L'assurance chômage a revu à la hausse, lundi 14 janvier, ses prévisions de déficit pour 2012, annonçant une hausse de 322.400 demandeurs d'emploi potentiellement indemnisables et un déficit de 2,7 milliards d'euros (en septembre, l'Unedic prévoyait pour 2012 un déficit de 2,6 milliards et pour 2013 un déficit de 4,1 milliards).
Pour 2013, l'organisme estime son déficit à 5 milliards d'euros, prévoyant que le nombre de chômeurs allait croître de 178.800 personnes, à un rythme toutefois ralenti par rapport à 2012, soit une augmentation de 8% de ses dépenses. Dans le même temps, l'Unedic verrait la situation se dégrader côté recettes en raison des destructions d'emplois mais aussi de la faible progresson de la masse salariale, sur laquelle sont appuyés ses revenus.
Au total la dette — déficit cumulé — de l'assurance chômage devrait s'élever à 13,8 milliards fin 2012 (au lieu des 13,6 prévus) et à 18,6 milliards fin 2013 (au lieu de 17,7). Ces nouvelles prévisions sont basées sur des hypothèses de croissance encore révisées à la baisse depuis la dernière communication de l'Unedic, qui retient désormais le chiffre de l'Insee : +0,1% sur 2013.
Ainsi, cette année, l'Unedic anticipe 174.000 destructions d'emplois, après 82.100 disparitions estimées en 2012. «2013 va rester une année extrêmement difficile», a commenté son président Jean-François Pilliard (Medef-UIMM). Interrogé sur l'accord sur la sécurisation de l'emploi trouvé vendredi, il a estimé que celui-ci «devrait être bénéfique en termes d'emploi». «Il faut être lucide, cela présuppose deux choses : un retour à la croissance et des changements du comportement des entreprises, qui ne vont pas se faire du jour au lendemain sur un claquement de doigt», a-t-il ajouté.
De son côté, la vice-présidente de l'Unedic Patricia Ferrand (CFDT) a déclaré : «Il y aura un décalage entre la reprise de la croissance et celle de l'emploi. Une partie des chômeurs de 2013 seront toujours là en 2014». Reste à voir quelles conséquences en tireront les partenaires sociaux, cogestionnaires de l'Unedic : c'est en fin d'année qu'ils doivent renégocier la convention qui règle le régime d'assurance chômage. La dégradation des comptes de celui-ci pourrait entraîner un durcissement des conditions d'indemnisation.
(Source : L'Expansion)
NDLR : Ce que L'Expansion ne signale pas, c'est que hausse du chômage ne rime pas avec hausse des chômeurs indemnisés par le régime. Grâce au prolongement de la crise, 59% d'entre eux, ayant épuisé leurs droits, ne perçoivent plus d'allocation ou croupissent aux minima sociaux (ASS, RSA…).
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