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Pour beaucoup, la crise a bon dos : c'est aussi valable pour Xavier Bertrand. Dans cette interview, il vante «l'équilibre» de la proposition de loi du député UMP Richard Mallié alors que celle-ci ne garantit pas le doublement du salaire qui est, pourtant, l'un de ses arguments phare.
De plus, il confirme que l'Etat doit se limiter à son rôle de vache à lait qui paie les pots cassés tout en fermant les yeux : «Aujourd'hui nous avons besoin d'un Etat garant, pas d'un Etat gérant». Puis il se contredit et fait mine d'être tout de même un petit peu «gérant» lorsqu'il rappelle que «les entreprises ne doivent pas faire de l'emploi la principale variable d'ajustement»... Comment ne pas pouffer de rire alors que c'est ce qu'elles font depuis des lustres sans que personne n'intervienne, l'Unedic servant au final à éponger leurs choix économiques désastreux ?
Le ridicule ne tue pas : tant mieux pour Xavier Bertrand. Et, surtout, vive la crise !
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Commentaires
C'est ça qu’il appelle créer des emplois.
Je pensais qu’un étudiant (en dehors des vacances) était fait pour étudier.
Faut-il payer des chômeurs à rester chez eux, ou obliger les étudiants (ceux qui étudient) à travailler parce que les bourses sont ridicules ?
Le travail des étudiants, c'est des impôts et des charges sociales en moins (trou de la sécu).
Le dimanche est devenu, notamment dans le commerce, le terrain d'une concurrence de plus en plus vive pour la conquête des parts de marché.
Or cette journée est un enjeu important de la société de demain. Le repos pris en commun et la trêve de l'économie sont, non le signe du refus d'évoluer dans une société en crise, mais la reconnaissance de la primauté de la personne humaine.
Comme les jours fériés, la spécificité du dimanche, jour chômé en commun, répond, en effet, à des exigences profondes de la vie familiale, culturelle, associative et spirituelle.
L'activité dominicale se justifie seulement quand il s'agit de services aux personnes ne pouvant être différés. Répondre | Répondre avec citation |
C'est une nouvelle petite musique que jouent les patrons. Fini les chansons réclamant à tue-tête «moins d'Etat» ou vantant haut et fort les vertus de «la main invisible» du marché. Aujourd'hui, qu'ils soient américains ou européens, les PDG ont tous le même refrain à la bouche : «Aidez-nous !»
«Ne laissez pas Detroit faire faillite», répètent en boucle les constructeurs automobiles yankees. «Baissez les impôts et les taux, relancez l'économie par la dépense publique», lancent en chœur les multinationales européennes. Deux mois après la faillite de Lehman Brothers qui a fait vaciller le système financier mondial, la crainte est que l'histoire se répète sur le terrain industriel.
A court terme, les gouvernements n'ont sans doute guère le choix. On ne prive pas d'oxygène un malade encore en salle d'opération. L'économie mondiale est dangereusement fragile, lui administrer une purge serait contre-productif. L'urgence est de stabiliser la situation afin d'éviter que des faillites de grandes entreprises entraînent dans leur sillage des fournisseurs ou même des concurrents. Par ricochet, la liquidation d'un General Motors risquerait de provoquer la chute d'équipementiers alimentant toute l'industrie automobile. Et tout comme, dans la finance, la faillite de Lehman a brisé la confiance entre banquiers, la disparition soudaine d'un colosse industriel pourrait ébranler toutes les relations entre clients et fournisseurs, provoquant un gel du système productif. La machine ne tousserait pas : elle s'arrêterait.
Mais attention, une fois passé le pire de la crise, les industriels devront réapprendre à se passer de la béquille d'un Etat pompier. Celui-ci n'a pas vocation à relancer la consommation par de la dette ou à voler au secours de tous. Car derrière chaque entreprise artificiellemen t maintenue en vie se cache un zombie. Une entreprise mort-vivant souvent plus soucieuse de doper son chiffre d'affaires que de défendre ses marges. Un «faible» qui aurait vocation à disparaître ou à être racheté par un «fort» et qui, en se maintenant en vie, prive de débouchés et de croissance des concurrents mieux gérés. Les patrons chantent aujourd'hui sous les balcons de l'Etat. Ils doivent être entendus, mais ils ne doivent pas se muer en maîtres chanteurs.
(Source : Les Echos)
Pour sûr, Xavier Bertrand aime les maîtres chanteurs ! Répondre | Répondre avec citation |