«Je veux que tous les Français qui sont licenciés économiques aient la chance de bénéficier d'un contrat avec le service public de l'emploi qui débouchera soit sur une formation soit sur un emploi», a déclaré hier soir dans Complément d'enquête (France 2) le candidat UMP à l'élection présidentielle, ajoutant : «Ce n'est pas le cas aujourd'hui.» ... Ah bon ??? Et la CRP - convention de reclassement personnalisé - ou le CTP - contrat de transition professionnelle - de son ami Borloo, c'est donc du flan ?
Il a ensuite promis «une formation qualifiante d'une année qui débouchera sur un emploi» pour les jeunes de banlieue... Parce que rien, mais vraiment rien de tel n'existerait actuellement ? «Je veux lutter contre l'oisiveté, les trafics», a-t-il précisé (la racaille, c'est toujours son dada). Certes, pour les jeunes comme pour les autres, il serait temps que la France mette le paquet sur la formation tout au long de la vie ; mais cela, M. Sarkozy ne l'évoque jamais. Pourtant, notre formation professionnelle est indigne : elle ne profite qu'à un tiers des salariés, essentiellement aux mieux lotis (les CSP+), et seulement à 7% des chômeurs ! De plus, à quoi sert-il d'effectuer une solide formation s'il n'y a même pas d'emplois satisfaisants à la clé ?
Nicolas Sarkozy compte sur ces mesures super-innovatrices pour atteindre l'objectif du plein emploi en 2012 : «Ce n'est pas une promesse, c'est un engagement», a-t-il souligné. Nous promet-il le plein emploi... précaire ? Et que dire du bilan désastreux de la législature UMP en matière de création d'emplois depuis cinq ans ? Prétend-il faire mieux quand il sera à la tête de la République, alors qu'à la tête de son parti tout-puissant il a été incapable de rivaliser avec le gouvernement Jospin ?
Et pour conclure, le même ronron : «Ça coûte beaucoup moins de mettre les gens au travail que de les laisser sans travail. [...] Je ne veux pas qu'un Français soit condamné à l'inactivité. Quand on est condamné à l'inactivité, on perd la dignité de soi-même», a-t-il poursuivi - cerise sur le gâteau - en défendant cette escroquerie intellectuelle qu'est la "valeur travail" qui, pour lui, consiste à exonérer totalement les employeurs de charges sociales et d'impôts sur les heures supplémentaires, les exonérant ainsi par la même occasion de leurs responsabilités tout en dévalorisant le travail. Même le très libéral Jacques Marseille estime qu'il est anormal que l'Etat vienne à ce point à la rescousse des entreprises ! Nicolas Sarkozy, lui, préfère que l'argent public profite au privé dans le cadre d'une subtile opération de mise en faillite du bien collectif (baisses d'impôts aux plus riches, détournements de Sécu…).
Ah ! J'allais oublier ses bons vieux clichés sur les 500.000 emplois non pourvus (mais d'où sort-il ces chiffres ? Même l'ANPE les réfute…) et ses menaces réitérées de couper les vivres aux chômeurs déclinant deux propositions d'emplois (on élude toute notion d'offre valable : de ce côté, plus de dignité ! Mais faut-il encore que l'ANPE ait des emplois à proposer ?).
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