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Accueil Social, économie et politique Travailleurs handicapés : au charbon, comme les autres !

Travailleurs handicapés : au charbon, comme les autres !

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Bien que leur statut nécessite qu'ils exercent une activité en milieu protégé, les travailleurs handicapés n'échappent pas à l'impérieuse tendance de se faire orienter sur des métiers dits «en tension», en dépit des contraintes physiques et psychologiques que cela induit.

Reçue par un ESAT («établissement ou service d’aide par le travail», encore appelé CAT, «centre d’aide par le travail») qui a répondu à sa candidature, Sylvie, travailleuse handicapée sans emploi de 37 ans, témoigne :

Lors de l'entretien, j'ai précisé — comme dans mon courrier — que je souhaitais une activité «bureautique». D'emblée, mon interlocuteur m'a traitée comme une débile mentale et m'a parlé sur un ton complètement infantilisant... Puis il m'a avertie que la liste d'attente était longue, mais qu'il y aurait de la place en «restauration» et en «blanchisserie» !!!

Comme vous pouvez le deviner, outre le fait que je suis physiquement limitée par mon handicap, même s'il n'est pas visible, et que je sors d'une grave dépression, ces deux options ne me conviennent absolument pas. La restauration et la blanchisserie sont des métiers connus pour leur dureté : comment peut-on oser y envoyer des travailleurs handicapés ? Pour ma part, je préfère attendre qu'une place se libère dans un secteur d'activité qui me plaise, sachant que je veux me lever chaque matin pour quelque chose que j'aurais choisi. Mais je me mets à la place de candidats plus fragiles et plus influençables que moi...

Je déplore que ces professionnels s'adressent aux gens comme s'ils étaient des enfants (un trouble n'est pas une déficience et un trouble passager, stabilisé, n'est pas une crise), et qu'ils ne respectent pas le projet de la personne qu'ils reçoivent, en particulier le secteur d'activité choisi : sinon, comment ne pas s'étonner que le projet échoue ?

Je constate que le secteur «spécialisé» recèle les mêmes travers que le secteur «classique». La crise du marché du travail prolonge ses ramifications dans tous les secteurs d'activité.

Hélas, forte de cet entretien, je considère désormais mon projet d'ESAT comme ultime recours si je ne trouve vraiment aucune autre voie professionnelle, quitte à faire du bénévolat pour entretenir mes compétences. Pas question de servir de bouche-trou dans une voie de garage qui risque de me détruire davantage.

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Mis à jour ( Mercredi, 24 Septembre 2008 23:19 )  

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