Seule l'UMP a voté pour, tandis que le PS et le PCF ont voté contre un budget "de classe", "insincère" et "injuste". Pour la première fois depuis le début de la législature, 15 des 30 députés UDF ont voté contre, dont François Bayrou. Huit députés centristes se sont abstenus, six ont boycotté le vote et un seul a voté pour.
Ce texte n'est "pas crédible" et "asphyxie" le pays, a dénoncé le président de l'UDF. Or, selon une règle tacite, ne pas voter le budget revient à se ranger dans l'opposition. L'UMP a fait savoir qu'elle considérait que l'UDF n'appartenait plus à la majorité.
Budget "pré-électoral", le texte pose les bases de la réforme fiscale promise par Dominique de Villepin pour 2007, pour un coût de 3,6 milliards d'euros. Le nombre de tranches de l'impôt sur le revenu sera ramené de six à quatre avec un taux maximal de 40%, contre 48,09% actuellement. Un "bouclier fiscal" sera créé pour plafonner les impôts (impôt sur le revenu, impôt de solidarité sur la fortune et impôts locaux) à 60% des revenus. Enfin, les ristournes fiscales ou "niches" dont bénéficient certains contribuables seront plafonnées à 8.000 euros, plus 1.000 euros par enfant à charge.
Par ailleurs, la prime pour l'emploi augmentera de 50% en deux ans et sera mensualisée dès janvier. Des aides à la mobilité seront versées à ceux qui déménagent pour reprendre un emploi. Les parents pourront faire une donation défiscalisée à leurs enfants tous les six ans, et non plus dix ans. Côté entreprise, la taxe professionnelle sera plafonnée à 3,5% de la valeur ajoutée (3,5 à 4% actuellement).
Au cours des débats, les libéraux ont obtenu gain de cause sur un allégement à la marge de l'ISF. Avec l'aval du gouvernement, ils ont décidé d'exonérer 75% de la valeur des actions nominatives détenues dans leur entreprise par les salariés et dirigeants, sous réserve qu'elles soient conservées six ans. Enfin, face à la crise dans les banlieues, le gouvernement a fait adopter à la dernière minute une rallonge de 181 millions d'euros en faveur des quartiers sensibles dans le cadre du budget de la ville et du logement.
Côté prévisions, le budget 2006 table sur une croissance de 2 à 2,5% en 2006. Au terme des travaux des députés, le déficit prévu pour l'an prochain s'établit à 46,845 milliards d'euros - en dessous de la barre des 3% fixée par le Pacte de stabilité européen -, contre 46,804 milliards initialement prévus. C'est "un budget sincère", a réaffirmé le ministre de l'Economie Thierry Breton devant les députés. "La croissance est repartie dans notre pays. Les indicateurs macro-économiques de notre pays sont repartis au vert" et "nous serons bien en 2006 entre 2% et 2,5%".
Le texte sera examiné en première lecture au Sénat à partir de jeudi, pour être définitivement adopté par le Parlement avant la fin de l'année.
(Source : Le Nouvel Obs)
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