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Consommation : silence, on coule !

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Le dernier moteur de la croissance est tombé en panne. En appauvrissant les ménages, les chantres de la déflation salariale et de la précarisation de l'emploi, les responsables du chômage de masse ont scié la branche. Nous entrons au cœur d'une spirale récessive.


En cette période de crise, seuls quelques rares produits échappent aux restrictions que s'imposent les consommateurs français. Le smartphone pour rester branché, le chocolat pour un petit plaisir pas cher au quotidien. Mais pour le reste, l'heure est plus que jamais aux arbitrages et des pans entiers de l'univers de produits de consommation commencent à s'effondrer.

Derrière les inflexions macroéconomiques apparemment légères constatées par l'Insee se dessine une situation préoccupante pour les entreprises, industriels ou distributeurs [1]. La tendance baissière enclenchée en 2012 pour les uns en avril (le bricolage), pour les autres en octobre (les produits de grande consommation), un temps masquée par le traditionnel rebond des fêtes de fin d'année, s'est transformée en véritable chute dès le début 2013.

Décrochage

Depuis l'éclatement de la crise en 2008, la consommation n'a progressé en moyenne que de 0,2% par an, selon l'Insee. Soit dix fois moins vite qu'entre 2000 et 2007… mais elle tenait. Sur le plan microéconomique, la brèche est aujourd'hui béante dans ce qui constituait le dernier moteur de la croissance de l'économie, les dépenses des ménages représentant plus de la moitié du PIB du pays.

Les chiffres des organisations professionnelles et des panélistes vont tous dans le même sens. Selon Procos, qui interroge chaque mois 50 enseignes, les ventes du commerce spécialisé ont plongé de 5% (à périmètre comparable par rapport à 2012) en février. GFK révèle que les ventes de téléviseurs ont encore baissé de 19% en volume au cours des deux premiers mois de l'année, celles de PC portables de 8%. Globalement, l'univers de l'électronique grand public est à -13%. Seuls les smartphones surnagent, à +18% en valeur. Historiquement stable — on a toujours besoin d'un lave-linge et d'un réfrigérateur —, le marché du gros électroménager flanche aussi (-5%).

Dans le sillage de la paralysie de l'immobilier — ventes en baisse dans l'ancien, diminution drastique des constructions neuves —, le bricolage, longtemps lui aussi un îlot de prospérité, vacille à son tour. Selon la Fédération des magasins de bricolage (FMB), le chiffre d'affaires du secteur a dévissé de 7,75% en cumul à fin février. En volume, la chute a même été de 12% pour le seul mois de février. Dans le même univers de la maison, les ventes de meubles, selon l'IPEA, sont à -4,8% en valeur.

Bien sûr, février 2013 a compté un jour de moins que février 2012 et la météo, glaciale depuis des semaines, pénalise les achats de meubles de jardin comme de vêtements d'été. Il n'empêche : les professionnels affirment assister bel et bien à un décrochage. «Six mois en baisse sur les huit derniers mois, c'est du jamais vu depuis trente ans», déclare par exemple Frédéric Sambourg, président de la FMB et par ailleurs adhérent Bricomarché. «On a vécu un premier bimestre encore pire qu'en 2009 (-4,3%) au plus fort de la crise précédente», note de son côté le bulletin de conjoncture de l'IPEA.

Désertion des magasins

Les indices se multiplient pour étayer la thèse selon laquelle on n'assiste pas à un trou d'air du type de celui provoqué par la crise financière de 2008-2009, mais bien à un phénomène structurel plus fort. Dans la plupart des secteurs d'activité, les consommateurs ne se contentent pas de faire des économies et d'acheter des produits moins chers. Ils ne viennent plus dans les magasins, ou moins souvent (la fréquentation baisse) et ils achètent moins d'articles (les volumes baissent).

Même l'alimentation, par nature stable, voire poussée par la croissance de la démographie, semble s'enrayer. Selon Nielsen, dans l'univers de produits de consommation, les volumes d'achat ont fléchi de 0,1% en janvier, de 0,7% en février avant de remonter un peu, de 1%, en mars. Mais la tendance est là : le marché est à +1,8% en valeur à fin mars contre une croissance de 3,4% en 2012. Signe des temps, parmi les niches qui prospèrent encore, la confiserie et le chocolat, pour entretenir le moral malgré la crise...

Dans son dernier baromètre de la consommation, l'Institut français du libre-service (IFLS) notait : «Les résultats de février ont été mauvais. […] Pour la première fois depuis juillet 2011, la baisse a gagné l'ensemble des quatre grands secteurs de consommation (alimentation, équipement de la personne, équipement du foyer, loisirs), et même l'alimentation a décroché». «2013 s'annonce difficile», concluait l'institut. Et pour cause : ce sont encore quelque 15 milliards d'euros d'impôts additionnels qui vont venir grever les revenus des Français cette année [2].

(Source : Les Echos)

[1] Il va sans dire que, comme les carnets de commandes se vident, de nouveaux licenciements seront programmés... Et plus il y aura de chômeurs et de pauvres, plus la demande intérieure continuera de se rétracter : un vrai cercle vicieux !
Pour redresser la barre, il faudrait prendre l'argent là où se trouve et redonner du pouvoir d'achat aux petites gens — qui sont les plus nombreux et, sans faire de folies, aimeraient simplement pouvoir assurer leur quotidien — au lieu de les enfoncer avec des restrictions en tous genres.

[2] Sans oublier qu'en 2014, pour financer les 20 milliards du CICE aux entreprises offerts sans contrepartie et en pure perte, la TVA va augmenter pour tout le monde. Tant que François Hollande continuera à mener cette politique droitière, nous continuerons à couler.


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