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Accueil La revue de presse FCI, chronique d'un démantèlement ordinaire

FCI, chronique d'un démantèlement ordinaire

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«Il y a quatre ans, Anne Lauvergeon, PDG d’Areva, et le ministre du Travail de l’époque, Gérard Larcher, sont venus nous voir et nous ont dit : "Vous n’avez surtout pas à vous inquiéter pour l’avenir." Un an plus tard, ils nous vendaient à un fonds d’investissement américain.» Et trois ans après, le site est en passe de fermer.

Nasser Hamrani, délégué syndical FO de Framatome Connectors International (FCI), leader français de la connectique, se souvient encore de cette visite en grande pompe dans les ateliers. Convoqué vendredi à un comité central d’entreprise extraordinaire, il a pris connaissance, officiellement, du projet de la direction devant conduire, à terme, à la fermeture du site FCI de la Ferté-Bernard, dans la Sarthe. Avec, à la clé, la suppression des 269 emplois que compte l’usine. L’autre site français de la division électronique de FCI, basé à Besançon (Doubs), pourrait également subir une réduction d’effectifs de l’ordre de 90 emplois sur 350.

Crise. Fabricant de connecteurs pour les télécoms et le secteur automobile, l’entreprise appartenait jusqu’en 2005 au groupe français Areva. Elle comptait alors 12.000 salariés, dont les deux tiers à l’étranger, et 4.000 en France répartis sur six sites. Mais depuis 2001, «fortement affecté par la crise du secteur des télécommunications, le marché de l’électronique […] s’est majoritairement déplacé en Asie», argumente la direction dans un communiqué. Une crise à laquelle s’ajouterait, selon elle, «la hausse du prix des matières premières, ainsi qu’une parité euro/dollar défavorable à la production en zone euro».

Mise en scène. Nasser Hamrani n’est pas du même avis. Il affirme qu’une fois la société vendue au fonds américain Bain Capital en 2005, «aucun investissement n’a été réalisé, aucune embauche n’a été faite. Ils ont tout fait pour qu’on ne soit plus rentable, avant de commencer à délocaliser des machines en Asie». Les assurances fournies à l’époque par la direction d’Areva et Gérard Larcher ? Une mise en scène, estiment les syndicalistes, parmi lesquels Michel Divaret, de la CGC, pour qui tout avait été programmé à l’avance avec le fonds d’investissement : «Areva voulait se débarrasser de FCI. Mais comme l’entreprise est détenue par l’Etat, il fallait faire bonne figure et garder les mains propres. Ils ont donc refilé la patate chaude à un fonds d’investissements, un "nettoyeur", avec la garantie de ne pas vendre avant trois ans».

Blocage partiel. Pour FO, si le site est fermé aujourd’hui, «c’est pour mieux revendre derrière l’entreprise en pièces détachées». La faute «à ces fonds d’investissement, dont on ne parvient pas à savoir vraiment qui ils sont, et par qui ils sont véritablement dirigés». Le député UMP de la Sarthe, Dominique Le Mener, s’interroge lui aussi sur la stratégie de FCI : «Si la décision était prise depuis le début de fermer le site, alors il fallait organiser la reconversion des salariés et ne pas attendre le dernier moment.» Après une journée de mobilisation mardi dernier, et un blocage partiel de l’entreprise depuis jeudi, les salariés attendent beaucoup des élus du département, dont l’un d’entre eux n’est autre que… le Premier ministre, François Fillon.

(Source : Libération)

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