L'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) et le Centre d'Analyse Stratégique (CAS) viennent de livrer l'édition 2010 du "Tableau de bord de l'attractivité en France" avec toujours la même ambition, celle d'offrir des éléments de comparaison entre la France et ses onze partenaires (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Irlande, Pays-Bas, Belgique, Finlande et Pologne).
La sentence ? Avec 65 milliards de dollars d'investissements directs étrangers, la France représentait l'an dernier la troisième destination mondiale, juste derrière les Etats-Unis et la Chine, et la première au niveau européen devant les Pays-Bas, l'Allemagne et la Belgique (si l'on rapporte le stock d'investissements à la richesse nationale). Preuve que notre pays est bien resté, durant la crise, un acteur de premier rang de l'investissement international, avec plus de 20.000 entreprises étrangères nouvellement implantées.
Faibles coûts d'implantation
Une performance qui prouve finalement que la fiscalité française, souvent présentée comme le "handicap", n'est peut-être pas si pénalisante. Si, en 2008, le niveau des cotisations sociales était de 37% contre 28% en moyenne dans l'Europe des Quinze, «la France est aussi le pays européen où les coûts d'implantation sont les plus faibles», notent les économistes. La France occupe ainsi la cinquième place dans le monde pour les coûts d'implantation des entreprises (à savoir emploi, installation, transport, impôts et taxes, équipement et énergie) et la première place européenne !
De plus, «la taille et le dynamisme du marché, l'excellence des infrastructures et le niveau de qualification et de productivité de la main-d'œuvre apparaissent comment autant d'atouts pour le site France», indique l'AFII. Entre 2003 et 2009, notre productivité horaire a ainsi progressé de 0,9%, soit un peu plus vite que dans la zone euro (+ 0,7%) mais moins rapidement qu'aux Etats-Unis (+ 1,7%).
Quant à la charge fiscale effective pesant sur les entreprises en France, elle paraît au bout du compte beaucoup plus faible que le taux nominal de l'impôt sur les sociétés ne le laisse le supposer. Ainsi, malgré un taux nominal d'imposition des bénéfices parmi les plus élevés, les recettes tirées de l'impôt sur les sociétés ne représentent qu'une faible part du produit intérieur brut en France (moins de 3% en 2008 contre 4% au Japon), en raison d'une base d'imposition relativement étroite, calcule l'AFII.
Succès du crédit impôt recherche
Autre avantage : Depuis la réforme du crédit d'impôt recherche (CIR) en 2008, la France est devenue le pays offrant le traitement fiscal de la recherche et du développement le plus avantageux pour les entreprises. Cette niche fiscale, qui suscite un fort engouement (les entreprises ont déclaré 15,4 milliards d'euros de dépenses en R&D pour 2008) sera d'ailleurs l'une des rares à échapper au coup de rabot annoncé par le gouvernement.
Mais l'attractivité d'une économie doit également s'apprécier au travers des investissements étrangers productifs créateurs d'emplois. Qu'en est-il ? 624 projets d'implantation d'origine étrangère ont été recensés en 2007, 641 en 2008 et 639 en 2009. Finalement, même en période de crise, la France est restée particulièrement attractive.
Quatre secteurs d'activité comptent pour plus de la moitié des projets d'investissement : ventes et marketing (23%), points de vente (22%) et les services aux entreprises (12%). Mais surtout, la France conserve une attractivité importante dans l'industrie manufacturière : 20% des décisions d'investissement (part plus importante qu'au Royaume-Uni et en qu'en Allemagne).
Au total, plus de 2,5 millions d'emplois ont été créés dans les filiales françaises des groupes étrangers. Et depuis la crise, les nouveaux investissements décidés par les sociétés étrangères auront permis le maintien ou la création de plus de 30.000 emplois chaque année. C'est loin d'être négligeable !
(Source : L'Expansion)
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