Chaque fin de mois, la DARES et l'ANPE publient conjointement les chiffres du marché de l'emploi, c'est-à-dire le nombre de chômeurs et le taux de chômage en fonction de la population active. Or, comme on le sait, pour la première fois l'INSEE n'a pas publié son taux annuel révisé selon la norme du BIT "pour des raisons techniques", reportant ses résultats jusqu'à l'automne, ce qui falsifie d'ici là toutes les données.
«La DARES ne doit pas engager sa crédibilité scientifique sur des chiffres ne reflétant plus les évolutions réelles du chômage», estiment-ils. Puisque l'INSEE s'est déclaré incapable de confirmer la baisse du chômage en 2006 et que l'estimation du taux de chômage est désormais trop incertaine voire sous-évaluée, les statisticiens de la DARES ont demandé à leur directeur Antoine Magnier de suspendre également la publication mensuelle des chiffres du chômage. Question d'honnêteté.
Rappel des faits :
• Les vrais chiffres du chômage 2006 dissimulés pour cause d'élection (24/01/07)
L'article du Canard Enchaîné qui a mis le feu aux poudres.
• 3,3 millions de Français se disent chômeurs (16/01/07)
La dernière enquête de recensement de l'INSEE révèle une différence significative entre le chômage au sens du BIT et ceux qui se déclarent chômeurs.
• Les chiffres du chômage resteront faux jusqu'à l'automne (27/02/07)
"D’ici à l’automne, les estimations mensuelles de chômage resteront provisoires", déclarait alors le directeur général de l’INSEE. Un scandale que la DARES ne peut aujourd'hui tolérer.
• Le vrai taux de chômage de 2006 serait à 9,5% (06/03/07)
Face au doute, les fuites et les extrapolations se poursuivent.
• Un taux de chômage 2006 inchangé à 9,8% ? (08/03/07)
Le semi aveu de l'INSEE...
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Le ministère de l'Emploi connaît une fin de législature mouvementée. (…) Le ministère de l'Emploi fait surtout l'objet d'une crise interne qui, dans le contexte de polémique sur les chiffres du chômage, ne fait qu'ajouter aux soupçons de manipulation gouvernementale .
Jeudi, les salariés du service statistique du ministère de l'Emploi (DARES) ont en effet demandé à sa direction de suspendre la publication du taux de chômage, trop incertaine à leurs yeux et sous-évaluée d'au moins 0,3 point.
Dans leur lettre, les 63 signataires (sur 190 salariés) critiquent la position adoptée par le directeur adjoint, Philippe Ravalet, lors de son audition devant le Conseil national de l'information statistique le 8 mars. La présentation «ne correspondait pas à ce qui avait été convenu en interne, la veille au soir», regrettent les signataires parmi lesquels figurent les trois quarts de l'encadrement (sous-directeurs, chefs de département, etc).
Invité à chiffrer les mesures ayant réduit artificiellemen t les chiffres du chômage, l'ancien conseiller technique de Gérard Larcher n'a détaillé que deux des quatre mesures dont il était possible d'évaluer l'effet. «Ce travail a pourtant été réalisé par les services de la DARES», indiquent les salariés du ministère de l'Emploi. Philippe Ravalet a notamment omis le basculement des contrats aidés dans la catégorie 5, une section qui n'influe pas dans le calcul du taux de chômage, et la mise en place du suivi mensuel personnalisé. L'ensemble de ces mesures a concouru à réduire le nombre de demandeurs d'emploi de 100.000, ce qui a permis d'afficher un taux de chômage de 8,6% au lieu de 8,9% à la fin décembre 2006, indiquent-ils.
(Source : Les Echos) Répondre | Répondre avec citation |