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En 2005, le salaire médian (1) est passé à 1.528 € contre 1.484 € en 2004. C'est à partir de 3.029 € qu'un salarié se classe parmi les 10% les mieux payés, et en dessous de 1.042 € qu'il fait partie des 10% les moins bien payés.
Le salaire moyen (2) a atteint 1.904 €. Après deux ans de stagnation, il a augmenté… de 1% entre 2004 et 2005 - "la plus forte augmentation observée depuis 2001" selon l'INSEE !!! - et ce "malgré une légère hausse des prélèvements à la source (retraite complémentaire, CSG, CRDS)" tandis que "le pouvoir de négociation des salariés était bridé par le niveau élevé du chômage". "L'effet de la croissance économique de 2004 relativement favorable semble s'être répercuté avec retard sur les salaires 2005", explique l'Institut national de la Statistique et des Etudes économiques. Grâce à la forte revalorisation du SMIC entre juillet 2003 et juillet 2005, l'éventail des salaires est resté quasiment stable avec un rapport de 1 à 2,9 entre le décile le plus bas et le plus élevé.
Premiers bénéficiaires de la hausse des salaires moyens en 2005, les cadres (+ 2%) et les ouvriers (+ 1,5%), devant les employés (+ 1,2%) et les professions intermédiaires (+ 1%). A noter qu'en France, 16,5% des salariés du privé sont cadres, 36,3% ouvriers, 22,9% employés et 24,8% appartiennent aux professions intermédiaires.
L'écart salarial entre hommes et femmes s'est peu réduit, une salariée gagnant en moyenne 18,9% de moins qu'un collègue masculin contre 19,4% en 2004. Cet écart persistant est dû notamment au fait qu'ils n'occupent pas les mêmes postes : environ 12% des femmes étaient des cadres en 2005 (18% des hommes) et près de 45% étaient employées (23% des hommes). A catégorie égale, une femme cadre gagne en moyenne 3.104 € contre 4.020 € pour son collègue masculin, et une ouvrière touche en moyenne 1.211 € contre 1.441 € pour un homme.
(1) Le salaire médian est le niveau de rémunération qui partage les salariés : 50% gagnent plus et 50% gagnent moins.
(2) Le salaire moyen est la moyenne de l'ensemble des salaires.
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Commentaires
On subodorait que les riches se portaient plutôt bien. Même en France, pays que la droite aime caricaturer comme le dernier îlot d’Europe continentale qui incite nos belles fortunes à s’exiler. Grâce au travail de l’économiste Camille LANDAIS de l’Ecole d’économie de Paris, on sait désormais que les riches Français n’ont pas grand-chose à envier à leurs homologues anglo-saxons. Plus ils sont riches et plus ils s’enrichissent. Et dans des proportions inédites dans l’histoire sociale française.
Reprenant à son compte les sources fiscales déjà exploitées par l’économiste Thomas Piketty, mais cette fois sur une période récente (1998-2005), Landais s’est concentré sur l’évolution des revenus de la petite population française la plus fortunée, allant même jusqu’au 0,01% des plus riches.
Et que constate-t-il ? Un fort «accroissement des inégalités de revenus depuis huit ans». Ça n’a l’air de rien, mais c’est la première fois qu’un économiste peut établir un tel diagnostic, sachant que les travaux de l’INSEE avaient jusqu’à présent conclu à une réduction des inégalités en France. Bref, un travail universitaire qui ne tombe pas très bien pour le gouvernement de François Fillon, juste au moment où il va devoir expliquer aux députés l’impérieuse nécessité de voter des cadeaux fiscaux pour une population qui s’est déjà considérablement enrichie.
Davantage d’inégalités. Les très, très riches Français (disons les 1% les plus riches, soit un bataillon de 350.000 foyers) ont vu leurs revenus augmenter de 19% entre 1998 et 2005. Et ce chiffre explose littéralement quand on monte encore plus haut dans la hiérarchie sociale : + 32% pour les 0,1% les plus riches (35.000 foyers), et carrément + 42,6% pour le petit club des 0,01% les plus fortunés (3.500 foyers). Il semble que ces riches Français vivent sur une autre planète économique. Car, pendant la même période, le revenu moyen par foyer a connu lui une hausse modeste de 5,9%, soit une croissance moyenne annuelle de 0,82%. Soit moins que la croissance du PIB ou même du PIB par habitant.
Ce tableau remet partiellement en cause le diagnostic des inégalités françaises établi par l’INSEE. Jusqu’à présent, l’institut national se contentait de mesurer l’écart entre les 10% les plus riches avec les 10% les plus pauvres. Et que constatait l’Institut ? Une réduction importante et constante du fossé depuis la fin des années 70. Sauf depuis le début des années 2000, où la réduction semble marquer le pas. «On ne sait pas encore si cela annonce une remontée des inégalités ou juste un palier», précise Pascal Chevalier, chef de la division revenu et patrimoine de l’INSEE. L’Institut a tout de même affiné ces mesures en comparant les 5% les plus riches avec les 5% les plus pauvres. Et alors ? «On n’a rien trouvé de significatif qui prouverait une explosion des inégalités en France», poursuit Chevalier. Pour autant, l’économiste estime que les conclusions de Landais restent compatibles avec le diagnostic de l’INSEE, «simplement parce qu’on est jamais descendu dans un niveau aussi fin d’analyse chez les hauts revenus».
Salaires, revenus du capital : tout augmente. Assez classiquement, plus on est riche, plus la part de son patrimoine placé en valeurs mobilières (actions et autres produits financiers) est importante. Pour les 3.500 des plus riches, la part du revenu du patrimoine peut ainsi représenter jusqu’à 40% de leur revenu total. «L’évolution de la Bourse n’y est pour rien. Cela s’explique par le fait que les entreprises versent des dividendes de plus en plus importants à leurs actionnaires», assure Camille Landais. En sus, les très riches ont vu leurs salaires exploser sur la période : entre + 13,6% et + 51% pour le top du top de ces happy few. Deux explications justifient ce feu d’artifice. D’abord, les modes de rémunération de cette population intègrent de plus en plus de zakouski du genre bonus de fin d’année, stock-options, actions gratuites et autres joyeusetés indexées sur le cours de Bourse. L’autre élément d’explication est sectoriel : le versement des primes faramineuses de fin d’année dans le secteur financier et bancaire a boosté la moyenne des plus riches.
«Avec cette hausse des salaires, on est en train de rompre avec trente années de stabilité dans la hiérarchie des salaires en France, estime Camille Landais. Notre modèle est en train de glisser vers le modèle anglo-saxon.» Certes, on est loin des inégalités de revenus de la France des rentiers du début du siècle. Mais si on regarde ce qui a pu se passer aux Etats-Unis, estime l’économiste, il faudrait peu de temps pour retrouver de tels écarts de revenus et de patrimoine. D’ailleurs, les mesures fiscales que veut faire voter début juillet le gouvernement ne devraient pas contrarier cette course en avant des plus riches contribuables français.
(Source : Libération) Répondre | Répondre avec citation |
A lire également : Nos plus grandes fortunes professionnelles se partagent 15% du PIB et ses commentaires… Répondre | Répondre avec citation |
La très grande majorité des dirigeants, en particulier ceux qui sont à la tête de très petites entreprises, ont un statut de non-salarié, rappelle l'INSEE qui publie cette étude vendredi, puisque seuls 190.000 d'entre eux sont salariés sur 2,2 millions environ. L'étude s'est penchée uniquement sur cette minorité et s'en est tenue à l'étude des rémunérations sous forme de salaires nets, comprenant les primes mais pas les stock-options ou tout autre revenu du capital dans le cas où le PDG est également actionnaire.
Elle montre que le salaire des PDG de moyennes et grandes entreprises (50 salariés et plus) "a augmenté sensiblement au cours de ces 10 dernières années", soit + 1,3% par an en moyenne en euros constants. C'est une hausse plus soutenue que celle du salaire moyen de l'ensemble du privé (+ 0,6%) et notamment celui des cadres (+ 0,2%). L'INSEE note aussi que la hausse moyenne du salaire des PDG était de + 1% par an entre 1995 et 2000, et s'est ensuite accélérée à + 1,6% par an jusqu'en 2005.
Dans la deuxième période, "cette hausse est particulièremen t forte dans certains secteurs et pour les plus grandes entreprises dont les états-majors sont plus internationaux, se rapprochant ainsi des normes anglo-saxonnes en la matière", explique l'étude. Par secteur, c'est dans les activités financières et immobilières que le salaire des PDG s'est accru le plus rapidement (+ 3% en 10 ans), ainsi que dans les services aux entreprises (+ 2,2%).
De manière générale, les différences de rémunérations sont plus marquées d'une entreprise à l'autre pour les patrons que pour les cadres, indique l'INSEE. Et si le salaire annuel net moyen des chefs d'entreprise salariés s'élevait en 2005 à 49.700 €, un niveau très proche de celui des cadres du privé (44.600), cette moyenne cache de grandes disparités. Ainsi, le salaire moyen était de 43.300 € pour les PDG d'entreprises de moins de 50 salariés, mais de 111.000 € pour ceux qui dirigeaient une entreprises de 50 à 99 salariés et 470.000 € pour ceux qui étaient à la tête d'une entreprise de plus de 2.000 personnes.
Le salaire est aussi très différent dans les entreprises indépendantes (93.000 € annuels) et dans les filiales ou les têtes de groupes (environ 140.000 € annuels). Et les PDG étaient mieux payés dans les activités financières et immobilières que dans la construction : 212.000 € de moyenne contre 96.000.
L'âge est aussi un facteur déterminant puisqu'un PDG de 55 ans ou plus gagnait 31,1% de plus qu'un PDG de moins de 45 ans.
Les différences sont également nettes suivant la situation géographique (les patrons d'Ile-de-France gagnaient 42,6% de plus que les provinciaux) et la nationalité des dirigeants (+ 11,2% pour les étrangers travaillant en France par rapport aux nationaux).
Enfin, le sexe est discriminant, même si les femmes ont connu un rattrapage de leur salaire en 10 ans (+ 2,5% en moyenne par an contre + 1,2% pour les hommes). Toutes choses égales par ailleurs, l'écart salarial entre un homme PDG et une femme PDG est passé de 45,7% en 1995 à 28% en 2005.
Enfin, l'INSEE note au passage que le PDG n'est pas toujours le mieux payé : ainsi, dans 2 entreprises sur 10, il n'a pas le salaire le plus élevé et cette proportion augmente avec la taille de l'entreprise. Répondre | Répondre avec citation |
En 2005, le salaire brut moyen d'un agent de la Fonction publique s'établit à 2.540 € par mois - soit une augmentation de 1,6% par rapport à l'année précédente - dont 14,7% sous forme de primes et de rémunérations annexes. Déduction faite des prélèvements sociaux, les fonctionnaires ont perçu un salaire net moyen de 2.127 € courants par mois, ce qui représente une augmentation de 0,9%. Mais, en raison d'une hausse de l'inflation de 1,8%, leur salaire net moyen a en réalité diminué de 0,9% en euros constants.
Selon l'INSEE, cette évolution du salaire moyen est sensible aux promotions et avancements des personnes en place, mais aussi aux départs, notamment en retraite et aux recrutements. "La structure de la population des agents de l'Etat se modifie d'une part sous l'effet des recrutements et des départs (effet d'entrées-sorties), et d'autre part en fonction des promotions et avancements individuels des personnes en place (effet de carrière)", précise l'INSEE. "L'effet de carrière est positif, tandis que l'effet d'entrées-sorties est négatif : les nouveaux entrants qui remplacent les départs (notamment en retraite) sont en général moins bien rémunérés que les sortants". Répondre | Répondre avec citation |