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Accueil Social, économie et politique Sixième suicide chez PSA

Sixième suicide chez PSA

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L'homme, qui avait 50 ans, s'est pendu aujourd'hui dans les magasins du montage du secteur logistique à Mulhouse.

Pourtant, il y a 15 jours, un n°vert d'assistance psychologique venait d'être mis en place, et la première réunion d'une cellule psychologique destinée à prévenir ce phénomène avait eu lieu il y a tout juste une semaine. Une "bonne volonté" de la part de l'entreprise qui se révèle inopérante puisque le mal est fait, et qu'il continue de faire des ravages.

Depuis le début de l'année, quatre autres salariés du site de Mulhouse ainsi qu'un salarié de Charleville-Mézières ont mis fin à leurs jours. Rappelons que chez PSA, un plan de licenciement massif concerne 4.800 personnes et que le nouveau PDG, Christian Streiff, alors président exécutif d’Airbus, est également l'initiateur du plan Power8 chez Airbus (10.000 emplois menacés)...

C'est l'hécatombe non seulement chez les grands constructeurs automobiles (trois suicides survenus en quelques mois au Technocentre de Renault-Guyancourt) mais aussi à EDF (quatre suicides ces deux dernières années à la centrale de Chinon). En ce qui concerne les décès chez Renault, des suites pénales vont être engagées pour faire le jour sur la responsabilité de l'employeur et donner enfin à ces suicides la résonance nécessaire. Car la mort au travail, minimisée quand elle n'est pas étouffée, est résolument inacceptable.

=> Toujours lundi, une salariée d'Areva s'est également donné la mort sur son lieu de travail à Paris, portant à deux depuis juin le nombre de suicides dans cette entreprise : lire en commentaire…

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Mis à jour ( Lundi, 16 Juillet 2007 23:16 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2007-07-16 22:34 Les suicides en mai de trois ouvriers de PSA à Mulhouse s'ajoutent à une liste déjà longue dans l'automobile, où se concentrent pressions économiques et pratiques de management par le stress, favorisant un mal être visible désormais à tous les niveaux hiérarchiques.

Les trois ouvriers de Mulhouse ne se sont pas suicidés sur leur lieu de travail. Mais ils appartenaient au même atelier de ferrage où ils assemblaient les châssis bruts des véhicules, une tâche physique et pointue.

"Il a pu y avoir une sorte d'épidémie, car souvent dans les ateliers le découragement gagne l'ensemble des salariés", note Michel Pialoux, sociologue coauteur en 1999 de «Retour sur la condition ouvrière» portant sur PSA Sochaux (Doubs). Pour la CGT, ces salariés "avaient des problèmes d'argent ou de santé, qui s'ajoutaient à la pression au travail, à l'ambiance pourrie sur le lieu de travail".

En avril, un ouvrier de 51 ans de la même usine s'était pendu dans un local technique de l'unité mécanique. Début février, un salarié de l'usine PSA de Charleville-Mézières (Ardennes) s'était donné la mort à l'extérieur mais en invoquant ses conditions de travail dans une lettre d'adieu.

"Avec l'organisation juste à temps et l'électronique, il n'est plus possible de souffler, le travail s'est intensifié. Les erreurs sont immédiatement repérées, les ouvriers sont mis en concurrence. On leur demande d'être polyvalents, ce qui produit du stress. Ils ne connaissent plus la solidarité, même informelle", décrit M. Pialoux.
Et quand ils sont en arrêt maladie, la direction peut le leur reprocher, a révélé mardi le quotidien L'Humanité qui publie copie d'une lettre adressée le 16 mai dernier par le chef du personnel du site de Mulhouse à un salarié, lui reprochant ses "absences nombreuses et répétées". "Votre absentéisme personnel est incompatible avec l'organisation industrielle et perturbe de façon inacceptable le fonctionnement de votre unité de fabrication", peut-on y lire.

Chez Renault également, où les syndicats ont dénoncé une informatisation et une individualisati on à outrance, trois ingénieurs du Technocentre de Guyancourt (Yvelines) se sont suicidés entre octobre et février derniers, deux sur le site et le troisième chez lui, en laissant une lettre mentionnant ses difficultés au travail.

L'implication du travail dans chacun de ces drames n'est pas évidente, les causes d'un suicide étant souvent multiples. Les directions des deux constructeurs automobiles ont toutefois annoncé des mesures d'accompagnement des salariés en détresse ou de prévention du stress.

Mais "Renault ne remet pas en cause sa politique par objectifs individuels et son plan de redressement", souligne Bernard Salengro, médecin du travail, chargé de la santé à la CFE-CGC. Le "contrat 2009", lancé début 2006, a fait passer le nombre de nouveaux modèles à concevoir de quatre à six par an à effectifs constants. Carlos Ghosn, le PDG de la marque au losange, a néanmoins déclaré mardi au Parisien vouloir "renforcer la solidarité dans l'entreprise pour que les gens ne se sentent plus seuls face à leurs difficultés".

Chez PSA, l'heure est aux réductions de coûts avec 4.800 suppressions de postes cette année malgré le lancement de 41 nouveaux modèles d'ici 2010. "La logique financière a pris le dessus sur la logique industrielle, ce qui fragilise les salariés", résume le Dr Salengro. Et cette "folie managériale" se retrouve aujourd'hui dans de nombreux autres secteurs que l'automobile, prévient-il.

(Source : 20 minutes du 5 Juin 2007)
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0 # diety 2007-07-18 15:39 Quelles sont les alternatives pour un "malade du travail", face à des exigences de plus en plus grandes, une ambiance de "chacun pour soi" ou pire, une pression cotidienne de rendement, et parfois le harcèlement moral ? Le congé de maladie est certes un moment de répit, et il peut être absolument nécessaire, mais il n'est pas suffisant. La personne en souffrance sait pertinemment qu'elle retrouvera exactement les mêmes conditions de travail à la fin de son congé de maladie, ou elles seront même pire, car la hierarchie lui en voudra d'avoir été absente. Si la condition de travail est devenue insupportable, quelle sera donc la perspective - vivre ces conditions pendant encore 10, 15 ou 20 ans ? Devenir chômeur à 45 ans, connaissant les difficultés de retrouver un travail digne de ce nom, et connaissant l'image du chômeur qui est véhiculé par certains politiques et assimilée par une certaine partie de la population ?

Non, il faut beaucoup plus qu'un numéro vert, quelque paroles d'un PDG et qu'une émission télévisée. Tant qu'on restera dans la logique du "toujours plus, toujours plus vite, toujours plus de marge", tant qu'il y aura "dix qui attendent ta place, donc marche ou crève", la souffrance sera là.

Quand le suicide a lieu sur le lieu du travail, dajà dans ce cas-là l'entreprise essaie de décliner toute responsabilibé quant aux conditions de travail. Je me pose la question dans l'autre sens : Combien de suicides qui n'ont pas eu lieu sur le lieu du travail y a-t-il, où les conditions de travail ont été un élément déclencheur ? Je me permets de présumer un nombre non négligable.

Il est à craindre que ce phénomène ne fait que commencer.
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0 # superuser 2007-07-18 20:33 Le suicide d’une salariée d'Areva lundi après-midi sur son lieu de travail au siège du groupe nucléaire public à Paris, soulève - tout en se méfiant des raccourcis dangereux - la question du mal être au travail. Un autre salarié de cette entreprise s'était suicidé à son domicile en juin.

Sans qu'un lien puisse être clairement établi avec ses conditions de travail, la victime, ingénieur de formation à la direction de la stratégie âgée de 48 ans, s'est jetée vers 17h du 7e étage de l'établissement situé au 33 rue Lafayette (9e arrdt).

Expertise sur les conditions de travail. Un porte-parole de la direction du site Lafayette de l’entreprise, contacté par 20Minutes.fr, expliquait mercredi ne pas être en mesure d’en dire davantage sur «les circonstances de l’évènement», ajoutant qu’une enquête de police était en cours. L’ensemble des collaborateurs étant «particulièreme nt affecté par cette disparition», la direction a réuni mardi les CHSCT (comités hygiène, santé et conditions de travail) des trois sociétés qui se partagent le site Areva, regroupant près de 1.000 salariés. Alain Roumier (CGT) a expliqué : «Nous avons notamment demandé la possibilité d'une expertise sur les conditions de travail.» Le récent déménagement sur Paris, de salariés travaillant auparavant au siège à Velizy (Yvelines) ou à la Tour de la Défense, «a mis des gens en souffrance et s'est accompagné de réorganisations de services et de remise en cause de mission», a-t-il ajouté.

D’autres cas de suicides similaires. «On ne peut pas présumer pour l'instant si le travail ou des raisons personnelles sont à l'origine de ce suicide», a déclaré Alain Roumier (CGT), se refusant à faire le lien avec d'autres cas de suicides similaires chez PSA, Renault ou EDF. Pourtant, lundi déjà, un salarié du groupe automobile PSA retrouvé pendu sur son lieu de travail à Mulhouse, a porté à six le nombre de suicides de salariés du groupe depuis le début de l'année. Trois en quatre mois au Technocentre Renault à Guyancourt (Yvelines). Et, six en trois ans chez EDF, dans les environs de Chinon (Loiret).

Un autre salarié de l'entreprise Areva s'était suicidé à son domicile en juin, a indiqué Alain Roumier, sans qu'il soit là non plus possible de faire un lien avec le travail. Et d’ajouter : «Cela remet en lumière une demande que nous avions faite concernant une enquête sur le stress dans l'entreprise», en raison de surcharges de travail liées à des embauches de personnels non encore opérationnels.

(20 Minutes)
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0 # superuser 2007-07-23 03:56
Le temps d'un point presse jeudi dernier, David Martinon, le porte-parole de Nicolas Sarkozy, a déclaré que le président de la République "a été très touché par les deux suicides" survenus cette semaine chez Peugeot et Areva. "Il se sent personnellement très concerné par ces drames qui s'inscrivent malheureusement dans une triste série".

Travailler plus… pour mourir plus vite ?
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0 # superuser 2007-07-19 21:44
Chez IBM, pour la seule année 2006, on compte 29 dépressions, 9 «burn out» (ou épuisement mental) liés au travail, et 185 urgences médicales «pour lesquelles les facteurs professionnels ont le plus souvent un rôle déclenchant». Un état des lieux très inquiétant à lire dans Libération.
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0 # superuser 2007-07-21 14:47 Aux premières loges pour constater la souffrance de certains salariés dans leur emploi, les médecins du travail peinent à relayer les appels de détresse auprès des employeurs et à faire évoluer l'organisation du travail, quand ils ne sont pas entravés dans leur mission.

Aux maux des salariés, du trouble musculo-squelettique à la dépression pouvant conduire jusqu'au suicide, font écho les sentiments d’"isolement", d’"impuissance" et de "frustration". A la fois représentants des salariés et conseillers des employeurs, les médecins du travail se trouvent dans une position bancale, entre intransigeance et compromis avec les directions pour de petites avancées.

Pourtant leur action est indispensable : "Nous sommes inondés de plaintes depuis les années 1990", relève le Dr Bernard Salengro, président du syndicat des médecins du travail CFE-CGC. "Si les directions ne font pas de difficultés pour résoudre le bruit dans un atelier, elles bloquent quand on pointe le cœur de leurs prérogatives, l'organisation du travail, et quand la souffrance sort de notre cabinet", estime le Dr Gilles Arnaud du Syndicat national des professionnels de la santé au travail.

Les médecins peuvent faire appel aux représentants du personnel au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et aux inspecteurs du travail. Mais les premiers doivent être suffisamment puissants, les seconds sont trop peu nombreux et sans autorité suffisante, juge le Dr Salengro. C'est pourquoi la plupart des alertes des directions "se soldent par des échecs", regrette le Dr Arnaud, se remémorant seulement avoir réussi à écarter un manager dans la grande distribution il y a plus de trois ans.

A la centrale EDF de Chinon (Indre-et-Loire), dont quatre salariés se sont suicidés en deux ans, le Dr Dominique Huez avait rendu plusieurs rapports alarmants sur les risques psycho-sociaux dans l'entreprise, sans effet. Il en a témoigné devant la justice pour faire reconnaître un suicide comme maladie professionnelle . "Pour être indépendant, il faut être un héros", revendique le Dr Huez, qui s'est vu contester plusieurs avis médicaux par EDF.

D'autres médecins se sont sentis culpabilisés par leur direction, ont été menacés d'être remplacés ou même dénoncés au Conseil de l'Ordre.

C'est souvent après des drames que les employeurs se mobilisent. Ainsi l'usine Novacarb en Lorraine, dont deux salariés s'étaient suicidés - un sur son lieu de travail - a pris le problème du mal-vivre à bras-le-corps, en entamant une réflexion avec l'aide du médecin du travail.

Certains praticiens ne résistent pas au trop-plein de souffrances exprimées "quasi quotidiennement " dans leur bureau. Ce médecin de France Télécom en Poitou-Charente a démissionné : "Je ne peux résoudre la problématique de l'entreprise", en pleine restructuration , avec 22.000 suppressions d'emplois en trois ans. Mais selon le Dr Arnaud, une majorité de ses collègues pensent que "ce qui est bon pour l'entreprise est bon pour les salariés", et se concentrent sur les cas individuels et non les causes profondes.

Leur action n'est pas facilitée non plus du fait que "les pathologies psychiques ne figurent pas dans le tableau des maladies professionnelle s", a déploré le Dr Olivier Galamand, médecin chez IBM, dans un courrier au ministre du Travail.

"Une révolution culturelle est nécessaire pour sortir d'une médecine d'aptitude, héritière d'une médecine de sélection de la main d'œuvre", affirme le Dr Huez.
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0 # superuser 2007-07-23 03:49 Nous souffrons beaucoup du court-termisme des dirigeants. Economistes et politiques exaltent le système qui consiste à ramasser le maximum d'argent dans un minimum de temps. Or ces bénéfices sont de plus en plus déconnectés du travail. Le "vivre ensemble" n'est pas rentable immédiatement, mais il est fondamental pour la pérennité du système. En tout état de cause, on ne laisse pas des gens mourir à cause du travail. On ne peut pas accepter qu'au nom de l'efficacité économique on casse notre société en mettant les gens sur le bord de la route. Cette violence générée par une mauvaise organisation du travail, c'est la société qui doit ensuite l'assumer en termes de dégâts sociaux et financiers. On ne peut pas constamment pomper le capital humain et l'intelligence collective sans se préoccuper des conséquences. Parce qu'au bout d'un moment, il n'y aura plus rien à pomper, nous aurons une société invivable, et le système économique ne fonctionnera plus. On a peut-être déjà atteint ces limites.

Lire toute l'interview de Christophe Dejours, psychiatre, titulaire de la chaire de psychanalyse santé-travail au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) et auteur de "Souffrance en France", pour Le Monde.
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