Cette mesure concernera les primo-accédants et ne s'appliquera qu'aux achats des résidences principales dont les "actes authentiques de vente" auront été signés après le 6 mai 2007.
Alors que le niveau d'endettement des ménages français a atteint un nouveau record historique en 2006 avec une dette qui a représenté 68,4% de leur revenu disponible et qui a augmenté de 11,3% via le développement des prêts à l'habitat (en hausse de 15% l'an dernier, et ce malgré le relèvement des taux d'intérêt appliqués aux nouveaux emprunts), ce n'est pas suffisant car notre niveau d'endettement demeure toutefois "sensiblement inférieur à ceux de la zone euro, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis", lit-on ici et là... Jusqu'où faudra-t-il aller pour adopter le mode de vie de nos amis britanniques ou américains ?
Cette mesure vise essentiellement ceux qui ne peuvent pas vraiment emprunter (la classe moyenne inférieure) tout en maintenant la bulle immobilière. Car ceux qui ont les moyens - et la culture de l'argent qui va avec - savent pertinemment qu'il ne faut plus acheter. Mais ils ont besoin de vendre pour réaliser leurs plus-values et empocher le solde de la bulle ! Ne pouvant plus se tourner vers leurs pairs (ceux qui savent), il leur faut donc convaincre les personnes modestes qui rêvent d'accéder à la propriété et vont se serrer la ceinture pendant 30 ans afin d'acquérir un logement vendu deux à trois fois son prix, sans compter tous les travaux à réaliser de sa poche, puisque le neuf demeure inaccessible...
Le piège, c'est que les prix ne peuvent éternellement grimper : on est plus qu'au pallier haut ! Ce qui signifie qu'en payant leur acquisition bien plus que sa valeur réelle, ces nouveaux acheteurs ne pourront que la revendre en dessous de son prix initial si un "accident de la vie" - mutation, divorce, chômage… - compromet son remboursement : la banque, qui reste le véritable propriétaire, saisira le bien qu'elle remettra sur le marché en adjudication (1/4 de sa valeur réelle si ça passe au bon moment), et c'est reparti pour la spéculation !
Ceux qui redoutent que cette mesure, outre le fait d'augmenter encore la dette de l'Etat, entraînera une nouvelle hausse des prix et de la spéculation immobilière n'ont pas tort. Une chose est sûre : développer le logement social n'est pas une priorité gouvernementale. Pour ceux qui ne trouvent pas à se loger, il reste… le pitoyable "droit opposable" ! Et pour les autres, ceux qui rêvent d'un toit à eux, une prise de risque maximale.
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