La conférence sociale, les syndicats n’avaient rien contre, bien au contraire. «C’est une demande que nous avions faite», rappelait le secrétaire général de la CFDT François Chérèque en arrivant peu avant 15 heures à l’Hôtel Marigny, où Nicolas Sarkozy a réuni hier les numéros 1 des organisations syndicales et patronales ainsi que les ministres concernés par les questions sociales, Xavier Bertrand (Travail), Christine Lagarde (Emploi), sans oublier le Premier ministre François Fillon et le haut-commissaire aux Solidarités, Martin Hirsch.
«L’agenda est utile. Le problème, ça va être le rythme des réformes», expliquait le président de la CFTC Jacques Voisin, qui a demandé à Nicolas Sarkozy de «laisser le temps de réussir les négociations». «Ce n’est pas une marche militaire avec des coups de canon. On a nos rythmes aussi, et le temps social n’a pas à se caler sur le temps politique», appelait également Jean-Claude Mailly (FO), venu hier avec la ferme intention de parler aussi «d’un simple mot de trois consonnes et quatre voyelles : salaire».
Pression. Les syndicats ne sont pas hostiles à l’ouverture de négociations sur les thèmes abordés par le président de la République. Mais ils craignent que, en mettant la pression avec un calendrier aussi serré, il essaie de passer en force sur la durée du travail.
L’Elysée propose un délai de trois mois, jusqu’en mars, pour «essayer de négocier» sur la possibilité pour les entreprises de s’affranchir des 35 heures par un accord majoritaire avec les syndicats. Hors de question d’en arriver là «tant que le problème global de la représentativité n’est pas réglé», a prévenu François Chérèque. Sur ce point Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a lui aussi fait état de «réelles divergences d’appréciation» avec l’exécutif et prévenu que la CGT avec d’autres s’opposerait «à la volonté du Président de déroger à la durée légale du travail». A contrario, la présidente du Medef, Laurence Parisot, veut «entrer très vite dans la négociation, en janvier, pour voir si on peut trouver le chemin d’un accord».
Termes. Une lettre du président de la République et du Premier ministre doit être adressée «dans les tout prochains jours» aux partenaires sociaux pour définir les termes de l’agenda. Outre les points de passage obligés, une réunion sur le financement de la protection sociale et sur les retraites a été demandée, notamment par la CGT. Elle est fixée à la mi-janvier. Une réunion sur l’agenda de la fonction publique est également prévue.
(Source : Libération)
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