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«La France ne s'en sortira pas en investissant moins mais en investissant plus. C'est la raison pour laquelle, désormais, de nouveaux investissements seront exonérés de la taxe professionnelle qui les pénalise», a-t-il argué. Car il s'agit, selon le discours consacré, de lever ce «qui pèse sur les entreprises et sur leur compétitivité»...
Et l'investissement public, il peut crever ? La taxe professionnelle représente 30 à 50% des ressources fiscales des collectivités territoriales (communes, départements, régions…) qui, loin devant l'État, portent 75% de cet investissement et font travailler de très nombreux secteurs. Faut-il, au nom de la compétitivité des entreprises privées (qui bénéficient déjà, chaque année, de 65 milliards d’€ d'aides publiques diverses et variées sans contrôle ni contrepartie sur l'emploi), pénaliser ces investissements qui visent à satisfaire les besoins ainsi que l'intérêt général des Français ?
Bien évidemment, alors que François Fillon a annoncé le lancement d'une «concertation» — dont on sait, chez lui, ce que cela signifie… — avec les collectivités locales, Nicolas Sarkozy a souhaité que soit trouvée «une ressource de remplacement qui ait moins d'effets nocifs sur l'économie. [...] Si nous arrivons à diminuer le nombre d'échelons territoriaux, alors nous pourrons poser clairement la question de la disparition à terme de la taxe professionnelle».
Alors que «les caisses sont vides», où et comment compte-t-il trouver cette indispensable «ressource de remplacement» ? Et pour qui, en réalité, sera-t-elle moins «nocive» ?
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Commentaires
Cette année, 22.900 postes seront supprimés (soit un départ à la retraite sur trois non remplacé).
L'année prochaine, on monte encore d'un cran. Ainsi, 13.500 postes seront supprimés dans l'Education (sur environ 1 million), 8.250 dans la Défense (sur 426.000), 2.953 à l'Intérieur (sur 190.000) et 2.812 pour le ministère du Budget et de la Fonction publique.
C'est clair, Nicolas Sarkozy cherche à tuer le secteur public : il s'en prend à ses emplois (pour faire des économies de bouts de chandelle), et à son financement (pour graisser la patte aux entreprises privées).
Pour lui, "le retour de l'Etat" face aux dégâts d'un capitalisme financier irresponsable est ainsi concomitant avec la diminution drastique du nombre des fonctionnaires… et avec la braderie de la Poste ! Répondre | Répondre avec citation |