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Au total, le nombre des inscrits en catégories ABC — c'est-à-dire l'ensemble des demandeurs d'emploi "tenus d'accomplir des actes positifs de recherche" — a augmenté de 4.700 personnes.
Sans les DOM, on compte 2.680.000 inscrits en catégorie A. Avec les DOM, on atteint 2.910.000.
Sans les DOM, on compte 4.045.400 inscrits dans les catégorie ABC. Avec les DOM, on monte à 4.306.200.
Passons maintenant à ces voies de garage que sont les catégories D et E.
En catégorie D — demandeurs d'emploi non disponibles car en arrêt maladie ou en maternité, en stage, formation ou convention de reclassement —, on compte 6.500 inscrits en moins. Les chômeurs étaient peut-être moins souffrants... Ou alors le "plan emploi" de Nicolas Sarkozy, censé mettre le paquet sur les formations, est encore inopérant.
En catégorie E — demandeurs d'emploi non disponibles car en contrats aidés —, on compte 300 inscrits de moins. Moi qui croyais que ces fichus contrats, qui font aussi partie du "plan emploi" de Nicolas Sarkozy, démarraient sur les chapeaux de roue...
Bref ! Fin mars, toutes catégories confondues (ABCDE), on note en réalité un minuscule repli de 2.100 chômeurs, et le total des inscrits à Pôle Emploi s'élevait à 4.636.500 personnes en France métropolitaine. Avec les DOM, on arrive à 4.920.400. Chiffre auquel on peut rajouter les 259.200 seniors indemnisés mais "dispensés de recherche d'emploi" qui ne figurent dans aucune catégorie.
La note mensuelle de la Dares/Pôle Emploi en pdf
Comme d'habitude, le diable se cache dans les détails...
Sur le trimestre, les sorties de Pôle Emploi pour reprise d'activité sont en net recul (107.500 en janvier, 103.500 en février et 99.600 en mars; -7,3% sur un an). Le chômage est donc censé baisser avec de moins en moins de personnes qui retravaillent : allez comprendre !
Par contre, les cessations d'inscriptions pour défaut d'actualisation et les radiations administratives progressent tranquillement. Pour les premières, qui représentent 43,5% des sorties, on en compte 198.100 en janvier, 203.700 en février et 204.300 en mars (+3,1% sur un an). Pour les secondes : 40.800 en janvier, 44.000 en février et 45.000 en mars, soit +10,3% sur l'année.
Parmi les entrées, progressent également les fins de contrat à durée déterminée (+3,4% sur un an) et de mission d'intérim (+4,2% l'an) qui représentent à elles deux 30,8% des inscriptions (+0,6% sur le mois) alors que, pour tous les autres motifs, on constate une baisse.
Le nombre des offres collectées par Pôle Emploi a aussi reculé : -5,5% par rapport à février. Et sur les 280.500 recensées, moins de la moitié soit 118.600 sont qualifiées de "durables" (plus de 6 mois).
L'ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi inscrits en catégories ABC est de 448 jours, soit quatre jours de plus qu'en février : du jamais vu depuis dix ans. Quant à la moyenne d'inscription des sortants, elle est de 234 jours (soit deux jours de plus qu'en février) et n'a pas reculé une seule fois depuis avril 2008.
En mars, 6.100 personnes ont rejoint le bataillon des chômeurs de longue durée qui sont désormais 1.531.500 en France métropolitaine, 1.656.600 avec les DOM, tous dans le même trou ! Ils représentent 38% des inscrits à Pôle Emploi et leur nombre a augmenté de 12,9% sur l'année. Mais ces chiffres ne concernent que les catégories ABC : il est donc plus exact de rajouter les quelque 350.000 inscrits en catégorie E — puisque les contrats aidés leur sont généralement réservés — pour parfaire le tableau. Enfin, le volume des victimes directes de la crise qui croupissent au chômage depuis 2 à 3 ans sans grand espoir d'en sortir accuse une hausse mensuelle de 2,2%, et annuelle de 36,2%.
En mars, 9.400 chômeurs de plus de 50 ans sont venus gonfler le bataillon des seniors — ils étaient déjà 7.700 en février ! —, ce qui porte leur nombre à 769.700 (+14,2% sur un an) dont 398.800 femmes. Là aussi, ce ne sont que les chiffres des catégories ABC de la France métropolitaine...
CONCLUSION : à ce rythme-là, il faudra bien 10 ans pour revenir au niveau d'avant crise… et 200 ans pour retrouver le "plein emploi" ?
SH
Post-scriptum : 35% des chômeurs vivent en dessous du seuil de pauvreté.
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Commentaires
"C'est une très bonne nouvelle", a-t-il déclaré. "Trois mois de baisse, on n'avait pas connu cela depuis avant la crise, depuis le premier trimestre 2008. Ce sont des chiffres très clairs, qui montrent que la sortie de crise se dessine enfin", a-t-il ajouté, estimant néanmoins qu'il fallait aujourd'hui "intensifier les efforts" (comprenez : continuer à réduire le nombre de chômeurs par tous les moyens => voir la vidéo des Guignols en page d'accueil)… Donc, "l'engagement pour l'emploi du gouvernement qui commence à porter ses fruits ne faiblira pas afin que l'année 2011 soit celle de la décrue durable du chômage dans notre pays", et toc !
www.lejdd.fr/Economie/Depeches/Chomage-le-gouvernement-se-felicite-305283/
Avec Xavier Bertrand, pour sûr, on passe du rire aux larmes. Répondre | Répondre avec citation |
comme d'hab ma ptiote analyse aussi :
www.lepost.fr/article/2011/04/27/2477976_vrais-chiffres-chomage-mars-2011.html Répondre | Répondre avec citation |
Maintenant seuls les irréalistes et les simples d'esprit ne savent pas que les chiffres du chomage sont orientés…
Combien encore de radiés ? ou sont les offres de contrat aidé chez popole ? ou sont les offres d'emploi decentes ? Répondre | Répondre avec citation |
La cause? la montée en puissance des contrats aidés, contrats ultra-précaires qui sont l'arme de destruction (provisoire) du chômage à la veille d'élections et qui permettent de faire tourner un grand nombre de gens dans les mêmes "emplois".
Temps moyen d'un contrat, sauf erreur, huit mois. Retour à la case départ à l'issue de ce contrat pourri. Répondre | Répondre avec citation |
Pendant 8 mois, t'es peinard de ne pas etre en face d'un conseiller popole chaque mois qui peut te virer pour un oui ou pour un non…
seul lot de consolation et non des moindres… Répondre | Répondre avec citation |
Ces crèves la faim médiatiques, sont prêt à ramasser le moindre grain qui traine dans la caniveau. Répondre | Répondre avec citation |
A condition que l'emploi déjà mal payé que tu occupes soit un tant soit peu intéressant ou valorisant.
Si c'est un CUI forcé pour aller trier des ordures dans une usine de déchets, 7 heures debout devant un tapis roulant, je doute des bienfaits psychologiques de la chose :
www.actuchomage.org/2011032414882/Social-economie-et-politique/lplan-emploir-trier-des-ordures-en-cui.html Répondre | Répondre avec citation |
A savoir que beaucoup redoutent les "entretiens mensuels popoliens"
car il faut se battre pour refuser les offres de formations bidons… Répondre | Répondre avec citation |
Mais détrompe-toi : si tu es chômeur de longue durée et Bac+2, on peut t'obliger quand même, surtout si tu tombes sur un conseiller zélé qui doit remplir ses objectifs. Cela rentre dans le cadre de la loi sur l'ORE (offre raisonnable d'emploi)… Répondre | Répondre avec citation |
- La prestation Stratégie de recherche d'emploi (STR)
ou en bas du doc, des cases pour répondre :
je suis OK
je suis OK, mais pour une autre date
je suis pas OK : motifs
j'ai déjà repondu le mois passé, pourquoi pas OK, … je vais pas recommencer tout les mois ??
c'est le genre de truc qui me bouffe les nerfs, ces genres de mails etc … je me sens agressé dans mon cerveau.
et toujours la trouille d'un genre de piège, pour radier si on répond pas, … en tout cas, je suis certains au moins, que pendant ces prestations, ils doivent systématiquemen t, nous faire disparaitre des statistiques, des catégories A B C, pour le mois concerné, même si ça dure que 3,5 jours … Répondre | Répondre avec citation |
Par e-mail, c'est pareil : ton ordinateur peut tomber en panne, ou ta connexion internet être coupée. Seuls restent valables les courriers ou les convocations sur un support papier.
Et si la sanction/radiation tombe quand même, alors il faut se bagarrer avec tous les désagréments inutiles que cela induit mais à la clé, on obtient toujours gain de cause.
Débordés, nombre de conseillers travaillent de plus en plus par téléphone ou par mail. Mais c'est un pis-aller. Répondre | Répondre avec citation |
sinon perso je préfère encore des mails, que des courriers papiers, ça me stresserai encore + et m'obligerai à des frais suplémentaires.
et j'ai la chance d'avoir un référent humain.
j'ai pas les moyens d'aller a des convocs physiques, avec ma caisse pas en rêgle, depuis que je me suis pris une prune de 90€, je refuse de prendre des risques à ce niveau là. Répondre | Répondre avec citation |
ca ils s'en foutent ^^ Répondre | Répondre avec citation |
le nouvel obs pas d'accord avec superuser ;)
http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/social/20110428.OBS2028/chomage-ce-que-cachent-les-chiffres.html Répondre | Répondre avec citation |
tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110428.OBS1986/pour-chereque-la-baisse-du-chomage-est-due-aux-contrats-aides.html
MDR Répondre | Répondre avec citation |
www.marianne2.fr/La-baisse-du-chomage-existe-mais-dix-fois-moindre-_a205551.html
peut etre tu le sais déjà, je sais pas comment ça marche chez eux .. Répondre | Répondre avec citation |
Quelque 2,531 millions de demandeurs d'emploi ont été indemnisés en mars, soit 0,2% de moins qu'en février, même si le nombre d'indemnisés par l'Etat ou l'assurance chômage reste en hausse de 2,1% par rapport à mars 2010, a annoncé Pôle Emploi mercredi.
Depuis janvier, le nombre d'indemnisés baisse d'un mois sur l'autre.
Au 31 mars, le nombre de bénéficiaires de l'assurance chômage — 2.097.900 personnes — a décru de 0,2% en un mois, en données corrigées des variations saisonnières (+1,8% en glissement annuel).
Celui des bénéficiaires de la Solidarité d'Etat, comme l'allocation de solidarité spécifique (ASS) ou l'allocation équivalent retraite de remplacement (AER-R), a aussi perdu 0,1% par rapport à février (+3,1% sur un an) pour atteindre 433.900 personnes.
Au total, 2.727.000 personnes ont touché des indemnités en mars (-0,2% en un mois, +1,2% en un an) en ajoutant les 7.000 pré-retraites (-1,4% en un mois, -32,7% en un an) et les 188.200 personnes en formation ou conversion (+0,2% en un mois, -7,3% en un an).
Au sein des demandeurs d'emploi en formation, 61.400 ont bénéficié de la convention de reclassement personnalisée (CRP, -27,3% en glissement annuel) et 12.100 du contrat de transition professionnelle (CTP, -16% sur l'année).
Le nombre de bénéficiaires de la Rémunération Formation Pôle Emploi (RFPE) s'est établi à 9.600 (+104,3%).
www.challenges.fr/actualites/afp/20110504.AFP0942/nouvelle_baisse_du_nombre_de_demandeurs_demploi_indemni.html Répondre | Répondre avec citation |