Pompeusement propulsés «médiateurs de la réussite scolaire», ces salariés jetables, sous payés et à temps partiel, futurs bénéficiaires du RSA de complément de Martin Hirsch, serviront d'interface entre l'école et les parents en cas d'absence des enfants. Ils devront être «opérationnels dès le mois de mars pour remplir leur mission» dans des quartiers difficiles et auront aussi «une fonction d'insertion» : question de confirmer qu'on prépare bien la casse des RASED (réseaux d'aide et de soutien à l'éducation dans les départements) ? Alors que ceux-ci effectuent un vrai travail de socialisation, l'initiative de M. Darcos se limite à une opération de flicage enrobée de bonnes intentions.
Ce n'est pas la première fois que les contrats aidés viennent à la rescousse d'une Education nationale saignée par les suppressions de postes : 11.200 en 2008, 13.500 en 2009... En 2006, sous Jean-Louis Borloo, 40.000 «employés vie scolaire» avaient ainsi été recrutés pour pallier le sous-effectif dans de nombreux établissements. Symboles de la précarisation de l'emploi public via l'insertion de chômeurs aux minima sociaux, ces EVS sous «contrat d'avenir» (mais sans avenir aucun) travaillaient à temps partiel et au Smic auprès des élèves handicapés, ou encore comme aide administrative aux directeurs d'écoles.
Donc, pour oublier leurs problèmes, ces exclus de l'emploi momentanément réinsérés se chargeront à leur tour de réinsérer des gamins à problèmes... «Un métier dur, de professionnel» et qui relève du champ de compétence des assistantes sociales et des conseillers principaux d’éducation, dénonce l'UNSA qui s'inquiète de la formation de ces «médiateurs». Mais on en a vu d'autres : à l'époque de la grande folie des contrats aidés, l'ANPE proposait déjà des postes d'assistantes sociales ou de formateurs… en CAE (contrat d'accompagnement à l'emploi) à temps partiel au Smic => voir en commentaire !
Pour le gouvernement, le contrat aidé est la solution à la crise : il n'est plus question de travailler plus pour gagner plus, mais de travailler peu pour ne pas être au chômage (ou, plutôt, ne pas figurer dans ses statistiques). Surtout, le contrat aidé lui permet d'asseoir son dégraissage de la Fonction publique. Par exemple, à l'occasion de la suppression de 4.800 emplois dans la police d'ici à 2011, 1.400 postes d’adjoints de sécurité en «contrats d'accompagnement» vont être ouverts aux chômeurs de longue durée. L'emploi en miettes a de beaux jours devant lui.
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