=> Voici ses impressions sur son blog...
Cet encouragement à entreprendre sans limite, dont la philosophie semble séduisante, recèle de nombreuses zones d'ombre voire des désavantages, notamment pour les chômeurs. Selon un commentateur, cet habile dispositif, vanté comme une «arme anticrise», vise en réalité à mieux contrôler la fiscalité des initiatives (qui entrent obligatoirement sous le régime de la micro-entreprise), à mettre en scène «le droit au travail» pour mieux dire adieu… au droit DU travail et, de ce fait, inciter à une concurrence beaucoup plus sauvage. D'ailleurs, on peut retrouver des dérives sociales approchantes dans le portage salarial, autre «arme antichômage» vantée comme innovante.
Les modalités de l'auto-entreprenariat sur le site de l'APCE (Agence pour la création d'entreprises).
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Commentaires
Le statut d'auto-entrepreneur est un remake quelque peu arrangé visant à précariser davantage les plus pauvres et à leur soutirer encore et toujours plus d'argent, qui va accentuer la concurrence entre les entrepreneurs eux-mêmes.
Ce statut s'inscrit dans la logique de Nicolas Sarkozy : Travailler plus pour gagner plus. En effet, son objectif est de faire "souffler un vent de croissance" en autorisant et facilitant toutes catégories confondues à pratiquer un complément d'activité et donc de revenus, dont une partie finira dans les caisses de l'Etat (prélèvement fiscalo-social de 13 ou 23% du chiffre d'affaires selon le type d'activité et ensuite, à titre personnel, l'imposition sur le revenu calculée sur la valeur ajoutée CA — achats réalisés).
Il est ouvert à toutes catégories, chômeurs, étudiants, retraités, salariés et même fonctionnaires (ce qui était jusque là interdit pour eux).
Ce statut va-t-il intéresser les catégories de salariés qui gagnent bien ou suffisamment et notamment ceux qui sont à l'abri de la crise, ceux qui se trouvent dans les 4e et 5e tranches d'imposition ? Peu de chances.
En effet, ce sont les pauvres qui créent, ce sont eux toujours qui, parce qu'ils sont pauvres, ont des idées, des projets et se battent (trouver les moyens, l'argent…) pour les concrétiser. Ils font preuve d'innovation et ce sont eux, et non les riches, qui font avancer le progrès. Les riches, sauf quelques exceptions, se contentent de profiter de leur situation (conservatisme oblige) et récupèrent à leur profit les avancées des pauvres.
L'Etat ne fait rien sans rien : il lâche des miettes pour pouvoir toujours récupérer un max.
Les buts (non-dits, me semble-t-il) de ce statut :
• Diminuer le nombre des personnes des tranches d'imposition basses en les faisant basculer dans la tranche supérieure (notamment les non-imposables). Ce n'est pas parce que l'on passe à la tranche supérieure que l'on vit mieux, surtout qu'il faudra exercer une "double activité" et donc travailler plus (et même le dimanche), en s'usant plus. A quel prix ? C'est une mesure qui institutionnali sera davantage la précarité et l'isolement des personnes les plus pauvres.
• L'Etat pourra s'enorgueillir du fait qu'il a mis au travail les "fainéants" (chômeurs, Rmistes) et les bas revenus (précaires, étudiants, retraités). A court d'idée pour relancer l'économie, il sait pertinemment que les solutions émergent toujours des plus pauvres en tout temps et surtout en période de crise.
Il y a urgence, l'Etat est totalement dépassé par la crise financière et sociale et il aiguillonne les pauvres en leur faisant miroiter un nouveau statut qui n'est que chimérique et… pas si nouveau que cela. Car j'ai souvenir qu'il existait, il y 10 ou 15 ans, la possibilité pour tout un chacun, en plus d'être salarié ou non, de travailler et ce sans aucune formalité, en déclarant la somme perçue sur un imprimé que l'on devait demander aux impôts et que l'on joignait à la déclaration des revenus. La différence avec le statut d'auto-entrepreneur est que cette somme n'était pas prise en compte dans le calcul de l'impôt (sauf erreur de ma part, cela date un peu, qui s'en souvient ?). Le montant était limité, mais je crois me souvenir que ce montant autorisé s'élevait à 70.000 frs, puis avait progressivement été diminué pour se stabiliser à 20.000 Frs (3.049 €) avant que ne disparaisse définitivement cette autorisation.
Surtout, avec ce nouveau statut, le gouvernement assoit son idéologie consistant à prôner que chacun soit patron et propriétaire. Ce qui permet d'isoler encore davantage les individus en aggravant la concurrence entre eux. Car l'auto-entrepreneur cotisera au régime social des indépendants qui l'avantage à plusieurs titres par rapport aux travailleurs indépendants :
• souplesse d'une entreprise (pouvoir facturer légalement) sans les inconvénients (papiers, aucune déclaration ni même l'obligation d'établir des comptes annuels ou des comptes de résultats et bilans),
• exonération de la taxe professionnelle pendant 3 ans,
• biens propres et biens fonciers séparés de l'activité et donc protégés,
• si l'entreprise ne rentre pas d'argent, pas de prélèvement fiscalo-social (qu'en sera-t-il alors de la cotisation retraite et de la couverture assurance-maladie ?),
• possibilité de pouvoir arrêter comme on le souhaite…
Les artisans et les professions libérales risquent de ne pas apprécier l'arrivée d'une "concurrence" qui n'est pas logée à la même enseigne et qu'ils verront travailler nécessairement en soirée ou/et le weekend et à des tarifs sûrement plus bas (du fait que la plupart ont déjà des revenus). Et je ne parle pas des indépendants ou libéraux qui vont chercher à passer de leur statut à celui d'auto-entrepreneur.
De plus, comment seront (dé)comptabilis és ces auto-entrepreneurs ? L'Etat prévoit en effet 100.000 inscriptions au 1er semestre 2009 et encore autant au deuxième. Si cela se passe ainsi, avec les 300.000 entreprises qui se créent chaque année, ce sera donc un "record" (fictif) de 500.000 nouvelles "entreprises" en 2009 ! Répondre | Répondre avec citation |
La fabuleuse invention des «auto entrepreneurs» Répondre | Répondre avec citation |
Le dispositif, déjà adopté par 40.000 personnes, fausse la concurrence, accuse l’UPA
Pierre Martin, le président de l'UPA, dénonce des «dérives préjudiciables pour les régimes sociaux et l'économie du pays», et considère que ce statut représente une «distorsion de concurrence» importante à l'encontre des artisans (les charges des auto-entrepreneurs sont moins élevées que celles d'une entreprise classique). Pour lui, le dispositif revient purement et simplement à «développer une économie parallèle avec des acteurs pas ou peu qualifiés qui n'ont comme autre horizon qu'une retraite de misère».
Pis, ses effets pervers seraient, à l'entendre, importants. «Nombre de nos collègues ou de patrons de TPE sont incités à se séparer de leurs collaborateurs et leur proposent de passer sous statut auto-entrepreneur, a-t-il encore avancé. Et ils leur promettent ensuite de faire appel à eux en sous-traitance une fois que la reprise sera là et qu'ils auront à nouveau des commandes à satisfaire.»
Autre critique, l'absence de contrôle par les URSSAF du niveau de qualification. «L'idée initiale a été dévoyée, puisque tout le monde peut se déclarer auto-entrepreneur, et pas uniquement les personnes qualifiées, a-t-il jugé. Nous étions favorables à doper la création d'activités dans le pays à condition que les auto-entrepreneurs soient accompagnés et que le statut soit limité à 3 ans afin de leur permettre de passer sous un statut plus classique.» Répondre | Répondre avec citation |
«Auto-entrepreneurs», contrats «aidés», «portage salarial»… C'EST DU MÊME TONNEAU !
Dénaturer l'emploi, flexibiliser le travail et réduire son coût au maximum, contourner le Smic, tels sont les objectifs. Répondre | Répondre avec citation |