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Mieux que Martin Hirsch

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Sanctionner les chômeurs : pourquoi pas ? Cependant, trop épris de justice et d'équité comme doit l'être, j'en suis certain, notre gouvernement, je suggère qu'on sanctionne aussi les employeurs à l'occasion.

L'idée est saugrenue, sans doute, mais seulement parce que personne dans les médias ne vous en parle. Car sanctionner des chômeurs, a priori c'est stupide, ils sont déjà pénalisés par leur situation, mais ça l'est beaucoup moins si on vous répète qu'au contraire c'est normal, que c'est le bon sens même. Un soupçon de légitimité, d'autorité, de la répétition dans une palette variée, et moi, ci-devant membre du peuple, je veux bien croire tout ce qu'on dit.

Alors sanctionner les employeurs, comment cela pourrait-il se faire ?

A l'issu de chaque entretien, le chômeur se verrait remettre par l'employeur une attestation comme quoi l'entretien a bien eu lieu tel jour, pour tel poste et à telle condition, que l'entretien soit effectué directement avec l'employeur, par délégation ou par sous-traitance. L'employeur qui y manquerait aurait une amende.

Avec trois attestations, lors du quatrième entretien, obtenus tous les quatre dans un délai raisonnable, l'employeur serait obligé d'accepter la candidature du chômeur qui lui présenterait les trois attestations, ou tout au moins devrait choisir parmi ceux qui sont dans cette situation. Même si ledit chômeur s'appelle Mohamed, s'il a 50 ans, s'il est unijambiste ou s'il n'a pas d'expérience. En cas de refus, le chômeur pourrait saisir les Prud'hommes. L'employeur pourrait toutefois avancer à juste titre pour sa défense une inadéquation évidente au poste, en raison par exemple des diplômes.

Comme on argumente pour justifier qu'on sanctionne les chômeurs, les mêmes argumenteront pour justifier qu'on n'aie pas la même sévérité à l'égard des employeurs. Ils objecteront probablement que cela risque de décourager l'embauche... Je répondrai que ce qui compte est bien qu'employeur et salarié soient le plus satisfaits possible de leur collaboration. Un salarié qui serait obligé d'accepter un poste sous la contrainte d'une loi n'a sûrement pas le meilleur profil pour l'employeur. Il n'était pas intéressé par le poste que ce soit en raison du salaire, de la nature même du travail, du lieu, ou autre. Sa motivation sera certainement faible, et s'il ne sabote pas sa période d'essai, l'employeur se retrouvera avec un salarié peu enthousiaste et qui partira à la première occasion. Quel est donc son intérêt ? C'est une situation bien plus dommageable pour l'entreprise que celle d'un employeur qui accepterait un salarié sous la contrainte. Car cet employeur ne connaît pas les capacités de ce candidat. Il n'en a aucune idée, tout juste une intuition, et un CV est loin de tout révéler. Et si ce candidat souhaite le poste, après avoir présenté les trois attestations, et malgré les réticences de l'employeur, on peut déjà se faire une bonne idée de sa motivation. Il mérite qu'on lui laisse sa chance.

Cette idée est une ébauche qui sera affinée par des spécialistes sitôt qu'on en parlera à la télé.

(Source : Sérieux ou pas)

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Mis à jour ( Samedi, 19 Janvier 2008 17:03 )  

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