Mieux que je ne saurais le dire, je vous invite à lire ce billet de Martine Gilson dans Le Nouvel Obs. Tout y est, ou presque. Diviser, toujours diviser pour mieux régner en réactivant les mêmes fantasmes, les mêmes mensonges auprès de l'opinion (sauf que la ficelle est de plus en plus grosse…). Rejeter la faute sur les victimes d'un système économique mortifère afin de se dégager de toute responsabilité dans son maintien. Faire mine de vouloir "réformer" en avançant des mesures déjà existantes (y compris inopérantes…). Défaire et refaire (en moins bien) pour donner l'illusion d'agir, inventer des usines à gaz qui aggravent les situations et enchaîner les fiascos. En vérité : détruire, méthodiquement. Tel est le bilan de ce président, le pire que la Ve République ait engendré.
Nicolas Sarkozy continue de "changer" (enfin, c'est ce qu'il se plaît à dire). Il semble redécouvrir les vertus du référendum d'initiative populaire alors qu'il a toujours rejeté son usage, allant jusqu'à trahir le vote souverain du peuple français sur le traité constitutionnel européen en 2005 et qu'il s'oppose, en ce moment même, à la convocation d'un référendum sur le nouveau traité européen qu'il prépare avec Angela Merkel. Qui peut croire aujourd'hui à la valeur de sa proposition qui ne vise qu'à séduire — grossièrement — l'électorat du FN ?
S'en prenant à nouveau aux chômeurs (et si ce n'est pas eux, ce sont les immigrés…), Nicolas Sarkozy envisage d'utiliser l'outil référendaire contre leurs acquis sociaux. Oubliée, la loi de 2008 relative aux «droits et devoirs des demandeurs d'emploi» qui déployait déjà tout un arsenal d'obligations et de sanctions contre ces fainéants. Le chômage a-t-il baissé pour autant ? Non, bien au contraire. Oubliés, les partenaires sociaux gestionnaires de l'assurange chômage et la convention Unedic... On leur passe dessus et c'est au bon peuple nourri aux boucs-émissaires qu'on va, directement, demander de sonner l'hallali :
Sauf que cette "révolution", qui fissurerait le paritarisme, a peu de chance d'aboutir. Car il est loin d'être certain que ce type de référendum soit conforme à la Constitution.
Quitter la politique et gagner beaucoup d'argent
Tout cela pue le bluff. En 2007, après des passages désastreux dans quelques ministères (Budget, Intérieur…), Nicolas Sarkozy a accédé à la fonction suprême : le petit garçon en mal de reconnaissance a montré à son papa de quoi il était capable — quand bien même sa cote de popularité s'est-elle écroulée un an après son élection pour ne jamais remonter; quand bien même restera-t-il dans les annales le plus mauvais président de la Ve République.
Détesté par une majorité de Français, contesté y compris dans son camp, il n'hésite pas à évoquer sa défaite et songe à tourner la page. Nous avons là un candidat conscient qu'il va au casse-pipe. Alors, fidèle à lui-même, il continue à faire de l'esbroufe et s'oriente vers n'importe quelle direction (ce qu'il a toujours fait, d'ailleurs, car cet incompétent, bien que cohérent dans ses incohérences, n'a jamais eu de vision et a toujours avancé par tâtonnements). Bref, il attend que ça se passe...
Souvenons-nous de ce qu'il a déclaré en 2008 dans Le Point : «Président, on a été six à faire l’job. Regardez les seconds mandats-hein ? Pas formidables ! Alors, moi, en 2012, j’aurai 57 ans, je me représente pas. Et quand j’vois les milliards que gagne Clinton [il avance le visage, cligne des yeux à répétition], moi, j’m’en mets plein les poches ! [il frappe de ses mains les deux poches de son veston]. Je fais ça pendant cinq ans et, ensuite, je pars faire du fric, comme Clinton. 150.000 euros la conférence !» Malheureusement, il est obligé de se représenter car personne, à l'UMP, ne brigue sa place. Non seulement il a mis la France à genoux, mais il a réussi à laminer son propre parti !
Comme un enfant qui convoite un jouet, Nicolas Sarkozy a eu un jour envie de devenir président de la République et il a atteint son but. Maintenant qu'il en a fait le tour et que son joujou est cassé, ce nuisible va se trouver un nouveau terrain de jeu à saccager, laissant le soin à d'autres de réparer la casse... On disait d'Attila, roi des Huns, qu'il était «le fléau de Dieu» et que là où son cheval avait posé le pied, l'herbe ne poussait plus. Espérons que, derrière les talonnettes de Nicolas Sarkozy, l'herbe repoussera.
SH
«J'ai échoué, et c'est aux Français d'en tirer les conséquences» :
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