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La 11e chambre de la Cour d'appel de Paris rejuge mardi l'affaire opposant les sociétés Adecco, Laboratoires Garnier (L'Oréal) et trois de leurs anciens cadres à SOS-Racisme pour discrimination raciale lors du recrutement de démonstratrices en 2000.

Le 1er juin 2006, le Tribunal correctionnel de Paris avait relaxé l'ensemble des prévenus. Une décision frappée d'appel par le parquet de Paris et SOS-Racisme qui l'avait qualifiée "d’inique".
Dans son jugement, la 31e chambre du tribunal correctionnel avait estimé que les poursuites avaient "été engagées à partir de suppositions et d'approximations" pour constater ensuite l'absence "d'élément matériel". Les juges avaient souligné également qu'aucun des témoins de l'affaire n'avait "assisté personnellement à une sélection ayant pu être discriminatoire". Sans toutefois faire allusion dans son jugement au fax, "preuve matérielle" s'il en est sur laquelle se basait la plainte de SOS-Racisme.

L'affaire a été déclenchée par une plainte de l'association qui avait produit un fax du 12 juillet 2000 envoyé par Districom, une filiale d'Adecco chargée de monter des opérations promotionnelles, à des agences d'intérim. Y était détaillé le profil des hôtesses recherchées par L'Oréal pour faire la démonstration de ses nouveaux produits de la ligne Fructis Style : 18-22 ans, taille de vêtement 38 à 42, BBR. Ce dernier code signifierait en fait "bleu, blanc, rouge" pour exclure les candidates de couleur. Un rapport de l'Inspection du travail diligenté par la suite chez L'Oréal a par ailleurs établi que très peu de jeunes femmes d'origine africaine, maghrébine ou asiatique avaient finalement été retenues pour la campagne de lancement.

(Source : Le Nouvel Obs)