
Avec ce nouveau tarif, qui entre officiellement en vigueur le 1er octobre, "le prix du timbre en France se situera dans l'exacte moyenne des tarifs européens pour l'envoi d'une lettre domestique", a précisé La Poste qui affirme par ailleurs que cette hausse aurait "un impact très modeste sur le budget des ménages" (moins de deux euros par an et par foyer)... mais peut-être pas sur celui des demandeurs d'emploi.
Pour les envois jusqu'à 20 grammes à destination de l'Union européenne et de la Suisse, le prix du timbre passera de 55 à 60 centimes d'euros. Pour les entreprises, la hausse des tarifs concernera le courrier des sociétés qui n'ont pas accès à la gamme du courrier industriel, avant de s'appliquer au 1er janvier 2007 à toutes les entreprises : elle sera en moyenne de 2,6%.
Pour La Poste, cette augmentation des tarifs vise trois objectifs : assurer le financement du service universel du courrier, financer le programme de modernisation du courrier et compenser en partie la hausse du prix des hydrocarbures (l'Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes avait décidé en juin dernier que la Poste ne pourrait augmenter ses tarifs de plus de 2,1% par an entre 2006 et 2008, soit une hausse maximale du prix du timbre de 1 à 2 centimes par an).
Articles les plus récents :
- 11/10/2006 03:36 - Sarkozy et le pouvoir d'achat
- 09/10/2006 23:10 - Services à la personne : 65.000 emplois créés
- 09/10/2006 20:11 - Intérim : + 8,6% sur un an
- 07/10/2006 18:57 - Bains-douches municipaux : + 200% de fréquentation
- 06/10/2006 23:03 - Baisse du chômage : pour combien de temps ?
Articles les plus anciens :
- 29/09/2006 20:23 - Sondage : comment inciter les chômeurs à retravailler ?
- 28/09/2006 21:27 - Le chômage est resté stable en août
- 28/09/2006 03:18 - 260.000 emplois en 2006, 250.000 en 2007…
- 28/09/2006 02:19 - Budget emploi 2007 : priorité aux allègements de charges !
- 27/09/2006 22:56 - Supprimer des emplois sans licencier
Commentaires
Ridiculement basses, les indemnités auxquelles auront droit les victimes de la Poste ou de ses concurrents en cas de retard ou de perte de leur courrier ! Le décret no 2006-1020 paru le 17 août dernier fixe en effet à deux fois le tarif d'affranchissemen t l'indemnité maximale attribuée à l'expéditeur d'un courrier ordinaire qui n'a jamais été distribué, soit la royale somme de 1,06 euro pour une lettre de moins de 20 grammes envoyée en France ! Cette indemnité pourra atteindre trois fois le tarif d'affranchissemen t pour les courriers suivis et 16 euros pour les recommandés, à moins que la valeur du contenu n'ait été précisée au moment de l'envoi. Dans le cas d'un colis, l'indemnisation maximale est fixée à 23 euros par kilo de marchandise manquante ou abîmée (emballage compris).
Mais attention, pour profiter de cette généreuse compensation, l'expéditeur devra laisser s'écouler 40 jours, délai au-delà duquel un courrier est considéré comme «perdu». Il devra d'autre part apporter la preuve qu'il a bien envoyé ce courrier, ce qui, dans le cas d'envois ordinaires, est quasiment impossible.
Dans l'absolu, une indemnisation, aussi maigre soit-elle, est toujours la bienvenue. D'autant plus que, jusque-là, aucune compensation n'était prévue en cas de retard ou de perte dans la distribution. Il a fallu en effet attendre la loi du 20 mai 2005 relative à la régulation des activités postales pour permettre aux usagers d'être indemnisés lorsque les services postaux n'accomplissent pas correctement leur tâche.
Mais les conditions de dédommagement fixées par ce décret sont loin donc d'être satisfaisantes. L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) elle-même jugeait, dans son avis du 25 avril 2006, que les indemnisations prévues étaient insuffisantes. Pour étayer son argumentation, elle prenait notamment l'exemple cas du Royaume-Uni où les clients sont indemnisés à hauteur de 12 timbres en cas de réclamation téléphonique (soit environ 5,50 euros) et jusqu'à 32 livres (environs 46 euros) pour une réclamation écrite. L'Arcep jugeait par ailleurs «excessif» le délai de 40 jours instauré par le décret pour qu'un courrier soit considéré comme perdu (il n'est que de 15 jours au Royaume-Uni) et regrettait que les notions de perte et d'avarie ne soient pas clairement définies.
Finalement, la voix des clients n'a pas été écoutée. Toutefois, ces derniers, s'ils estiment l'indemnisation proposée trop faible par rapport à leur préjudice, peuvent toujours saisir les tribunaux. Sans garantie aucune.
par Cyril Brosset pour "Que Choisir ?" du 29/09/06. Répondre | Répondre avec citation |