
Après quelques atermoiements, le porte-parole du groupe UDF, François Sauvadet, a finalement déclaré : «Nous ne ferons pas obstacle au texte, nous le voterons.»
L'hostilité des députés de gauche
De l’autre côté de l’hémicycle, la gauche parlementaire dans son ensemble a voté contre. Quelques heures avant le début du débat, le premier ministre Dominique de Villepin avait convoqué à Matignon les responsables de partis et les présidents des groupes parlementaires pour tenter de trouver un consensus sur cette question. Une invitation déclinée par le PCF. «Le gouvernement persiste et signe dans son entêtement à utiliser cette loi d’exception pleine de périls pour la démocratie», a estimé le président du groupe communiste Alain Bocquet, pour qui «l’urgence est d’abord sociale».
De leur côté, les socialistes, qui ne s’étaient pas opposés à la mise en oeuvre de l’état d’urgence la semaine dernière, jugent la prorogation inutile. Jean-Marc Ayrault, le président des députés socialistes, assure : «Nous ne sommes pas laxistes, mais il y a d’autres moyens pour rétablir l’ordre que de prolonger l’état d’urgence. Nous voterons donc contre.» Et d’ajouter : «Nous ne sommes pas d’accord pour prolonger les pleins pouvoirs que le gouvernement nous demande depuis le début de cette législature avec le 49-3, les ordonnances et puis maintenant les pleins pouvoirs à travers l’état d’urgence.»
Chez les acteurs de terrain, les syndicats et associations, on retrouve le même scepticisme qu’à gauche à propos de la prolongation de trois mois l’état d’urgence. «On semble se contenter de répondre au désarroi par des mesures d’exception concernant l'ordre public, qui ne pourront résoudre les problèmes sociaux.» Ce qu’explique Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, jugeant que «nous sommes confrontés à une crise sociale et non à une crise des banlieues, de l’immigration ou de la jeunesse». Déjà de nombreuses organisations, associations, partis de gauche appellent à un rassemblement mercredi 16 novembre à 18h30, place Saint-Michel à Paris, «contre l’état d’exception et pour une autre politique».
La méthode coué du chef de l’État

En décidant de prolonger l’état d’urgence et en confiant à son ministre de l’Intérieur le soin de présenter la loi devant la représentation nationale, le chef de l’État a choisi de dire «je vous ai compris» non à l’ensemble des Français, mais à la seule droite. Une droite qui aime le discours musclé de Nicolas Sarkozy.
Stéphane Sahuc - L'Humanité.
Articles les plus récents :
- 26/11/2005 15:28 - Faut-il indemniser les chômeurs ?
- 24/11/2005 02:39 - Le budget 2006 voté par la seule UMP
- 23/11/2005 01:11 - Nous n'avons pas de misère en France !
- 22/11/2005 18:55 - Carrefour prévoit de supprimer 1.700 postes en France
- 18/11/2005 18:33 - La CGC dénonce les enchères inversées
Articles les plus anciens :
- 17/11/2005 14:44 - L'ANPE rafle les bac+3 pour la police
- 15/11/2005 21:12 - Logement social : un effort inégalement réparti
- 14/11/2005 15:08 - Une semaine pour favoriser l'emploi des handicapés
- 12/11/2005 12:31 - Non déclaré, victime d'un accident, abandonné par son employeur
- 09/11/2005 17:21 - Suivi des demandeurs d'emploi : premier bilan