C'est par une récente annonce publiée au Journal Officiel que la Commission nationale des comptes de campagne vient de fixer plafond des dépenses pour la présidentielle 2012.
Si les montants semblent élevés pour beaucoup de Français, on remarquera surtout que le «coût de la démocratie» augmentera de… 23% par rapport à 2007 alors que, fait remarquer Le Figaro, «l'inflation cumulée de janvier 2007 à aujourd'hui atteint 7,9%».
Quels seront les plafonds autorisés ?
D'après Les Echos, au premier tour il sera de «16.851 millions d'euros». Au deuxième, de «22.509 millions».
Et combien cela pourrait-il coûter au total ?
En se référant à 2007, Le Figaro rappelle que «le montant total des dépenses des douze candidats de la campagne de 2007 a dépassé les 75 millions d'euros, dont 44 ont été remboursés par l'État en vertu des règles de financement de la vie politique. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal (...) ont dépensé à eux seuls 44,5 millions et s'étaient vu rembourser la quasi-intégralité de leurs frais».
Dans le détail, nous dit Le Nouvel Obs en se basant sur les quatre candidats les plus significatifs en 2007 : «Nicolas Sarkozy 21.175.141 euros, Ségolène Royal 20.815.003 euros, François Bayrou 9.745.197 euros et Jean-Marie Le Pen 9.630.932 euros».
Or en 2007, la crise financière, devenue économique et sociale avec son cortège de faillites, licenciements et rigueur budgétaire, n'existait pas ! Il aurait été logique, dans le contexte actuel, que nos dirigeants s'appliquent un train de rigueur, identique à celui imposé, à ceux qui financent à longueur d'élections les partis et formations politiques !
Cette réflexion prend toute son ampleur lorsqu'on sait que la France (par la voix de Christine Lagarde) s'est engagée à «ramener son déficit public à 5,7% cette année, puis 3% en 2013» au prix de lourds sacrifices pour les Français !
Ainsi, en ce qui concerne la Sécu : «Diminution des effectifs, dossiers en souffrance, fermetures de centres, dégradation du service rendu aux assurés... Rien ne va plus dans les caisses primaires d’assurance maladie !»
Ou la dégradation permanente (dénoncée par le médiateur de la République) des services publics et validée par Georges Tron : «Dans les deux ou trois prochaines années, on peut encore réduire le nombre de fonctionnaires de l'Etat. (...) Je suis pour les suppressions de postes en 2012 et 2013 mais si nécessaire, on ajustera», a-t-il dit au sujet de l'Education nationale.
En clair : Une politique budgétaire rigoureuse qui n'autorise plus d'écarts. Sauf pour financer à la hausse… les ambitions politiques de quelques-uns !
Même si, argueront les défenseur du «coût de la démocratie», les sommes qui seront dépensées seront «dérisoires» par rapport au budget de la Nation, les Français auraient apprécié que la «pédagogie» du «faire mieux avec moins» ressassée par le gouvernement trouve sa stricte application… pour la campagne de 2012.
Mais, c'est décidé, les candidats pourront dépenser plus ! Probablement, pour expliquer, à la manière d'un Coluche : «Dites nous de quoi vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer». Belle leçon de démocratie exemplaire et de solidarité avec les Français, électeurs et contribuables !
(Source : SLOVAR)
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