On ne change pas une tactique qui gagne chez Bosch… Après avoir obtenu en juillet 2004 le passage aux 36 heures payées 35 dans son usine de Vénissieux pour éviter une délocalisation, l'équipementier allemand remet ça à l'échelle de l'ensemble de sa filiale française. Ce qui concerne 21 usines et 10.400 salariés (y compris les 800 de Vénissieux). Il en profite pour faire monter les enchères de quatre crans. Guy Maugis, le patron de Bosch France, a en effet annoncé mercredi soir qu'il envisageait purement et simplement «un retour aux 40 heures» par semaine. «L'innovation, la réduction des coûts de production par l'amélioration des procédés de fabrication ne suffisent pas, a-t-il expliqué. Or, comme nous n'envisageons pas de réduire les salaires, la seule solution, c'est d'augmenter la durée du travail à salaire maintenu.» Et le président de prendre le monde à témoin : «Comment faire autrement alors que nos clients nous demandent des réduction de prix de 3% par an. On ne veut pas faire comme beaucoup de nos concurrents de plans sociaux à répétition». Reste maintenant à négocier les modalités avec les représentants des salariés. Or cela paraît mal parti.
Les syndicats ont effet immédiatement réagi en dénonçant une tentative de «chantage à l'emploi». Une proposition que la CGT a traduit très concrètement : «C'est 40 heures payées 35». Les organisations contestent par ailleurs l'analyse économique de la direction de Bosch. «Nous ne serons jamais compétitif par rapport aux salaires indiens et chinois. Baisser les coûts de production ne peut reposer uniquement sur l'emploi et les salaires». Et la CFDT d'enchérir «le maintien de l'emploi industriel en France passe par d'autres moyens». Les deux syndicats, majoritaires dans l'entreprise, avaient approuvé il y plus d'un an l'accord dans l'usine de Vénissieux.
D'autres groupes ont depuis remis en cause les 35 heures, toujours au nom du maintien de l'emploi, comme le volailler Doux. Tout récemment, c'est le géant informatique Hewlett-Packard qui a allégé son plan social de 354 postes (886 emplois supprimés au lieu de 1240) après avoir obtenu l'assurance d'une négociation révisant à la baisse les jours de RTT. La loi Fillon de 2003 et la réforme des 35 heures adoptée en mars 2005 ont pourtant ouvert la porte à de nombreux aménagements qui permettent de rallonger la durée effective du travail en maintenant la durée légale à 35 heures. Différence de taille, dans ces cas, les heures supplémentaires sont payées.
(Source : L'Express)
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