Actu Chômage

dimanche
22 décembre
Taille du texte
  • Agrandir la taille du texte
  • Taille du texte par defaut
  • Diminuer la taille du texte
Accueil Social, économie et politique Logement : tous propriétaires… et endettés à vie !

Logement : tous propriétaires… et endettés à vie !

Envoyer Imprimer
Dans sa campagne, Nicolas Sarkozy a toujours exprimé sa volonté de faire de la France "un pays de propriétaires". Avec la déduction des intérêts des emprunts immobiliers plafonnée "à hauteur de 20% des revenus, ce qui correspond au taux d'imposition moyen des ménages", selon l'annonce du nouveau ministre du Budget Eric Woerth, l'objectif se concrétise.

Cette mesure concernera les primo-accédants et ne s'appliquera qu'aux achats des résidences principales dont les "actes authentiques de vente" auront été signés après le 6 mai 2007.

Alors que le niveau d'endettement des ménages français a atteint un nouveau record historique en 2006 avec une dette qui a représenté 68,4% de leur revenu disponible et qui a augmenté de 11,3% via le développement des prêts à l'habitat (en hausse de 15% l'an dernier, et ce malgré le relèvement des taux d'intérêt appliqués aux nouveaux emprunts), ce n'est pas suffisant car notre niveau d'endettement demeure toutefois "sensiblement inférieur à ceux de la zone euro, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis", lit-on ici et là... Jusqu'où faudra-t-il aller pour adopter le mode de vie de nos amis britanniques ou américains ?

Cette mesure vise essentiellement ceux qui ne peuvent pas vraiment emprunter (la classe moyenne inférieure) tout en maintenant la bulle immobilière. Car ceux qui ont les moyens - et la culture de l'argent qui va avec - savent pertinemment qu'il ne faut plus acheter. Mais ils ont besoin de vendre pour réaliser leurs plus-values et empocher le solde de la bulle ! Ne pouvant plus se tourner vers leurs pairs (ceux qui savent), il leur faut donc convaincre les personnes modestes qui rêvent d'accéder à la propriété et vont se serrer la ceinture pendant 30 ans afin d'acquérir un logement vendu deux à trois fois son prix, sans compter tous les travaux à réaliser de sa poche, puisque le neuf demeure inaccessible...
Le piège, c'est que les prix ne peuvent éternellement grimper : on est plus qu'au pallier haut ! Ce qui signifie qu'en payant leur acquisition bien plus que sa valeur réelle, ces nouveaux acheteurs ne pourront que la revendre en dessous de son prix initial si un "accident de la vie" - mutation, divorce, chômage… - compromet son remboursement : la banque, qui reste le véritable propriétaire, saisira le bien qu'elle remettra sur le marché en adjudication (1/4 de sa valeur réelle si ça passe au bon moment), et c'est reparti pour la spéculation !

Ceux qui redoutent que cette mesure, outre le fait d'augmenter encore la dette de l'Etat, entraînera une nouvelle hausse des prix et de la spéculation immobilière n'ont pas tort. Une chose est sûre : développer le logement social n'est pas une priorité gouvernementale. Pour ceux qui ne trouvent pas à se loger, il reste… le pitoyable "droit opposable" ! Et pour les autres, ceux qui rêvent d'un toit à eux, une prise de risque maximale.

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Vendredi, 25 Mai 2007 23:07 )  

Votre avis ?

La France pourrait s’engager plus intensément contre la Russie. Qu’en pensez-vous ?
 

Zoom sur…

 

L'ASSOCIATION

Présentation de l'association et de sa charte qui encadre nos actions et engagements depuis 2004.

 

ADHÉRER !

Soutenir notre action ==> Si vous souhaitez adhérer à l’association, vous pouvez le faire par mail ou par écrit en copiant-collant le bulletin d’adhésion ci-dessous, en le ...

 

LES FONDATEURS

En 2004, une dizaine de personnes contribuèrent au lancement de l'association. Elles furent plusieurs centaines à s'investir parfois au quotidien ces 16 dernières années. L'aventure se pou...