Le chiffre illustre une nouvelle fois le paradoxe de la Seine-Saint-Denis. Le département présente le taux de chômage le plus élevé d’Ile-de-France (11,2%)… mais c’est l’un des plus gros recruteurs de la région ! C’est ce qu’indique une enquête réalisée par Pôle Emploi : les employeurs du 93 ont annoncé 25.000 intentions d’embauche pour 2011, ce qui le place à la troisième place en Ile-de-France, juste derrière Paris et les Hauts-de-Seine.
[...] En tête des profils demandés par les entreprises du département, les conducteurs-livreurs (1.712 intentions d’embauche), un besoin lié à la présence de nombreux sites de stockage et d’entrepôts dans le département. La catégorie suivante (1.342 intentions d’embauche) est celle… des artistes ! Le chiffre est néanmoins trompeur. «Il y a effectivement beaucoup d’embauches autour des studios de télévision du secteur de la Plaine-Saint-Denis, note une connaisseuse. Mais le bassin d’emploi va bien au-delà du département.» En d’autres termes, les recrutements touchent peu les demandeurs d’emploi habitant le 93, et les vacations proposées sont souvent très courtes, le temps d’un festival ou d’un spectacle au Stade de France.
Un décalage entre l’offre et la demande
Près d’un employeur sur six envisage d’embaucher au moins une personne cette année. Mais y parviendra-t-il ? Dans plus de 30% des cas, les entreprises estiment que le recrutement sera «difficile». C’est le cas pour les professionnels du spectacle, ou encore les cuisiniers. Deux facteurs peuvent expliquer ce décalage, selon Pôle Emploi : «D’abord, certains postes exigent une qualification très pointue : éclairagiste, technicien du son… Ensuite certains métiers, comme celui de cuisinier, ont la réputation d’être durs». Pôle emploi va examiner avec attention les résultats de l’enquête, pour proposer ensuite des formations adaptées à la demande des entreprises.
Des embauches «difficiles» dans la sécurité
C’est le troisième secteur pourvoyeur d’emplois mais, depuis peu, il a plus de mal à recruter. Car les règles ont changé : «Depuis 2009, il faut détenir une carte professionnelle délivrée par la préfecture, et parfois être titulaire d’une formation comme le CAP d’agent de prévention et de surveillance», explique-t-on à Pôle Emploi. Et là encore, l’offre en matière de formation est réduite, malgré la création il y a quelques années d’un bac pro au lycée Delacroix à Drancy.
(Source : Saint-Denis Ma Ville)
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