Sur Actuchomage et Rénovation-démocratique, nous avons ouvertement mené campagne contre Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles de 2007. Nous nous appuyions alors sur les bilans contre-productifs de ses passages au secrétariat d’État au Budget, au ministère de l’Économie et des Finances, puis au ministère de l’Intérieur. Dans quelque domaine que ce soit, Nicolas Sarkozy n’a obtenu aucun résultat. Sous son «mandat» au Budget, la dette publique de la France s’est considérablement accrue. À l’Économie, il n’a pas réussi à endiguer la hausse des prix après le passage à l’euro (il s’était même engagé à obtenir une baisse significative dans la grande distribution) ; pas plus qu’il n’a relancé la croissance. À l’Intérieur, «on lui doit» les émeutes les plus dévastatrices depuis Mai 68.
Pour ces raisons, depuis 2006, nous écrivons qu’en matières de finances, d’économie et de paix sociale, Nicolas Sarkozy, «l’homme de la rupture», «l’homme du renouveau», est un imposteur. Nous n’étions alors pas les seuls à soutenir cette thèse. Laguiller, Besancenot, Buffet…, et même Le Pen, toutes et tous ont dénoncé la «bienveillance» des médias qui se sont abstenus de faire le bilan de Nicolas Sarkozy ministre de Balladur, de Raffarin et de de Villepin, en nous le présentant sous les traits de «l'homme providentiel» qu'il n'a jamais été.
Quatre mois avant le premier tour des présidentielles, en janvier 2007, François Bayrou alertait les électeurs : «Il faut être courageux, dire la vérité aux Français, ne pas MULTIPLIER LES PROMESSES INTENABLES alors que l’État est ruiné». Une mise en garde que le Béarnais a martelée pendant toute sa campagne électorale quand le candidat UMP, lui, alignait des «promesses intenables» : Hausse du pouvoir d’achat, accession généralisée et facilitée à la propriété, baisse du chômage et des impôts… On mesure aujourd’hui la fracture entre SES ENGAGEMENTS et la réalité.
«Mais Sarkozy n’y est pour rien. C’est la faute à la conjoncture internationale, à la crise des subprimes… À cette crise qui nous vient des USA, sur laquelle Sarkozy n’a aucune prise», argumenteront ses indécrottables supporteurs. Ben voyons ! Tout le monde aujourd’hui s’accorde sur un point : L’effondrement des marchés financiers, donc de l’économie réelle, était envisagé, annoncé, pronostiqué même dès la fin 2006 par la presse économique et financière. À croire que ni Sarkozy ni ses collaborateurs ne la lisent !
A contrario nous affirmons que, lors de sa campagne électorale, Nicolas Sarkozy était parfaitement informé des difficultés qui se profilaient ; il les a occultées, il les a cachées aux Français quand d’autres ont tenu un discours de vérité. Pire, Nicolas Sarkozy ne s’est pas contenté de «mentir par omissions», il a fait des promesses qu’il savait intenables dans un contexte économique qui se dégradait ; il a donc été élu sur un programme irréaliste et mensonger.
Par ses gesticulations qui n’aboutissent à aucun résultat tangible, Nicolas Sarkozy regagne des points de popularité dans les sondages alors que sa politique économique et sociale est un échec total. Nous le réitérons ici : Les Français (qui lui font encore confiance) sont vraiment des imbéciles ! (Lire notre article dans les commentaires). Eh bien, c'est décidé, nous allons aussi jouer à ce poker menteur. Et, nous aussi, nous mettons sur la table tout plein de promesses, en espérant que – comme celles de Nicolas Sarkozy – elles ne seront pas tenues.
Nous promettons aux Français une récession de très grande ampleur qui va se traduire par l’effondrement de deux piliers de l’économie nationale : le BTP et l’automobile, avec à la clé entre 400.000 et 500.000 chômeurs de plus en 2009/2010 (nous en avons déjà gagnés 48.000 en août et septembre). Nous garantissons aux Français une baisse de leur pouvoir d’achat et le développement de conflits sociaux comme nous n’en n’avons plus connus depuis Mai 68. Nous misons sur un accroissement spectaculaire des inégalités avec une classe de nantis épargnés par la crise, et des millions de précaires et d’exclus qui s’enfonceront plus encore dans la pauvreté. Nous pronostiquons une désindustrialisation massive de l’économie française (-15 à -25% d’emplois fin 2009 dans l’industrie automobile qui emploie aujourd’hui 2,7 millions de salariés). Que pourrions-nous ajouter à ce lot de joyeusetés ? Une petite déflation (baisse des prix), comme celle enregistrée aux USA en octobre (-1%), des émeutes dans les cités gangrenées par le chômage et la précarité, des grèves de longue durée à la SNCF, Air France, à l'Éducation nationale, une France paralysée par les agriculteurs en colère… ?
Mais pas d’inquiétudes. Nicolas Sarkozy a plus d’un tour de passe-passe dans son sac, et des centaines de milliards d’euros en réserve pour financer son «arme anti-crise», son «fonds souverain à la française» qui permettra la «reconquête économique» qu’il nous promet… Évidemment !
Le pire est donc à venir !
Yves Barraud
Source : Rénovation-démocratique.org
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