La population des "DRE" (1) a augmenté de 1,1% : ils étaient 407.199 en septembre 2005 (en 1994, ils étaient 279.000).
"Parmi eux, on retrouve surtout des personnes en fin de carrière après un métier pénible. Sauf en juin-juillet, cela augmente de mois en mois", a relevé Eric Aubin, représentant CGT au bureau de l'Unedic. "Si on les comptabilisait, cela rajouterait deux points de plus au taux de chômage", a-t-il estimé. La CGT milite pour qu’"un dispositif soit mis en place pour ces salariés usés prématurément du fait des travaux pénibles afin qu'au lieu d'être mis en DRE, ils puissent rentrer dans le cadre d'un départ anticipé lié à la pénibilité", a-t-il ajouté. Des négociations interprofessionnelles entre syndicats et patronat sur ce sujet ont été ouvertes en février 2005, mais elles sont actuellement au point mort...
Jean-Pierre Revoil, directeur général de l'Unedic, faisait lui aussi remarquer en septembre dans une interview au Monde qu’"il y a toujours autant de personnes dispensées de recherche d'emploi (...) : environ 170.000 par an qui optent dès lors pour une préretraite, alors qu'il convient d'accroître l'emploi des 55 ans et plus". Mais que faire quand les entreprises se débarrassent à la première occasion de leurs salariés les plus "âgés" ? Quand elles les discriminent à l'embauche, en toute impunité ? Le cas des "DRE" est l'expression parfaite de l'hypocrisie d'un système jeuniste et expéditif qui met les gens au chômage en leur disant qu'il faut qu'ils travaillent plus.
(1) Peuvent être dispensés de rechercher un emploi auprès de l'ANPE les chômeurs âgés d'au moins 57 ans et demi, ainsi que ceux de 55 ans qui justifient d'au moins 160 trimestres validés dans les régimes d'assurance vieillesse. Cette dispense est un choix personnel, aucunement obligatoire.
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Commentaires
Car en plus d'être exclus de leur entreprise, ils n'intéressent plus personne ni dans les entreprises (jeunisme), ni dans les administrations (APEC ou autre) chargées d'aider au replacement (pas de formation : trop vieux). Et nous vivons en plus la culpabilité de vouloir prendre l'emploi d'un jeune.
Alors quelle autre solution lorsqu'on arrive a 58 ans que de donner son accord pour la DRE, et de se lancer dans le travail bénévole, à moins de créer son entreprise, mais est-ce l'âge pour se lancer dans cette aventure si on ne l'a pas envisagé avant ?
Je finis par penser que l'indemnisation du chômage conduit à l'effet pervers que certaines entreprises se sont arrogées de façon systèmatique le droit de licencier leurs cadres en fin de carrière, qu'ils le souhaitent ou non. Et pour ceux qui refusent, l'humiliation et les mises au placard sont garanties jusqu'à ce qu'ils disent OUI !!!
Connaissez-vous beaucoup de cadres de 57 ou 58 ans qui quittent leur entreprise dans la joie ? C'est un signe des temps !!!
Et comme la machine à broyer les existences n'a pas encore son lot de victimes, on assiste maintenant au licenciement pour faute grave (c'est toujours facile de trouver un motif) de cadres dès 47 ans, ça coûte encore moins cher, et les DRH ont la conscience tranquille, ils ont le chômage derrière !!!
Et pendant ce temps les DRH touchent de savoureuses primes de rendement. Et les actionnaires aussi… Et si les entreprises ont été vendues à des actionnaires étrangers, c'est tout bénéfice pour ces pays car le chômage est payé par la France et non par le pays capitaliste.
Mais tout cela n'interesse personne, la société est détruite par les hommes eux mêmes, c'est de sa faute. En tous les cas je n'ai jamais rien lu de tout ça. Et puis les cadres ils ont bien gagné leur vie, alors !!! Répondre | Répondre avec citation |
Il existe malgré tout de nombreux articles sur le sujet, et même quelques livres…
Mais il est réel que ça n'intéresse pas grand monde (même - surtout ? - ceux de nos dirigeants qui prétendent le contraire. Répondre | Répondre avec citation |
Tant qu'il n'y aura pas de révolte publique, ça continuera ! Répondre | Répondre avec citation |
je n'arrete pas de le gueuler sur tous les toits ds les différents associations.
j'en ai meme parlé à des HP de droite comme gauche et ils ne le savaient pas.
alors je leur communique mon tableau régulierement …mais c'est vrai ils sont compatissants et à vrai dire s'en foutent.
http://www.top-debats.info/rss/chomage_precarite.htm
et les chiffres sont publiques et vérifiables
ps: j'ai oublié que je n'avais pas l'audiance de TF1 ou du figaro Répondre | Répondre avec citation |
Les DRE en fin de droit, ne touchant ni indemnité chômage, ni Allocation spécifique de solidarité (ASS) ne sont pas comptabilisés. C'est le cas de tous les chômeurs dont le (la) conjoint(e) dispose d'un salaire suffisant pour exclure du droit aux minimas sociaux.
A ma connaisance, aucune comptabilité de ces DRE n'est publiée par l'ANPE, le ministère du travail (Dares) ou l'INSEE.
Leur nombre pourrait être estimé entre 50.000 et 200.000, avec les réserves d'usage, dans l'attente de travaux d'économistes sérieux ou d'universitaires sur la question.
"Les différents artifices pour occulter la réalité du chômage" : un beau sujet de thèse de doctorat en sociologie.
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