Actu Chômage

Les dysfonctionnements, erreurs d'appréciation, indus non justifiés, documents perdus et attitudes suspicieuses et méprisantes du service public de l'emploi suscitent une exaspération croissante. Voici le témoignage de Valérie, dont le seuil de colère est résolument atteint.

Je ne sais pas si les chômeurs sont des fainéants mais je connais des travailleurs aux Assedics qui ont un beau parcours dans ce domaine...

Je me suis radiée des Assedics il y a quatre mois suite à tous les déboires que j'ai eus avec eux depuis fin 2005.

J'étais salariée et, après un licenciement, je me suis mise en freelance. Les Assedics m'ont mis dans plusieurs cases mais jamais dans la bonne. Apparemment, quand vous êtes en freelance, cela est équivaut à un statut de créateur d'entreprise, selon la DDTEF (Direction Départementale du Travail de l'Emploi et de la Formation). Mes déclarations de factures auraient du être mises dans une case en code "x" et elles ont été validées dans une case en code "y". De plus, ils ont changé de logiciel et mon dossier a été mis à jour, mais ils ont fait n'importe quoi. Franchement, je ne sais pas quel statut ils m'ont attribué mais je n'étais pas "à ma place" sans qu'ils ne s'en affolent pendant trois ans !

Autre chose aussi : après trois mois d'inscription aux Assedics, j'aurais dû être convoquée. Mais comme j'ai commencé à déclarer des factures, l'entretien a été repoussé… jusqu'à ne jamais avoir lieu. Parallèlement, je faisais un rapport détaillé de mes activités à ma conseillère ANPE par mail, quand je recevais les convocations (en double exemplaire à chaque fois).

Chaque mois, je faisais mes déclarations via Internet et, également, je devais leur donner par écrit un formulaire-type spécifiant la même chose en y ajoutant des factures payées si j'en avais. Évidement, une fois sur deux, les Assedics les perdaient. Je devais me déplacer plusieurs fois par mois. Le formulaire-type correspond à la même série de questions que l'on vous pose chaque mois lors de votre mensualisation, c'est-à-dire : "Si vous avez travaillé, si vous avez été en stage…" Bref, un doublon et du gâchis de papier.

En juillet 2008, je reçois un premier courrier me stipulant que j'ai un trop-perçu d'environ 1.500 euros. Une lettre-type signée par la directrice de l'agence sans aucune explication, sauf qu'on vous laisse entendre que c'est VOUS qui n'avez pas été "réglo" avec eux, en bref que vous avez triché. J'appelle le 3949 et quelqu'un m'explique qu'en fait, j'avais déclaré trop de factures en février. En mars, je n'en avais déclaré aucune et les Assedics m'ont payée. Cette personne me dit d'aller rapidement à mon agence afin de régler le problème et m'assure que l'erreur vient d'eux et non de moi.

Je me déplace et je tombe sur un agent qui me rit au nez et m'envoie prendre le téléphone qui se trouve dans l'agence pour appeler le 3949. Je lui réexplique que j'ai déjà appelé le 3949 qui m'a dit de venir les voir afin de faire une réclamation pour ce trop-perçu. Il me dit d'écrire un courrier. Je m'exécute et je retourne la lui donner mais il n'en veut pas : je dois la déposer dans leur boite aux lettres !

C'était à la mi-juillet et j'ai eu non pas une réponse mais une autre lettre-type, deux mois après date pour date. Et là, je suis passée d'environ 1.500 euros… à 15.000 euros mais j'avais aussi, ô surprise, un rendez-vous de fixé.

Et c'était reparti pour un tour car lorsque j'arrive, eh bien, ils ne me trouvaient pas dans leur liste ! Normal, me direz-vous : la conseillère avec qui j'avais rendez-vous n'arrive pas à 9h (heure de mon rdv) le jeudi mais à 9h30.

La première chose qu'elle ose me dire : "Alors, vous n'avez pas tout déclaré ?" (!!!!!!)
Pour résumer, elle a pris toutes mes factures sur chaque année, puis fait une moyenne afin de "lisser" pour tout remettre à jour. Cela s'est fait en deux rendez-vous le même jour, car le nouveau logiciel n'est pas encore bien assimilé pour tout le monde. Elle en est arrivée à la conclusion que je n'avais plus que 4.500 euros à rembourser. Elle m'a fait parvenir un dossier de demande de remise partielle ou totale.

Il fallait que je détaille tout et en plus, comme ce sont des formulaires pour des personnes "salariées", donc qui ont un revenu régulier, une fois de plus je ne rentrais pas dans ces cases-là. J'ai eu l'impression qu'on me faisait un procès d'intention car vous êtes obligé de TOUT déclarer sauf… vos dépenses alimentaires ! Et en plus, vous devez leur proposer un échelonnement obligatoire.

La différence entre mes recettes et mes dépenses était de 200 euros, c'est donc ce que j'ai proposé.
La commission a rendu son verdict mi-octobre 2008 : 2.000 euros !
Et là, je vous le donne dans le mille, je reçois une première lettre-type qui me demande de les rembourser… avant fin octobre.
Le lendemain, je reçois une autre lettre avec du typex, du marqueur… pour me dire de rembourser 200 euros par mois pendant 10 mois.

À la suite de tout cela, je suis également allée à la DDTEFP afin qu'un dossier y soit ouvert recensant toutes mes affres avec l'Assedic.

Depuis quatre mois, je leur adresse mon chèque via la lettre max (moins cher qu'un recommandé mais qui est un courrier suivi) et ils l'égarent ! Je reçois donc autant de courriers pour mettre à jour ma situation.

J'avais adressé une missive bien salée à la directrice de l'antenne qui n'a jamais daigné me répondre ainsi qu'un mail via leur site Internet qui vous indique que vous aurez une réponse sous 48h !!!!
Et ce nouveau courrier - une relance avant mise en demeure -, reçu aujourd'hui (17/02/2009) non plus des Assedics mais du Pôle Emploi (laissez-moi bien rire) avec un directeur-sans-nom-et- sans-signature.
Je dois les payer le 6 de chaque mois.
Ce mois-ci, le chèque est arrivé le 9/02/2009 chez eux et où est-il ? Que font-ils avec nos lettres ?

Je reviens à l'instant de chez eux où j'ai fait un scandale. Et un homme m'a dit que ce n'était pas de sa faute, qu'il n'était qu'un pauvre employé des Assedics. J'hallucine sur sa mauvaise foi. Je lui ai répondu qu'il y avait bien des "petites mains" pour taper sur le clavier et envoyer des lettres types.

Je propose à ces gens-là une formation que j'opèrerai moi-même, à savoir "Comment ouvrir une boite aux lettres", "Comment prendre les enveloppes qui s'y trouvent et les ouvrir", "Comment déposer un chèque à la comptabilité"...

Il y a des travailleurs qui perdent chaque jour leur emploi : Remplaçons ces gens-là par des chômeurs qui ont envie de travailler et, surtout, de travailler bien.

Valérie