Aux académies de Créteil ou Rennes, suppressions de postes et pénurie d'enseignants obligent, on a déjà vu l'Education nationale rappeler ses profs à la retraite. A Angers, la société de transports Keolis, exploitant du réseau de bus de la ville, doit faire face à un manque de main d'œuvre qualifiée suite à une soi-disant épidémie de grippe, fait appel à ses anciens chauffeurs pour pallier l'absence de conducteurs de bus.
«J'ai donc adressé un courrier à une vingtaine de retraités partis en 2007 et 2008 pour leur demander de revenir travailler ponctuellement. Cinq ou six d'entre eux se sont montrés intéressés pour venir travailler sur la base d'un contrat à durée déterminé de 15 jours», a expliqué le directeur au journal Ouest-France. Selon ce chef d'entreprise, le temps de formation pour un chauffeur est trop long et ne permet donc pas d'être suffisamment réactif en cas de «pic d'absentéisme», notamment lors les périodes de vacances scolaires. Et puis, comme il le souligne encore, cette mesure, «exceptionnelle et temporaire», «fait face à un besoin ponctuel».
Néanmoins, chez Keolis à Angers, le manque de main d'œuvre qualifiée ne date pas d'hier : depuis six mois, les 380 conducteurs de bus ont déjà fait 16.000 heures supplémentaires. Il semblerait, selon la CFDT, que «la direction a géré les embauches avec retard»... Et la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, ça sert à quoi ? Mais il faut dire que le cumul emploi-retraite, ça revient tellement moins cher. Presque pas de «charges», une rémunération réduite (la différence entre le dernier salaire et le montant de la pension), un salarié expérimenté, c'est tout bénef pour le patron. Faire bosser les «vieux» pour presque rien en période de crise, quelle idée de génie !
Pour la CGT, «la priorité est aux jeunes, aux demandeurs d'emploi, pas aux retraités. Ces derniers ont fait leur temps. Ils ont bien mérité d'être au repos». Le syndicat prévient la direction : «Nous ne laisserons pas faire ça dans l'entreprise. S'il le faut, nous irons au conflit». Si, face à de nouveaux «besoins ponctuels», Kéolis persiste dans cette voie, la CFDT ne rejette pas non plus l'idée de «mener des actions».
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