La grande braderie des CUI-CAE de 7 heures pour les allocataires du RSA a commencé : 10.000 contrats d'une durée de 6 mois, renouvelables une fois, ont été mis à disposition au niveau national. Leurs bienfaits seront évalués à la fin de l'année en vue d'une généralisation du dispositif, tandis que de mauvaises langues prétendent qu'ils favoriseront une baisse artificielle du chômage...
Seize départements — tous de droite — se sont portés volontaires pour l'expérimenter : Alpes-Maritimes, Hautes-Alpes, Aveyron, Charente-Maritime, Côte-d'Or, Maine-et-Loire, Manche, Marne, Haute-Marne, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Rhône, Savoie, Haute-Savoie, Vendée, Val-d'Oise. On les comprend...
Lundi, Roselyne Bachelot a donné le coup d'envoi à Lyon, louant «cette démarche qui participe au réapprentissage de la vie». Les premiers contrats signés concernent différents services de la collectivité (Direction de la vie autonome à domicile, Maisons du Rhône, parc départemental de Parilly, service du courrier…) à des postes de maintenance, d'entretien, de secrétariat et bureautique.
Le même jour, la secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Marie-Anne Montchamp, était à la mairie de Saint-Lô. Dans la salle des mariages, elle en a signé une demi-douzaine. Les heureux bénéficiaires, employés par le Centre communal d'action sociale, la Ville et la communauté d'agglomération, seront affectés à l'entretien du linge, des espaces verts ou encore au nettoyage de locaux. Leurs 28 heures mensuelles seront rémunérées 136 € par mois, qui viendront compléter leur RSA.
Par contre les Maisons du Rhône, la Direction de la vie autonome à domicile de Lyon, son service courrier et son parc départemental… la Ville de Saint-Lô, sa communauté d'agglomération et son CCAS, tous ces braves gens qui acceptent charitablement de redonner un peu de dignité aux pauvres en leur jetant des miettes d'emploi, s'en tireront à bon compte : la prise en charge de ces contrats — qui ne sont soumis à aucune cotisation sociale — par la collectivité s'élève à 95% du Smic brut. De surcroît, pour féliciter les départements expérimentateurs actuels et à venir, le gouvernement a prévu une "prime incitative" consistant à réduire leur participation au financement du RSA, qui est ramenée de 88% à 45%, la différence étant prise en charge par l'Etat pour un coût global évalué à 3 millions.
Pour l'employeur d'un signataire d'un CUI-CAE de 7 heures par semaine, le coût final est de 51,80 € euros par mois et par contrat, nous dit Localtis.info.
A ce tarif, pourquoi s'en priver ?
Vive le travail quasi gratuit aux frais du contribuable !
SH
A (re)lire => L'employé en CUI-CAE ne coûte que 44 centimes de l'heure à son patron
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