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Accueil Social, économie et politique Crise : le gouvernement à côté de la plaque

Crise : le gouvernement à côté de la plaque

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Les récentes déclarations de Xavier Bertrand et d'Eric Woerth prouvent la vanité et l'imbécilité d'un gouvernement qui fait mine de ne pas mesurer son ampleur.

Hier, l'ancien ministre du Travail et nouveau secrétaire général de l'UMP était venu rencontrer (et féliciter) les employés d’une librairie ne respectant pas la fermeture dominicale. A cette occasion, il a insisté sur la «nécessité» d'examiner au plus vite la proposition de loi sur le travail du dimanche, affirmant que ce débat «ne peut pas jouer les prolongations». Alors que l'examen du projet a été repoussé au mois de mars, selon lui, «on ne peut pas attendre au-delà, sinon on va vers une situation catastrophique pour les salariés»... Lesquels ?

A l'heure où des centaines de milliers de Français souffrent une perte drastique de revenus — pardon, de «pouvoir d'achat» — à cause du chômage partiel qu'on leur impose [1], du sous-emploi précaire ou du chômage tout court [2], plus généralement de revenus dont la part disponible ne cesse de s'amenuiser, Xavier Bertrand estime que le porte-monnaie de ses concitoyens est toujours extensible et que légaliser l'ouverture des magasins ce jour-là va relancer l'économie !

Encore plus stupides les propos d'Eric Woerth, ministre du Budget, qui a déclaré hier que le recours à la grève en temps de crise économique et financière n'est pas la meilleure méthode pour répondre aux problèmes de la France. «Il y a d'autres pays qui ne passent pas leur temps à faire grève», a-t-il déclaré sur Radio J, ajoutant : «Je crois que la bonne réponse aujourd'hui, c'est quand même de partager ensemble nos difficultés pour trouver des réponses collectives» !

Quelles «réponses collectives» l'UMP propose-t-elle aux Français quand elle offre, sans réelles contreparties, des dizaines de milliards aux banques, grandes responsables de la situation que nous commençons tout juste à connaître, et aux plus aisés (on rappelle que le «paquet fiscal» et son «bouclier», première loi votée par Nicolas Sarkozy et qui coûte près de 15 milliards d’€ par an à l'Etat, s'applique toujours malgré «la crise») ? M. Woerth ne sait-il pas que «partager ensemble nos difficultés» consisterait aussi à partager les richesses en les répartissant au plus grand nombre, et notamment à ceux qui en bavent le plus ? S'il déplore que les mouvements sociaux se radicalisent, n'est-ce pas parce que son gouvernement fait preuve d'une surdité scandaleuse et méprise le peuple français qu'il pousse dans la misère grâce à sa politique ultra-libérale, assujettie au Medef et au CAC 40 ?

Invoquer dans ce contexte la tempête qui, samedi, a frappé les Landes est une énième provocation : «Dans le Sud-Ouest où beaucoup de gens sont dans le malheur, est-ce une vraie réponse au fond que d'engager des grèves de transport, d'embêter les gens ?», a-t-il osé dire. Parce que de nouveaux Français sombrent dans le malheur, il faudrait que ceux qui y sont depuis plus longtemps encore continuent à se taire et subissent en silence ? Sait-il seulement que 69% des Français soutiennent ou ont de la sympathie pour la mobilisation du 29 janvier, le plus fort taux d'adhésion observé depuis 1995 à l'égard de «l'ensemble des mouvements sociaux», selon un sondage CSA/Le Parisien publié au moment même où il proférait ces inepties ?

Oublie-t-il que, depuis mardi dernier, la Guadeloupe a ouvert le bal de la contestation ? Ignore-t-il qu’en Europe de l'Est, la colère gronde aussi ? Dans l'Hexagone, cette journée de jeudi, qui n'est qu'un préliminaire et fait d'ores et déjà trembler un gouvernement qui redouble d'autoritarisme, démontrera que la justice sociale n'est ni une expression honteuse, ni un vain mot, mais bel et bien une nécessité.


[1] Selon les promesses de Nicolas Sarkozy, l'indemnisation des travailleurs au chômage partiel est passée, depuis le 1er janvier, à 60% du salaire brut par période chômée, et plafonnée au Smic (montant minimum de 6,84 € de l'heure) pour les salaires inférieurs à 1,6 Smic brut. Ces amputations de revenu donnent à ceux qui ont voté Sarkozy tout en crachant sur les chômeurs ou les RMIstes un très net avant-goût de l'enfer social...

[2] Pour ceux qui ont perdu leur emploi, c'est 57,4% de l'ancien salaire brut si celui-ci dépassait 1.928 € par mois, ou 40,4% de l'ancien salaire brut + 10,93 € par jour si celui-ci dépassait 1.168 € par mois, ou 26,66 € par jour (allocation minimum) pour les plus pauvres. Et après, c'est l'ASS ou le RMI. Bienvenue au club !

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Mis à jour ( Mercredi, 17 Novembre 2010 04:09 )  

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