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Accueil Social, économie et politique Martin Hirsch et la Sarko-franchise

Martin Hirsch et la Sarko-franchise

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"Rassuré" par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot au sujet de l'instauration de franchises sur les remboursements de soins prévue par Nicolas Sarkozy afin de "responsabiliser" les assurés, le Haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, finalement, ne s'y oppose plus...

Au cours d'un entretien lundi après-midi, Mme Bachelot lui a précisé que la franchise "serait accompagnée des exonérations nécessaires pour tenir pleinement compte des situations sociales très dégradées"... Ce que Martin Hirsch a jugé acceptable. Fin du "malentendu" !

Alors qu'on va toujours plus forcer les chômeurs à travailler pour l'équivalent d'un RMI, que signifiera le terme "situation sociale très dégradée" ? Selon les seuils de pauvreté actuels (650 €/mois), on compte déjà 6,9 millions de "situations sociales très dégradées" en France, soit 11,6% de la population. À ces presque 7 millions de pauvres au sens strict, on peut ajouter les 2,54 millions de Smicards dont les familles, avec l'inflation immobilière et le coût de la vie, ne peuvent plus vivre décemment aujourd'hui.

En 1998, une étude du CREDES montrait que déjà 14% de la population avait du renoncer à des soins médicaux pour des raisons financières. Depuis, on sait de quelle manière la misère et la précarité ont explosé dans ce pays et combien, dans le même temps, avec les déremboursements et l'augmentation des cotisations des mutuelles, le coût de la santé à la charge du patient a grimpé.

L'accès au soin est déjà problématique pour de nombreux Français et la Sarko-franchise va exclure de nouveaux pans de la population du système de santé alors même que des études ont démontré, par exemple, que de mauvais (ou inexistants pour cause de non remboursement) soins parodentaires pouvaient être source de complications très coûteuses, comme le cancer de la gorge ou bien des maladies cardiovasculaires. Qui peut encore se payer des soins parodentaires ici ?

Cette mesure va donc probablement aggraver les problèmes de la Sécu. En écartant des soins basiques une forte population précaire dont le mode de vie, à cause du manque d'argent, est déjà problématique du point de vue sanitaire (malbouffe, stress…), ces gens ne vont plus entrer dans le système de soin que tardivement, c'est à dire avec des pathologies dégradées, des complications, c'est-à-dire qu'ils vont finalement coûter beaucoup plus cher.
Par ailleurs, les gros consommateurs actuels de médecine (ALD, vieillesse…) ne vont pas changer leurs habitudes, la plupart n'étant pas discriminés par un surcoût de 100 ou même 200 €.
Et les professionnels de santé, devant la diminution du flux des petites pathologies (prévention !!!) vont probablement exiger de nouvelles augmentations d'honoraires pour conserver leur train de vie, sans compter les primes de notoriété qui devraient considérablement augmenter...

Bref, une mesure inefficace, idéologique et inique : comment Martin Hirsch peut-il la tolérer ?

Monolecte

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Mis à jour ( Mercredi, 23 Mai 2007 03:25 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2007-05-23 03:00
A lire également notre article du 17 mai : Martin Hirsch juge le RMI "totalement dépassé" et ses commentaires…
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0 # diety 2007-05-23 14:10 Un scandale, anti-sociale, dangereux pour la santé et contre-productif !

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0 # Monolecte 2007-05-23 16:38 Rappelons que le prétexte, c'est de responsabiliser les patients, ces salopards qui passent leur temps à braquer leur médecins pour avoir toujours plus de médicaments!!!

Sauf qu'on se garde bien de rappeler qui a le pouvoir de prescription dans ce pays : les médecins. Lesquels continuent à recevoir de multiples petits cadeaux des labos. Quand leur formation continue ne se limite pas aux plaquettes des grands labos.

Ma grand-mère arrive à l'âge cannonique de 96 ans.
Depuis que j'existe, je l'ai toujours vu avec sa panière de médicaments, matin, midi et soir : en moyenne entre 15 et 20 spécialités différentes par jour. Elle est vieille, elle est cardiaque, j'ai toujours pensé que c'est normal cette inflation médicamenteuse pour la maintenir en vie avec une certaine qualité de vie.

Il y a 2 ans, suite à un accident, ma grand-mère a demandé à entrer dans la maison de retraite de mon bled. Une fois fait, il m'a fallut lui trouver un nouveau médecin traitant : j'ai donc choisi le mien, un gars jeune et intelligent, soucieux de bonnes pratiques médicales (il avait opté librement pour le médecin référent, il limite ses prescriptions!) .
Putain, en 2 mois, la panière de médocs a disparu. Il reste le patch cardiaque et des analgésiques classiques pour les douleurs rhumatismales. Je m'interroge sur ce soudain rationnement (veut-il faire claquer ma grand-mère?).
En fait, il a retiré les traitements prouvés comme inefficaces, les contre-indiqués (les anti-inflammatoires en usage quotidien pour les rhumatismes), les qui éliminent les effets secondaires d'autres médocs (les anti-inflammatoires au long court, ça attaque plein de trucs).

Du coup, la facture médicale mensuelle de ma grand-mère a été divisée par 5 ou 10 (beaucoup de ses médocs étaient en plus très chers!), elle n'est plus saturée de chimie et son état général s'est amélioré. A plusieurs médocs pour gérer la tension et le cholestérol, il a substitué un régime alimentaire équilibré appliqué avec soin par la maison de retraite et certains symptômes, comme sa bronchite chronique que je lui ai toujours connue, se sont mis en veilleuse!

Le précédent médecin de ma grand-mère était notre médecin de famille. Plus de 30 ans de pratique avec nous. Ma rougeole, toute notre vie. Nous lui faisions confiance. Comment aurions-nous pu remettre en question ses pratiques?
Comment peut-on être responsables des prescriptions de son médecins?

Sanctionner les patients sans s'occuper des pratiques des médecins ne va pas vers un meilleur état sanitaire du pays. Il s'agit de discriminer l'accès aux soins de base par l'argent. Ceux qui pourront payer dépassements, franchises et mutuelle en béton continueront comme avant, avec la complicité de leurs médecins, trop contents d'avoir de bons clients.
Les autres se feront des tisanes et iront voir le rebouteux : je sens que ça va finir par tasser sur l'espérance de vie!

Pour finir, la part médicaments et médecine de ville, c'est une petite part des dépenses médicales. L'essentiel, c'est la chirurgie, la technologie lourde (IRM, scanner and co), les hospitalisation s, les protocoles de soin pour les maladies lourdes. Bref, des dépenses sur lesquelles les patients, ni même les médecins n'ont guère de maîtrise, à moins de décider que certains malades méritent de vivre et d'autres non!
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0 # superuser 2007-05-23 17:41
Réduire le déficit de la Sécu en culpabilisant et en faisant payer les assurés sociaux au lieu de contrôler les pratiques des médecins et les magouilles de l'industrie pharmaceutique, c'est exactement le même procédé que pour réduire le déficit de l'Unedic en culpabilisant et en diminuant les droits des chômeurs au lieu de contrôler les pratiques des employeurs et les magouilles des actionnaires.

L'objectif, c'est bien de protéger les gros salopards qui ruinent réellement notre système de protection sociale en pointant du doigt les plus fragiles. C'est un écran de fumée qui fonctionne à merveille puisque le candidat Sarkozy a été élu.
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0 # diety 2007-05-23 21:52 Mme Bachelot lui a précisé que la franchise "serait accompagnée des exonérations nécessaires pour tenir pleinement compte des situations sociales très dégradées"…

Comment comprendre cette phrase énigmatique ?

Pour pouvoir être exonéré (d'impôts ?), il faut déjà être imposable. Et ceux pour qui les situations sociales sont "très dégradées", ce seront justement ceux qui ont de faibles revenus (moins que le SMIC, Smicards avec enfants, temps partiels, demandeurs d'emploi) et qui ne sont donc pas imposables. Alors pour cette catégorie socio-professionnelle , parler d'exonérations est un non-sens. Ou le dire autrement: Exonérer d'impôts les non-imposables, merci mais ça leur fait une belle jambe.

Deux possibilités: Les exonérés d'impôts doivent payer la Sarko-franchise, donc c'est tout simplement rendre l'accès aux soins médicaux très difficile, soit impossible.

2) Cette catégorie n'est pas concernée et ne paie pas la franchise. Alors ce sont des gens imposables bas salaires SMIC + X, X< 500 euros. Alors leurs rendre en impôts ce qu'ils leur prennent en franchise de soins médicaux, ce n'est pas très sensé. En plus, qu'est-ce que ça m'apporte si je sais que dans 12 mois je vais payer quelques euros d'imôts en moins si je dois sortir la franchise tout de suite, mais mon budget ne me permets pas de la sortir ?

Comment tenir pendant 5 ans - je vous le demande.

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0 # superuser 2007-05-29 10:45
Jean de Kervasdoué, professeur d'économie de la santé au Conservatoire national des arts et métiers, donne son avis sur les franchises pour 20 Minutes :

Actuellement, combien paient les malades ?
En 2005, ils ont payé directement 10% des 151 milliards d’euros dépensés et 14% à travers les assurances complémentaires , contre 76% pour la Sécurité sociale.

Cette part évolue-t-elle ?
Elle est presque stable depuis les années 1980 malgré les déremboursement s, qui ont été compensés par la prise en charge à 100% des maladies graves. L’assurance-maladie rembourse mal la médecine libérale, de plus en plus prise en charge par les assureurs complémentaires . C’est ce qui se passera pour les franchises.

Mais ne faut-il pas «responsabilise r» les malades ?
Les tickets modérateurs [part non remboursée par la Sécu] bâtis sur la même idée n’ont jamais rien modéré. En revanche, les déremboursement s favorisent l’inflation des tarifs, qui sont de moins en moins contrôlés. La moitié des dépenses concerne 5% de malades graves qui ne vont pas, je l’espère, arrêter de se soigner. Ce sont les soins qu’il faut réorganiser et la profession médicale qu’il faut contrôler, ce qui n’a pas été fait pour des raisons clientélistes.
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0 # superuser 2007-06-10 18:47 L'association médicale de défense de la déontologie et des droits des malades (AMDDDM) a demandé «solennellement au gouvernement de renoncer à son projet de franchises» sur les remboursements de soins, dans un communiqué dimanche.

Accès aux soins réduit : le gouvernement entend mettre en place au 1er janvier 2008 quatre franchises, non remboursées par l'assurance maladie, sur les premiers euros dépensés chaque année en examens biologiques, médicaments, consultations médicales et hospitalisation s.
«Ce serait la première fois dans notre pays depuis que la Sécurité sociale existe que les malades n'auraient accès aux soins dont ils ont besoin qu'à la condition de payer», dénonce l'association. Or les malades «qui souffrent de maladies graves (diabète, maladies cardiovasculair es, cancers etc…) ont besoin d'un suivi médical rigoureux, d'un traitement continu et d'examens complémentaires réguliers», fait valoir l'AMDDDM qui calcule qu'un système de franchises laisserait «à leur charge de 40 à 100 €».

Désertion des cabinets médicaux : précisant qu'actuellement «les patients en affection de longue durée (ALD) sont pour la plupart retraités, en arrêt de travail, ou en invalidité», et donc vivant avec des revenus «modestes», l'association prévient contre «le risque qu'ils retardent ou annulent les consultations et examens indispensables» .
Pour les autres patients, en bonne santé, «que vont-ils faire lorsque va survenir un signe, un symptôme ? Nombre d'entre eux n'iront plus voir le médecin. Ils vont attendre, se tourner vers le pharmacien, recourir à l'automédication» , met en garde l'AMDDDM qui représente près de 1.000 médecins.

(Source : 20 Minutes)
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0 # superuser 2007-07-02 15:35 Décidément, l'énarque de gauche Martin Hirsch n'est-il qu'un vulgaire spécialiste du pansement sur une jambe de bois ?

Le Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, Martin Hirsch, compte proposer de ne pas indemniser la première journée d'arrêt-maladie afin de combler une partie du déficit de la Sécurité sociale, affirme RTL le lundi 25 juin.

Selon la radio, Martin Hirsch, qui n'avait pas caché fin mai son hostilité aux franchises médicales proposées par Nicolas Sarkozy, préfèrerait instaurer le non-remboursement de la première journée d'arrêt-maladie au lieu de créer une franchise sur les soins et consultations. Ce non-remboursement serait obligatoire et concernerait tous les salariés.
Toutefois, toujours d'après RTL, le Haut commissaire compte proposer aux employeurs d'octroyer des RTT aux salariés pour ne pas les pénaliser le premier jour de leur arrêt. Le ministère de la Santé, joint par l'Associated Press, n'avait pas réagi dans l'immédiat à cette information, alors que l'économie annuelle envisagée serait de 180 millions d'euros.

On prend à Pierre pour redonner à Paul. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, a jugé lundi qu'il s'agit d'une "mauvaise idée". "C'est une mauvaise idée, parce que ça veut dire qu'on prend à Pierre pour redonner à Paul", a-t-il réagi sur RTL. "J'ajoute d'ailleurs que depuis maintenant trois ou quatre ans, il y a une pression assez forte, il y a des contrôles qui sont faits sur les indemnités journalières. Et quand un salarié est absent, ce n'est pas lui qui décide d'être absent : il y a bien un médecin qui prescrit l'arrêt de travail", a-t-il souligné.

(Source : Le Nouvel Obs du 26/06/07)
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