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Accueil Social, économie et politique Pénibilité : un sabotage patronal

Pénibilité : un sabotage patronal

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Cela faisait trois ans que ces négociations, parties intégrantes de la réforme Fillon 2003 sur les retraites, piétinaient. Après avoir fait preuve d'une mauvaise volonté désespérante, le Medef a officiellement jeté l'éponge, laissant désormais la balle dans le camp… du gouvernement.

François-Xavier Clédat, chef de file de la délégation patronale et remplaçant de Denis Gautier-Sauvagnac, a décrété «la fin de la négociation» avec les syndicats sur la prise en compte de la pénibilité dans l'âge de départ en retraite, lors d'une ultime séance qui a ainsi tourné court. «Nous avons pris acte des propos des organisations syndicales qui conduisent à la fin de cette négociation. Un accord nous semblait possible sur le volet prévention, mais aucun compromis n'est apparu sur un dispositif de réparation». Et de conclure : «On ne peut accepter la mise en place de nouveaux régimes spéciaux»...

François-Xavier Clédat qui, lors de la réunion du 30 janvier, persistait à nier l'impact des conditions de travail sur la santé et l'espérance de vie des ouvriers, en dépit des études scientifiques les plus sérieuses, rejetant systématiquement toute proposition impliquant les entreprises. Un comportement qui a «choqué» le ministre du Travail et que la CGT a estimé frisant «l’immoralité et l’irresponsabilité».

Echec historique

Le ministre du Travail avait répété que l'Etat «prendrait ses responsabilités sur ce dossier» si les partenaires sociaux ne parvenaient pas à un accord : on sait ce que ça signifie. Maintenant, derrière les belles paroles, Xavier Bertrand n'a plus qu'à concocter un texte scélérat dont il a le secret — on l'a déjà vu à l'œuvre avec la réécriture de l’accord sur la représentativité syndicale.

A l'issue de la réunion, Danièle Karniewicz (CFE-CGC et présidente de la Caisse nationale d'assurance vieillesse), qui soupçonnait déjà le patronat de «faire semblant de négocier», a dénoncé un «numéro de cirque frisant le grotesque» qui «porte préjudice aux partenaires sociaux» et a conduit à «un échec historique». Elle a averti que, pour l'Etat, reprendre la main sera difficile vu ses nouvelles contraintes budgétaires, songeant notamment au dispositif de départ anticipé pour «carrière longue» réservé aux salariés ayant commencé à travailler entre 14 et 17 ans, qu'il finance. «Sur la pénibilité, ce sont les conditions de travail dans les entreprises qui sont en cause, ce serait légitime d'avoir une implication des employeurs», a-t-elle insisté. Mais on doute que Xavier Bertrand l'entende de cette oreille.

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Mis à jour ( Jeudi, 17 Juillet 2008 04:46 )  

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