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Plus sérieusement : la différence du système anglo-saxon de la capitalisation dans lequel chacun finance sa propre retraite, le système de retraite français est fondé sur la répartition, les actifs cotisant pour les inactifs. La réforme Fillon de 2003 a introduit une première dose de capitalisation avec la création des plans d'épargne retraite populaire (PERP) et des plans d'épargne retraite collectif (PERCO).
«Cette évocation d'une privatisation toujours plus grande du système des retraites est un complet contre-sens. La crise financière et boursière a démontré le danger de ce système par capitalisation en asséchant les fonds de pension et en mettant en péril les pensions versées aux salariés», a aussitôt réagi le député socialiste Alain Vidalies dans un communiqué. «Avec la retraite à 67 ans, cette marche vers la capitalisation est en train d'effeuiller un peu plus le modèle social français tant vanté par le président de la République dans son discours du Congrès.» Et pan sur le bec !
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Commentaires
Prenez ce type, par ailleurs sympathique, qui a travaillé plus pour gagner plus et voté NS pour ses idées, celles qu’il fallait «moderniser la France» et en finir avec l’assistanat. Sauf que, dans sa boîte aujourd’hui, on licencie plus facilement qu’on ne fait d’heures sup’. Il s'est d’abord vu imposer des vacances non souhaitées «à prendre sur ses RTT» pour passer une période de baisse d'activité, puis on lui a imposé l’an dernier du chômage partiel entre Noël et le Jour de l’an. Ensuite il a perdu deux collaborateurs, licenciés, dont il a récupéré la charge de travail… mais pas le salaire, of course. Résultat : en période de surchauffe, il bosse deux fois plus qu’avant, voire trois, sans un centime de plus. Et en cas de chômage partiel, il gagne moins.
Prenez cet autre qui applaudissait des deux mains à l’idée de travailler jusqu’à 65 ans et plus, vu que «c’est normal parce qu’on vit plus longtemps qu’avant». Lui aussi trouvait les «réformes» logiques et sensées, et les réticences des travailleurs «une manifestation de la propension maladive des Français à refuser le progrès». Comme il a commencé à bosser à 27 ans, après de longues études et deux ans aux USA en stage payé sur place mais non comptabilisé pour sa retraite, travailler jusqu’à 67 ans lui permettra d’avoir 40 annuités. Sauf qu’il aura 67 ans seulement en 2017, à un moment où il faudra totaliser au moins 43 annuités pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Cette réforme, a priori justifiée par l’évolution démographique, va donc permettre de diminuer les pensions sans le dire juste parce que les gens auront du mal à totaliser le nombre d’annuités exigées, surtout à une époque où les carrières ne sont plus linéaires.
Quant à l’augmentation de l’espérance de vie, sera-t-elle durable ? Les centenaires d’aujourd’hui sont les survivants de deux guerres et d’épidémies de maladies infectieuses sans antibiotiques, autant dire des costauds. Aujourd’hui, ce sont surtout les maladies de civilisation liées au mode de vie qui tuent : diabète, cancers, maladies cardiovasculair es, stress… Entre 65 et 74 ans, 45,6% des décès sont dus à des tumeurs, contre 29,9% entre 75 et 84 ans (INSEE, janvier 2009). En outre, si l’espérance de vie à la naissance est de 77,5 ans pour les hommes et 84,3 ans pour les femmes, l’espérance de vie en bonne santé n’est respectivement que de 62 ans et 64,5 ans.
Tiens, justement : le cadre au long cours qui aurait dû travailler jusqu’à 2017 pour avoir une retraite même pas complète a de gros problèmes de santé (arythmie cardiaque et maladie oculaire) et va devoir s’arrêter. Il a 59 ans, il va essayer de tenir jusqu’à 60 en arrêt maladie, puis prendra sa retraite avec seulement 33 annuités validées… Ça ne fera pas lourd.
Ce qu’on appelle aujourd’hui «réforme» au nom du «progrès» et du «monde qui change» peut sembler logique sur le papier, voire réaliste. Mais face à la vie qui n’est ni logique ni tranquille, ça équivaut à éliminer les plus faibles au mépris de la solidarité. C’est un choix. Politique. Il faut le dire clairement. Pour que chacun sache où cela mène avant d’y être personnellement confronté, comme les deux ci-dessus qui se croyaient à l’abri. Ça n’arrive pas qu’aux autres.
(Bonnes vacances quand même, hein !)
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