La séance de discussion a été transférée du siège du Medef à celui de l'Unedic à Paris XIIe.
Lors de la précédente séance le 1er décembre, le Medef a présenté un premier projet de texte d'accord, articulé en deux parties, qu'il a remanié à la marge en cours de séance. La première partie a recueilli un relatif consensus : pour accélérer le retour à l'emploi des chômeurs, le Medef propose de mettre l'accent sur des formations axées sur les besoins des entreprises, en particulier sur le contrat de professionnalisation, après un diagnostic initial sur la situation du chômeur.
La deuxième partie est consacrée au financement du régime : pour résorber le déficit de l'assurance-chômage en trois ans, le Medef propose de rétablir la dégressivité des allocations chômage ou de réduire la durée d'indemnisation - sans en chiffrer l'importance.
Les négociateurs syndicaux s'opposent en bloc à l'une ou l'autres de ces propositions. Tous affirment ne pas avoir de mandat de leur confédération pour toucher au niveau d'indemnisation des chômeurs. De son côté, le patronat refuse catégoriquement toute mesure qui entraînerait une hausse du coût du travail et notamment toute majoration des cotisations sur le travail précaire (CDD, intérim...).
Dans ce contexte, certains syndicats estiment que les paramètres de financement de l'Unedic (cotisations, indemnisation...) devraient être laissés en l'état.
Pour Alain Lecanu (CFE-CGC), qui fait toujours de la taxation de la précarité un "axe de réflexion important", le déficit du régime "est actuellement bien négocié par la direction, grâce à des emprunts" et sa situation financière devrait s'améliorer progressivement. "Les mesures d'économies décidées en 2002 devraient commencer à jouer pleinement leur effet en 2006 et on devrait avoir une décrue du chômage" dans les prochaines années, explique, lui aussi, Michel Coquillion (CFTC), pour qui "la priorité n'est pas à (l'apurement des dettes) en 2007".
Selon FO, le développement du contrat de professionalisation, qui fait consensus parmi les partenaires sociaux, serait également une source d'économies importante. Le syndicat estime que la conclusion chaque année de 80.000 de ces contrats en alternance pendant cinq ans permettrait au total de réaliser "13,6 milliards d'euros d'économies", soit le montant de la dette. FO propose aussi d'augmenter de 0,2 point les cotisations sur les CDI et d'un point celles sur les CDD et l'intérim, ce qui rapporterait 1,5 milliard d'euros.
"Est-on prêt à discuter d'un texte a minima sans réellement s'occuper des vrais problèmes ?", s'interroge, de son côté, Maurad Rabhi (CGT), qui déplore des "manoeuvres syndicales pour obtenir la présidence de l'Unedic".
Les partenaires sociaux ont jusqu'à la fin de l'année pour aboutir à un accord, la convention actuelle, conclue en décembre 2002, arrivant à échéance le 31 décembre prochain.
=> Aucun accord n'ayant été convenu entre les partenaires sociaux au terme d'une séance de négociations de près de neuf heures, une nouvelle rencontre est donc prévue le 13 décembre.
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