Le groupe volailler DOUX, numéro 1 en Europe et connu du public pour sa marque Père Dodu, a annoncé hier la suppression brutale de 647 postes dans ses trois sites de production du Cher (Châtelet) et du Morbihan (Locminé et Pleucadeuc), qu'il envisage de fermer avant la fin de l'année. Motifs : «la hausse du prix des céréales, l'augmentation du coût de l'énergie et la parité euro-dollar pénalisante pour un groupe exportateur», selon la direction; des «erreurs du groupe qui n'a pas su se remettre en cause et faire les bons investissements. [...] Nous travaillons sur des machines obsolètes souvent soumises à des pannes», selon les salariés.
Des mesures de reclassement seront proposées. Les syndicats dénoncent un «dépeçage de la branche produit frais au profit d’une concentration sur le surgelé du Brésil, bénéficiaire, lui. C’est bien simple, depuis l’implantation de Doux là-bas, en 1998, 12 sites ont fermé en France». Et au Brésil, où 8.000 postes ont été créés, le groupe réalise 60% de son activité.
On rappelle en passant que le volailler fut, il y a quatre ans, l’incarnation du débat sur la remise en cause des 35 heures puisqu'il a imposé la suppression sans compensation de jours de RTT à ses salariés, pour la plupart déjà payés au Smic, ouvrant ainsi la porte à Bosch, Cattinair ou Hewlett Packard. Au nom, bien sûr, du maintien de l'emploi.
Vous reprendrez bien un peu de «souplesse» ?
Chez GOODYEAR, la tension des salariés est à son comble puisqu'on leur a, en plus, envoyé les CRS à la suite d'un référé du tribunal de grande instance d’Amiens exigeant la levée du blocage de leur usine sous peine d’une astreinte de 2.000 € par infraction et par personne. Il s'agit de réorganiser le temps de travail en leur défaveur (passage aux 4x8 sans compensation) contre le licenciement sec de 402 personnes dès septembre : un chantage à l'emploi d'autant plus écœurant que le projet de réorganisation de la direction prévoit, de toutes manières, 500 suppressions de postes sur trois ans. «S’il faut se sacrifier pour de toute façon être licencié dans trois ans, ça vaut pas le coup. C’est pas avec un investissement de 52 millions d’euros qu’on va nous sauver», conclut avec lucidité l'un des grévistes.
Et après le ministre du Travail ose nous dire, critiquant les arguments de la gauche parlementaire : «Pour eux, la réalité de l'entreprise, on aurait le pistolet sur la tempe. Il y aurait de la part des patrons (c'est ce qui a été dit par un député socialiste) un droit de vie et de mort sur les salariés. De quelle société parlent-ils ? Si ces gens-là ont la nostalgie de la lutte des classes, c'est leur problème mais la réalité du monde de l'entreprise, c'est que les Français souhaitent aussi avoir davantage de souplesse.» Sacré Xavier !
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Commentaires
SFR-Neuf Cegetel => 450 emplois
Le Monde => 129 emplois
Philips => 279 emplois à Dreux
Altadis => 1.060 emplois à Strasbourg, Metz, Dunkerque, Riom et Nantes
Whirlpool => 150 emplois à Amiens
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Xavier Bertrand essaie de nous faire croire que "la lutte des classes" n'est plus à l'ordre du jour, mais en fait qui l'a ramenée sur le devant de la scène bien en vue ?
Mr Sarkozy et ses complices, agissant au compte des plus riches par une succession hallucinante de mauvais coups contre le monde du travail et des classes les moins aisées. Répondre | Répondre avec citation |
http://tous-ensemble.dyndns.org/ Répondre | Répondre avec citation |
Dans un communiqué, le PDG de Goodyear-Dunlop, Olivier Rousseau, fait porter la responsabilité de la décision sur "les représentants CGT" qui, "en dénonçant cet accord, ne laissent pas d'autre choix à l'entreprise que de réduire sa production de 38% sur le site d'Amiens Nord, condamnant ainsi 402 personnes au chômage dès le mois de septembre".
La CGT a envoyé vendredi à la direction un courrier faisant valoir son droit d'opposition à un accord sur la réorganisation du travail, uniquement signé par la CFE-CGC et la CFTC. Cet accord doit réorganiser le travail en quatre équipes tournant sur huit jours - un système baptisé 4×8 - contre cinq équipes actuellement (trois la semaine et deux le week-end). Les équipes affectées jusque-là aux week-ends devront faire 35 heures comme les autres, au lieu de 28 actuellement.
Un odieux chantage
Selon la direction, l'opposition de la CGT a rendu "caduc" l'accord, qui était la "seule alternative possible à la réduction de la production" et aux licenciements. Pour le PDG de Goodyear-Dunlop, cette situation "condamne à terme l'activité pneumatiques tourisme du site d'Amiens-Nord" qui occupe 1.000 postes, dont les 402 supprimés.
"Ce n'est pas la CGT qui est responsable des 402 licenciements, le PDG renverse la situation ! C'est la direction qui en porte la responsabilité à cause d'une mauvaise gestion", a déclaré Virgilio Mota da Silva, délégué SUD-Chimie opposé aussi à l'accord, tout comme la CFDT et FO. "L'échec des négociations qui durent depuis 18 mois incombe surtout à la direction. Des syndicats, dont SUD, ont fait des contre-propositions aux 4×8 que la direction a balayées d'un revers de la main", a-t-il ajouté.
"Nous avons été jusqu'au bout de nos efforts pour sauver l'usine et les emplois", a de son côté affirmé M. Rousseau.
La confédération centrale et la fédération des industries chimiques de la CGT avaient dénoncé une réorganisation "illégale, non conforme à la convention collective nationale du caoutchouc". A raison d'un rythme de travail de "deux jours matin, deux jours après-midi, deux jours nuit, deux jours repos", la nouvelle organisation "déstructurerait la vie familiale et la santé des personnels".
Cette réorganisation avait été acceptée en mars par les syndicats - dont la CGT - à l'usine d'Amiens-Sud (ex-Dunlop, 1.300 salariés), située juste en face de celle d'Amiens-Nord. "On ne regrette pas notre position à Dunlop. Nous on a un avenir assuré pour quelques années", a déclaré Claude Dimoff, délégué exclu de la CGT parce que signataire de l'accord des 4×8.
Rejetés par une majorité de salariés de Goodyear et de Dunlop à Amiens lors d'une première consultation en octobre 2007, les "4×8" ont été approuvés fin juin par 72,8% des salariés d'Amiens-Nord, un résultat contesté par la CGT.
Le passage en 4×8 devait entraîner la suppression de 500 emplois sur les deux sites, mais sur 3 ans et sans licenciement, et était aussi la condition pour un investissement de 52 millions d'euros afin de rendre l'usine plus compétitive. Répondre | Répondre avec citation |
"C'est emblématique, car ça résume tout : le chantage patronal, le chantage qui demande de travailler plus ou d'être licencié, la complicité des pouvoirs publics et le fait qu'il y ait de la combativité en face", a déclaré M. Besancenot à la presse lors d'une visite sur le site.
"C'est aussi pour ça qu'on veut faire un nouveau parti pour que les gens qui se battent aient un relais", a poursuivi l'ancien candidat à la présidentielle, en promettant d'essayer de revenir sur place avec des élus du PCF, de LO ou "même du PS".
Pendant plus d'une heure, M. Besancenot a discuté avec les représentants syndicaux de la CGT et de Sud, qui se sont toujours opposés aux "4×8", devant une cinquantaine de salariés. "Ce qu'ils ont annoncé mardi, c'était déjà programmé depuis 2006. De toute façon, même si les 4×8 n'avaient pas été dénoncés, il y aurait eu 450 à 500 suppressions d'emplois", lui a notamment expliqué Mickaël Wamen, délégué CGT.
La réorganisation du travail en "4×8" avait été acceptée en mars par les syndicats - y compris la CGT, dont le représentant a depuis été exclu - à l'usine d'Amiens Sud (ex-Dunlop, 1.300 salariés), située juste en face de celle d'Amiens Nord. Rejetés par une majorité de salariés de Goodyear et de Dunlop à Amiens lors d'une première consultation en octobre 2007, les "4×8" avaient été approuvés fin juin par 72,8% des salariés d'Amiens Nord qui ont voté, mais pas par les ouvriers directement concernés. Répondre | Répondre avec citation |