La situation de l'emploi s'est détériorée depuis l'introduction des politiques d'assainissement budgétaire, dénonce l'OIT. Au cours du dernier semestre, un million de personnes ont perdu leur emploi dans l'Union européenne, a indiqué l'organisation dans un rapport publié à l'occasion de l'ouverture d'une conférence régionale européenne à Oslo.
En février 2013, 26 millions d'Européens étaient au chômage, soit 10 millions de plus qu'en 2008. Le taux de chômage dans l'UE27 atteignait 10,9% et celui de l'eurozone un niveau historique de 12%.
Le chômage des jeunes s'élève à 23,5% avec des pics de 58% et 55% en Grèce et en Espagne, tandis que le chômage de longue durée devient un problème structurel pour beaucoup de pays européens. Dans 19 d'entre eux, plus de 40% des demandeurs d'emploi sont actuellement chômeurs de longue durée (sans travail depuis un an ou plus). Le nombre de travailleurs découragés, qui ont abandonné leur recherche, a augmenté de 29% en moyenne par an depuis quatre ans.
Seuls cinq pays de l'UE sur 27 (Allemagne, Autriche, Hongrie, Luxembourg et Malte) ont des taux d'emploi supérieurs aux niveaux d'avant la crise.
Le risque de troubles sociaux est maintenant supérieur de 12 points de pourcentage à ce qu'il était avant son déclenchement. Il est le plus élevé dans l'UE par rapport aux autres régions du monde. Les risques de troubles sont particulièrement aigus à Chypre, en Grèce, en République tchèque, en Italie, en Espagne, au Portugal et en Slovénie, prévient l'OIT qui ne voit aucun signe d'amélioration.
Rétention bancaire, déflation salariale, évasion fiscale...
«Si les objectifs d'équilibre budgétaire et de compétitivité sont importants, il est crucial de ne pas s'y attaquer par des mesures d'austérité et des réformes structurelles qui ne traitent pas les causes profondes de la crise», affirme l'OIT.
L'organisation prône une stratégie centrée sur l'emploi. Elle recommande de s'attaquer aux problèmes structurels, en particulier dans le secteur financier. Car "les petites et moyennes entreprises n'ont pas suffisamment accès au crédit bancaire pourtant indispensable pour produire et créer des emplois".
De même, selon l'OIT, "les pressions à la baisse sur les salaires nuisent à l'investissement et à la demande et, par conséquent, au commerce intra-européen". Il faut adopter des mesures d'urgence telles que les dispositifs de garantie d'emploi pour les jeunes et des mesures de fond à long terme, comme les politiques d'éducation pour éviter l'échec scolaire, une approche plus réaliste des réductions des déficits, une action contre l'évasion fiscale, une réduction des dépenses superflues, et la création de nouvelles ressources budgétaires qui ne pèsent pas sur l'emploi et l'investissement.
Enfin, il conviendrait de faire du dialogue social entre employeurs, travailleurs et gouvernements "un outil fondamental pour élaborer les politiques, mobiliser du soutien en faveur des réformes pro-emploi et s'assurer que ces réformes sont centrées sur les véritables besoins de la population", conclut le rapport.
(Source : 20 Minutes)
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