Réalisée pour un montant total de 900.000 € par l'agence de communication TBWA, cette campagne démarrera dès aujourd'hui dans la presse quotidienne nationale, puis dans la presse hebdomadaire et mensuelle jusqu'en janvier 2007 sous le slogan "Les Services Entreprises de l'ANPE, il y a ceux qui pensent nous connaître, et puis il y a nos clients".
L'objectif de l'ANPE est de "partir en campagne pour mieux faire connaître la diversité et la qualité de son offre de services aux entreprises". L'ANPE "propose une gamme complète de services aux entreprises qui couvrent l'intégralité des étapes du recrutement", rappelle son communiqué en détaillant "analyse des besoins, recherche et présélection de candidats, recrutement par simulation pour mesurer les aptitudes réelles des candidats, intégration du nouveau salarié..."
"Il faut augmenter l'attractivité de l'ANPE vis à vis des entreprises pour accroître le nombre d'offres reçues, donc nos capacités à proposer des emplois aux chômeurs", explique son directeur général Christian Charpy dans une interview pour Le Parisien/Aujourd'hui en France. "On estime qu'on gère 30 à 35% du recrutement durable, c'est-à-dire des offres d'emploi non précaires. Il y en a donc 65% qui nous échappe", déclare-t-il. Interrogé sur l'essor des opérateurs privés sur le marché du placement des demandeurs d'emplois, M. Charpy se dit "tout à fait favorable à la mise en concurrence de l'ANPE, au fait qu'on ne soit pas seul à travailler sur le marché du recrutement" mais, "c'est un fait, l'ANPE fait aussi bien que les opérateurs privés et pour moins cher".
Le prix de cette campagne équivaut cependant à plus de 2.000 mensualités d'ASS (allocation spécifique de solidarité - 14,25 € par jour) dont on sait que les bénéficiaires représentent 17% des chômeurs sanctionnés depuis la réforme du contrôle des demandeurs d'emploi entrée en vigueur le 2 août 2005. Par exemple, pour 3.800 sanctions graduées à - 20% pendant deux mois (la punition "minimale") sur cette population particulièrement fragile, l'économie réalisée est déjà d'environ 650.000 €…
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Commentaires
Le ton est donné! Répondre | Répondre avec citation |
Ce que le directeur général de l'ANPE connaît à son "métier" ? Visiblement, pas grand'chose =>
Quand le directeur de l'ANPE avoue son ignorance…
Quelques questions pratiques posées par AC! à Christian Charpy. Résultat : "des réponses que nous estimons au mieux approximatives, au pire erronées de la part de celui qui dirige une institution censée être là pour informer et conseiller les demandeurs d’emplois", estime l'association de défense des chômeurs. Répondre | Répondre avec citation |
« De plus, nous apprenons qu'un projet de décret remis aux conseillers techniques du Conseil d'Administration mais pas aux représentants du personnel ANPE, vise à modifier de très nombreux articles du Code du Travail définissant la nature et l'organisation de l'ANPE, avec la volonté de remettre en cause, à terme, son statut d'Etablissement Public à caractère Administratif (EPA).
L'ANPE deviendrait un groupe composé de filiales commerciales. C'est la logique d'une politique voulue par le gouvernement et par le MEDEF. Le projet de décret prévoit le renforcement de la régionalisation et le rôle des préfets de région et à terme, il faut craindre la disparition du statut national de gestion du personnel.
Les effets de la loi Borloo de janvier 2005, dont découle ce projet de décret, sont ravageurs. »
Je ne reproduis pas ici le début du tract qui explique en détail en quoi la loi Borloo est d'ores et déjà ravageuse pour les chômeurs. Ce n'est pas un scoop pour les lecteurs de ce blog.
Par contre, l'information selon laquelle l'ANPE changerait de nature n'a reçu une semaine après, aucun écho à ma connaissance. Or ce n'est pas anodin. Après la Poste, France Telecom, EDF-GDF, c'est donc l'ANPE qui quitterait les rives du service public pour devenir un opérateur commercial parmi d'autres sur le marché de la mise à disposition de la main d'œuvre.
Il y a soixante ans la République proclamait dans le Préambule de sa Constitution (article 5) que "chacun a le droit d'obtenir un emploi". Ce droit est tellement bafoué qu'on a du mal à croire que ce Préambule a été repris par la Constitution de 1958 et qu'il est toujours en vigueur. Pourtant c'est le cas.
Ceux qui sont en aujourd'hui charge de faire appliquer la Constitution s'en moquent pas mal et préfèrent remplacer le droit d'obtenir un emploi par le droit de marchander la main d'œuvre. Décidément la Constitution de 1946 et les droits sociaux qu'elle institue est beaucoup trop moderne pour ces gens-là.
(Source : Le weblog de Jean Ploi) Répondre | Répondre avec citation |