup pour le développement du sous-emploi en France, qui lui a d'ailleurs permis de masquer les vrais chiffres du chômage tout en accordant toujours plus de cadeaux aux entreprises, sans contrepartie notable sur la création d'emplois dignes de ce nom.
Quand la présidente du Medef Laurence Parisot souhaite "moins de démagogie" dans la campagne pour l'élection présidentielle, elle ne croit pas si bien dire, elle qui se plaint tout le temps qu'on dénigre les patrons alors que l'UMP n'a jamais autant fait pour qu'ils "puissent respirer mieux"... au détriment des salariés, chômeurs et autres laissés pour compte, bien sûr.
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Commentaires
Ça ne coûte rien de faire des promesses, surtout quand on sait qu'on ne sera plus là dans quelques mois…
Le «patrimoine de départ», qui était une proposition de Dominique Strauss-Kahn lancée à la volée lors de la campagne interne au parti socialiste, est en effet l'une des propositions faites par le Centre d'analyse stratégique (CAS, ex-commissariat au Plan) dans son rapport annuel. Remis jeudi au premier ministre, le document dresse le portrait d'une France où certes la pauvreté recule, mais où parallèlement apparaissent de nouveaux clivages. Parmi eux, les inégalités entre les générations. Le CAS constate notamment : «Une entrée plus difficile sur le marché du travail, l'expérience de carrières plus heurtées, et la perspective d'une réforme du système de protection sociale dont les coûts d'ajustement reposeraient essentiellement sur les nouvelles générations risquent de fragiliser le pacte intergénération nel».
Les experts convoqués par le CAS préconisent donc de donner un coup de pouce supplémentaire à la jeunesse. D'abord, avec la création d'une année de formation gratuite pour améliorer le bagage des salariés les moins qualifiés, qui ont quitté l'école trop tôt. Une idée jugée «intéressante» par Dominique de Villepin. Surtout, avec l'instauration de ce patrimoine de départ, déjà évoqué par un DSK qui n'est plus en mesure après sa défaite lors de la primaire socialiste, de le défendre politiquement. Le CAS définit ainsi le principe de ce dispositif : «Assurer aux jeunes adultes, quelle que soit la situation de leur famille, de disposer d'un pécule de départ leur permettant d'envisager leur première période d'investissement universitaire et/ou professionnel avec une plus grande égalité des chances ».
L'écueil le plus important réside dans le coût d'une telle mesure. DSK, qui, à la suite d'un débat avec les internautes, avait arrêté à 10.000 € le montant de cette allocation, n'avait pas chiffré le montant de sa proposition, mais d'autres s'en étaient chargés : l'Institut de l'entreprise, un think tank, estimait le coût du «patrimoine de départ» à quelques 7 milliards d'euros par an. Le CAS est moins prodigue : les pistes suivies représentent entre 1,5 et 2,5 milliards d'euros de dépenses, soit 5% du total des prestations familiales versées chaque année. Le secret : il faudra choisir, prévient-il, entre une allocation universelle, mais de plus faible montant, ou un versement substantiel à 18 ans – jusqu'à 23.000 € cumulés, mais réservé aux enfants élevés dans les familles pauvres.
Toujours des pansements sur une jambe de bois !
L'Etat va encore y aller de sa poche, sans avoir le courage d'agir directement sur les causes et donc contre les vrais responsables de cette situation :
• la spéculation immobilière et la flambée des prix, qui privent de plus en plus de Français de logements…
• la non création d'emplois et la smicardisation galopante du marché du travail, qui privent de plus en plus de Français de revenus décents.
Au lieu de jouer son rôle, l'Etat demeure complice. Grand seigneur, il dilapide l'argent public sans jamais prendre les mesures qui s'imposent pour endiguer efficacement la pauvreté et la fracture générationnelle qui sont le fait d'une caste d'individus qui se goinfent sur le dos de tous les autres. Répondre | Répondre avec citation |
Si les médias faisaient leur boulot -par exemple en donnant le chiffre de la population active inoccupée en équivalent temps plein- les politiques n'oseraient plus mentir aussi impunément ! Répondre | Répondre avec citation |
L’économie dominante a réussi à élever au rang de loi économique cette idée selon laquelle la flexibilité serait le meilleur moyen de créer des emplois et de faire reculer le chômage. Cette assertion, qui est tout simplement fausse, s’inscrit dans un long processus de validation des recommandations néo-libérales qui implique une régression de la réflexion économique.
A lire l'excellent exposé de Michel Husson, administrateur de l’INSEE et chercheur à l’IRES (Institut de recherches économiques et sociales), pour www.legrandsoir.info.
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